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Jeannette Nersum, 80 ans, française, qui quitta Rennes fin août 1942. M. et Mme André Tesson, leurs voisins de pallier, reçurent d'eux, fin septembre, une lettre du camp de Pithiviers et les habitants de l'immeuble - qui savaient bien leur confession israélite - envoyèrent un colis puis reçurent une brève carte indiquant que la famille partait pour une destination inconnue : en fait un camp d'extermination. La famille Nersum, arrêtée en tentant de franchir la ligne de démarcation, est embarquée par le convoi n° 35 parti de Pithiviers le 21 septembre 1942. Une autre famille rennaise, les Schklarewski, fut arrêtée à Rennes en dépit de démarches faites par le père, dentiste, visant à démontrer qu'ils n'étaient pas de confession israëlite.<ref> ''Les Juifs en Bretagne''. Ch 4 Le temps des rafles et des déportations. Claude Toczé, Annie Lambert. Presses Universitaires de Rennes </ref>
Jeannette Nersum, 80 ans, française, qui quitta Rennes fin août 1942. M. et Mme André Tesson, leurs voisins de pallier, reçurent d'eux, fin septembre, une lettre du camp de Pithiviers et les habitants de l'immeuble - qui savaient bien leur confession israélite - envoyèrent un colis puis reçurent une brève carte indiquant que la famille partait pour une destination inconnue : en fait un camp d'extermination. La famille Nersum, arrêtée en tentant de franchir la ligne de démarcation, est embarquée par le convoi n° 35 parti de Pithiviers le 21 septembre 1942. Une autre famille rennaise, les Schklarewski, fut arrêtée à Rennes en dépit de démarches faites par le père, dentiste, visant à démontrer qu'ils n'étaient pas de confession israëlite.<ref> ''Les Juifs en Bretagne''. Ch 4 Le temps des rafles et des déportations. Claude Toczé, Annie Lambert. Presses Universitaires de Rennes </ref>


Certains Juifs furent secourus efficacement par des gens compatissants et courageux, telle la Rennaise {{w|Marie-Louise Charpentier}}, 30 ans, qui cacha et sauva une partie d'une famille juive de la [[rue Saint-Louis]] en novembre 1943<ref>''Rennes pendant la guerre'', par Etienne Maignen, p.111, éditions Ouest-France - 2013</ref>. <ref>[[La Rennaise, « Juste parmi les nations »]]</ref> Le SD avait reçu  une note du délégué régional du CGQJ signalant la fuite  de Engelstein née Bandler Malca, le 14.5.1882, 7 rue Saint-Louis à Rennes, et des petits enfants Catherine et Raymond, et indiquant que le docteur Daussy, médecin de l’hôpital psychiatrique et Mlle Charpentier, adjointe sociale-chef du service de l’armée, 17 rue des Dames, étaient certainement au courant de l’endroit où ces Juifs se sont réfugiés.  Protégée aussi, cette jeune femme mariée, née Rosa Rubinstein, employée aux ''Nouvelles Galeries'', ne se déclara pas juive à la préfecture (division 1), avec la complicité de son employeur qui avait prévu son évacuation du magasin en cas de contrôle et elle obtint la carte d'alimentation au [[palais Saint-Georges]] sans qu'on relevât l'observation d'une employée " Tu as vu ce nom ? "<ref>''Rennes 1939-1944'', Le Rennais, supplément au N° 245 - juin 1994</ref>. On avait fait la sourde oreille à la spécificité de son patronyme alors qu'elle présentait une carte d'identité non frappée du stigmatisant tampon rouge "Juif".
Certains Juifs furent secourus efficacement par des gens compatissants et courageux, telle la Rennaise {{w|Marie-Louise Charpentier}}, 30 ans, qui cacha et sauva une partie d'une famille juive de la [[rue Saint-Louis]] en novembre 1943<ref>''Rennes pendant la guerre'', par Etienne Maignen, p.111, éditions Ouest-France - 2013</ref>. <ref>[[La Rennaise, « Juste parmi les nations »]]</ref> Le SD avait reçu  une note du délégué régional du CGQJ signalant la fuite  de Engelstein née Bandler Malca, le 14.5.1882, 7 rue Saint-Louis à Rennes, et des petits enfants Catherine et Raymond, et indiquant que le docteur Daussy, médecin de l’hôpital psychiatrique et Mlle Charpentier, adjointe sociale-chef du service de l’armée, 17 rue des Dames, étaient certainement au courant de l’endroit où ces Juifs se sont réfugiés.  Protégée aussi, cette jeune femme mariée, née Rosa Rubinstein, employée aux ''Nouvelles Galeries'', ne se déclara pas juive à la préfecture (division 1), avec la complicité de son employeur qui avait prévu son évacuation du magasin en cas de contrôle et elle obtint la carte d'alimentation au [[palais Saint-Georges]] sans qu'on relevât l'observation d'une employée " Tu as vu ce nom ? "<ref>''Rennes 1939-1944'', Le Rennais, supplément au N° 245 - juin 1994</ref>. On avait fait la sourde oreille à la spécificité de son patronyme alors qu'elle présentait une carte d'identité non frappée du stigmatisant tampon rouge "Juif". À Corps-Nuds,  la famille Priac abrita pendant deux mois et demi à l'été 1942 le jeune Bernard Kryger, petit Juif de 5 ans, amené par des amis juste avant la rafle du Vel'D'Hiv, baptisé par  mesure de sécurité.<ref>  ''Sur les traces du petit garçon juif, protégé en 1942'' , Ouest-France, p.7, 6 décembre 2022</ref>


Et des Juifs étaient entrés dans la Résistance, tel Marcel Cordon, 26 ans, né à Saint-Brieuc, sergent aviateur en 1939, au réseau ''Maho-Praxitèle', agent de liaison entre la Bretagne et Paris, arrêté à Rennes au cours d'une rafle dans un restaurant le 30 avril, emprisonné à la caserne "le Colombier" pendant deux mois, puis de Compiègne déporté le 28 juillet à Neuengamme. À l'approche des Alliés, le camp est évacué et le 15 avril 1945, les prisonniers sont dirigés à pied vers Lübeck où ils furent embarqués sur le Cappacorna et deux autres bateaux que l'aviation britannique coula le 3 mai<ref>''Arrestations 1939-1945 : Rennes'' AJPN. org.</ref>. Une rue porte son nom à Saint-Cast-le-Guildo.
Et des Juifs étaient entrés dans la Résistance, tel Marcel Cordon, 26 ans, né à Saint-Brieuc, sergent aviateur en 1939, au réseau ''Maho-Praxitèle', agent de liaison entre la Bretagne et Paris, arrêté à Rennes au cours d'une rafle dans un restaurant le 30 avril, emprisonné à la caserne "le Colombier" pendant deux mois, puis de Compiègne déporté le 28 juillet à Neuengamme. À l'approche des Alliés, le camp est évacué et le 15 avril 1945, les prisonniers sont dirigés à pied vers Lübeck où ils furent embarqués sur le Cappacorna et deux autres bateaux que l'aviation britannique coula le 3 mai<ref>''Arrestations 1939-1945 : Rennes'' AJPN. org.</ref>. Une rue porte son nom à Saint-Cast-le-Guildo.
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