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[[Fichier:4459061117110619g_eugen_konig.jpg|100px|left|thumb|Le colonel Eugen König, chargé de la défense de Rennes, plus tard  Generalleutnant]]
[[Fichier:4459061117110619g_eugen_konig.jpg|100px|left|thumb|Le colonel Eugen König, chargé de la défense de Rennes, plus tard  Generalleutnant]]
[[Fichier:D33fd21257_batterie_a_maison_blanche.jpg|250px|left|thumb|Canons de la batterie allemande à Maison-Blanche]]
[[Fichier:D33fd21257_batterie_a_maison_blanche.jpg|300px|left|thumb|Canons de la batterie allemande à Maison-Blanche]]
[[Fichier:Bruce_C._Clarke.png|left|250px|thumb|Bruce C. Clarke, colonel commandant le groupe de combat A (CCA) de la 4e division blindée]]
[[Fichier:Bruce_C._Clarke.png|left|250px|thumb|Bruce C. Clarke, colonel commandant le groupe de combat A (CCA) de la 4e division blindée]]


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[[Fichier:2014-09-21_012138_gen_wood.jpg|200px|right|thumb|Major General John Shirley "Tiger Jack" Wood, commandant de la 4th Armored Division]]
[[Fichier:2014-09-21_012138_gen_wood.jpg|200px|right|thumb|Major General John Shirley "Tiger Jack" Wood, commandant de la 4th Armored Division]]


[[Fichier:B815_316_maison_blanche.jpg|250px|left|thumb|Un des canons Flak de 88 mm de la batterie allemande, en position de tir tendu, devant la ferme de la Chesnaie]]
[[Fichier:B815_316_maison_blanche.jpg|300px|left|thumb|Un des canons Flak de 88 mm de la batterie allemande, en position de tir tendu, devant la ferme de la Chesnaie]]


Mais trois semaines plus tard, le 1er août, se termine l'opération ''Cobra'' entamée en Normandie : par la route d'Antrain des éléments de la 4e DB américaine dirigée par le Major General John S. Wood commandant la 4e division blindée (''4th Armored Division''), dit "Tiger Jack", sous les ordres des généraux George Patton et Omar Bradley, descendent d’Avranches. À Antrain le colonel Rémy constate que 480 Allemands se sont rendus à des FFI et sont parqués dans une vaste salle <ref> ''Les Mains Jointes'', par Rémy, Raoul Solar éditeur, p. 226 - 1948 </ref> "La longue descente sur Rennes ne fut pas une promenade dominicale dans un parc". Bien que la résistance allemande se fut évanouie au sud d’Avranches, il n’y avait aucune certitude quant à ce que rencontrerait la 4e blindée à mesure de l’approche du prochain objectif d’importance. Le 10e bataillon d’infanterie blindé (AIB) aurait bientôt un échantillon de ce que les Allemands lui réservaient à Rennes". Ce jour-là, un membre de la compagnie A, sans égal pour son audace et sa réussite mena une mission de reconnaissance bien particulière. Le soldat de première classe du 10e bataillon d’infanterie blindé, Wilfred Pelletier, était d’ascendance française comme son nom l‘indiquait et parlait français couramment. Il fut volontaire pour se mettre en civil et paraître un civil français pour faire une mission de reconnaissance approfondie des positions ennemies. Il se promena dans la campagne et fut bientôt chez les Allemands sans avoir été interpellé. De fait, il resta avec les troupes allemandes ce soir-là et demanda à l’une de leurs sentinelles de le réveiller à 7 heures du matin. Et l’Allemand s’exécuta ! Pelletier revint avec une moisson de renseignements sur les positions ennemies et leur dépôt de stocks." L'objectif premier était de "contrôler la hauteur entre Saint-Laurent et Lesboria" ("Lesboria", déformation phonétique de ''Le Poirier'', ferme à l'ouest de la route (à l'emplacement de l'actuelle [[rue du Poirier Nivet]]).»<ref>Patton's Vanguard, the United States Army Fourth Armored Division, par Don M. Fox, éd. Macfarland - 2003</ref>  
Mais trois semaines plus tard, le 1er août, se termine l'opération ''Cobra'' entamée en Normandie : par la route d'Antrain des éléments de la 4e DB américaine dirigée par le Major General John S. Wood commandant la 4e division blindée (''4th Armored Division''), dit "Tiger Jack", sous les ordres des généraux George Patton et Omar Bradley, descendent d’Avranches. À Antrain le colonel Rémy constate que 480 Allemands se sont rendus à des FFI et sont parqués dans une vaste salle <ref> ''Les Mains Jointes'', par Rémy, Raoul Solar éditeur, p. 226 - 1948 </ref> "La longue descente sur Rennes ne fut pas une promenade dominicale dans un parc". Bien que la résistance allemande se fut évanouie au sud d’Avranches, il n’y avait aucune certitude quant à ce que rencontrerait la 4e blindée à mesure de l’approche du prochain objectif d’importance. Le 10e bataillon d’infanterie blindé (AIB) aurait bientôt un échantillon de ce que les Allemands lui réservaient à Rennes". Ce jour-là, un membre de la compagnie A, sans égal pour son audace et sa réussite mena une mission de reconnaissance bien particulière. Le soldat de première classe du 10e bataillon d’infanterie blindé, Wilfred Pelletier, était d’ascendance française comme son nom l‘indiquait et parlait français couramment. Il fut volontaire pour se mettre en civil et paraître un civil français pour faire une mission de reconnaissance approfondie des positions ennemies. Il se promena dans la campagne et fut bientôt chez les Allemands sans avoir été interpellé. De fait, il resta avec les troupes allemandes ce soir-là et demanda à l’une de leurs sentinelles de le réveiller à 7 heures du matin. Et l’Allemand s’exécuta ! Pelletier revint avec une moisson de renseignements sur les positions ennemies et leur dépôt de stocks." L'objectif premier était de "contrôler la hauteur entre Saint-Laurent et Lesboria" ("Lesboria", déformation phonétique de ''Le Poirier'', ferme à l'ouest de la route (à l'emplacement de l'actuelle [[rue du Poirier Nivet]]).»<ref>Patton's Vanguard, the United States Army Fourth Armored Division, par Don M. Fox, éd. Macfarland - 2003</ref>  
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[[Fichier:M_B_chars_et_%C3%A9clats.png|700px|right|thumb|Combat de Maison-Blanche : Les blindés américains, venant de Betton en direction de Saint-Laurent, font face aux canons de Flak allemands, après l'échec de l'entrevue (à l'endroit marqué par une étoile.<ref> Schéma Étienne Maignen{{CP}}</ref>]]         
[[Fichier:M_B_chars_et_%C3%A9clats.png|700px|right|thumb|Combat de Maison-Blanche : Les blindés américains, venant de Betton en direction de Saint-Laurent, font face aux canons de Flak allemands, après l'échec de l'entrevue (à l'endroit marqué par une étoile.<ref> Schéma Étienne Maignen{{CP}}</ref>]]         
                                                                                                                        
                                                                                                                        
[[Fichier:Autochenille_de_la_4e_DB.png|left|250px|thumb|Autochenille de la 4e DB, à Avranches le 31 juillet 1944]]
[[Fichier:Autochenille_de_la_4e_DB.png|left|300px|thumb|Autochenille de la 4e DB, à Avranches le 31 juillet 1944]]
====Des conseils qui font long feu...====
====Des conseils qui font long feu...====
Jean Chasle, 23 ans, qui habite la ferme de ''la Chesnaie'' où cantonnent les Allemands, est au lieu-dit ''Roulefort'', à 1,5 km au nord de celle-ci au bord de la route en direction de [[Betton]], occupé à nettoyer un talus à la faucille, quand il voit arriver une drôle de voiture avec des soldats - c'est une jeep - et, derrière, des chars marqués d’une étoile blanche et de panneaux orange. Ce sont les Américains que l’on croyait à Avranches. L’un d’eux lui dit être Pierre Bourdan - et il connaît cette voix française de l'émission ''Les Français parlent aux Français'' - qui lui demande où est la batterie allemande. Chasle explique qu’elle est près de chez lui, au nord de la ferme ''Les Fontenelles'', dans des cuves bétonnées et cachée aux vues par des haies, aussi tente-t-il, deux fois, la première à Roulefort, la seconde au passage à niveau, de les dissuader ("Ils vous tireraient comme des lapins") et il leur conseille d’entrer dans Rennes ("comme dans du beurre") par la route qui, au passage à niveau, mène à gauche à la route Fougères-Rennes.Pierre  Bourdan traduit mais l’officier américain,  le colonel Bruce C. Clarke, commandant le groupe de combat A (CCA), dit que les chars ne sont pas faits pour les combats de rue et exige qu’il les conduise à la batterie. Chasle enfourche son vélo et pédale, suivi de la jeep et des chars, l'un deux ayant cassé les barrières du passage à niveau fermées alors que les trains ne circulent plus, et il les mène jusqu’à la cour de la Chesnaye, les chars restant en arrière en file sur la route. Chasle va rejoindre son père qui quitte les lieux avec la famille.<ref> Entretien d'Étienne Maignen avec Me Jean Chasle, le 21 mars 2013 </ref>  L’officier américain de la jeep a un entretien avec le capitaine commandant la batterie de DCA. <ref> Pierre Bourdan occulta maladroitement sa présence le 1er août à Maison-Blanche en relatant un séjour à Granville ce 1er août et son arrivée à Maison-Blanche seulement le 2 . Voir ''Carnets de retour en France avec la 2e D.B'', p. 43 et suivantes - Pierre Bourdan - 1er trim. 1945  et  ''1er-4 août 1944: L'étrange libération de Rennes'', p 128 à 153. Etienne Maignen. Ed. Yellow Concept - 4e trim. 2017 </ref>
Jean Chasle, 23 ans, qui habite la ferme de ''la Chesnaie'' où cantonnent les Allemands, est au lieu-dit ''Roulefort'', à 1,5 km au nord de celle-ci au bord de la route en direction de [[Betton]], occupé à nettoyer un talus à la faucille, quand il voit arriver une drôle de voiture avec des soldats - c'est une jeep - et, derrière, des chars marqués d’une étoile blanche et de panneaux orange. Ce sont les Américains que l’on croyait à Avranches. L’un d’eux lui dit être Pierre Bourdan - et il connaît cette voix française de l'émission ''Les Français parlent aux Français'' - qui lui demande où est la batterie allemande. Chasle explique qu’elle est près de chez lui, au nord de la ferme ''Les Fontenelles'', dans des cuves bétonnées et cachée aux vues par des haies, aussi tente-t-il, deux fois, la première à Roulefort, la seconde au passage à niveau, de les dissuader ("Ils vous tireraient comme des lapins") et il leur conseille d’entrer dans Rennes ("comme dans du beurre") par la route qui, au passage à niveau, mène à gauche à la route Fougères-Rennes.Pierre  Bourdan traduit mais l’officier américain,  le colonel Bruce C. Clarke, commandant le groupe de combat A (CCA), dit que les chars ne sont pas faits pour les combats de rue et exige qu’il les conduise à la batterie. Chasle enfourche son vélo et pédale, suivi de la jeep et des chars, l'un deux ayant cassé les barrières du passage à niveau fermées alors que les trains ne circulent plus, et il les mène jusqu’à la cour de la Chesnaye, les chars restant en arrière en file sur la route. Chasle va rejoindre son père qui quitte les lieux avec la famille.<ref> Entretien d'Étienne Maignen avec Me Jean Chasle, le 21 mars 2013 </ref>  L’officier américain de la jeep a un entretien avec le capitaine commandant la batterie de DCA. <ref> Pierre Bourdan occulta maladroitement sa présence le 1er août à Maison-Blanche en relatant un séjour à Granville ce 1er août et son arrivée à Maison-Blanche seulement le 2 . Voir ''Carnets de retour en France avec la 2e D.B'', p. 43 et suivantes - Pierre Bourdan - 1er trim. 1945  et  ''1er-4 août 1944: L'étrange libération de Rennes'', p 128 à 153. Etienne Maignen. Ed. Yellow Concept - 4e trim. 2017 </ref>
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==== Les Allemands font mouche : de lourdes pertes====
==== Les Allemands font mouche : de lourdes pertes====


[[Fichier:Auto-chenille.jpg|250px|left|thumb|Autochenille touchée par un tir direct sur la route après Maison Blanche, l'avant écrasé dirigé vers Rennes; ses 7 occupants sont tués]]
[[Fichier:Auto-chenille.jpg|300px|left|thumb|Autochenille touchée par un tir direct sur la route après Maison Blanche, l'avant écrasé dirigé vers Rennes; ses 7 occupants sont tués]]
[[Fichier:Char_am%C3%A9ricain_%C3%A0_Maison-Blanche.png|thumb||250px|Char Sherman touché à Maison-Blanche (Archives départementale d'Ille-et-Vilaine. 167 J 19)]]
[[Fichier:Char_am%C3%A9ricain_%C3%A0_Maison-Blanche.png|thumb||300px|Char Sherman touché à Maison-Blanche (Archives départementale d'Ille-et-Vilaine. 167 J 19)]]
Et c'est [[le combat du 1er août 1944 à Maison Blanche]]. Vers 15 heures le secteur est atteint par des tirs de la batterie de Flak de Chantepie, les chars du 35e bataillon avancent et sont en butte aux tirs allemands. Le lieutenant-colonel Kirkpatrick, commandant le 10e bataillon d'infanterie blindée, et l’officier commandant le bataillon de chars 37, le capitaine Tiegs, sont atteints en terrain dégagé pendant le tir de barrage et un obus éclata au-dessus de leurs têtes, blessant sérieusement les deux officiers. Le major Arthur L. West, qui se tenait près de Kirkpatrick lorsqu’il fut touché par l’obus, prit le commandement du 10e bataillon d’infanterie  blindée et le Ier lieutenant Leach reçut le commandement du 37e bataillon. La division blindée perdit 11 chars sur 25 et 3 semi chenillés touchés par la batterie de DCA œuvrant à tir tendu.<ref> [[Herbert R. Bachant, un libérateur mort devant Rennes]]</ref>. Les troupes américaines se retirent de plusieurs kilomètres sous couvert d'un rideau de fumée et, tardivement, des P.47 Thunderbolt du ''19th tactical Air Command'', retenus par le mauvais temps dans le Cotentin, atteindront les positions de DCA allemande, sans grand résultat.
Et c'est [[le combat du 1er août 1944 à Maison Blanche]]. Vers 15 heures le secteur est atteint par des tirs de la batterie de Flak de Chantepie, les chars du 35e bataillon avancent et sont en butte aux tirs allemands. Le lieutenant-colonel Kirkpatrick, commandant le 10e bataillon d'infanterie blindée, et l’officier commandant le bataillon de chars 37, le capitaine Tiegs, sont atteints en terrain dégagé pendant le tir de barrage et un obus éclata au-dessus de leurs têtes, blessant sérieusement les deux officiers. Le major Arthur L. West, qui se tenait près de Kirkpatrick lorsqu’il fut touché par l’obus, prit le commandement du 10e bataillon d’infanterie  blindée et le Ier lieutenant Leach reçut le commandement du 37e bataillon. La division blindée perdit 11 chars sur 25 et 3 semi chenillés touchés par la batterie de DCA œuvrant à tir tendu.<ref> [[Herbert R. Bachant, un libérateur mort devant Rennes]]</ref>. Les troupes américaines se retirent de plusieurs kilomètres sous couvert d'un rideau de fumée et, tardivement, des P.47 Thunderbolt du ''19th tactical Air Command'', retenus par le mauvais temps dans le Cotentin, atteindront les positions de DCA allemande, sans grand résultat.


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En effet, dès la matinée de la veille, les Rennais ont vu des soldats allemands amener des caisses d'explosifs, sur les jardins de la Vilaine et près des ponts.<ref>Ouest-France du 7 août 1944</ref>  
En effet, dès la matinée de la veille, les Rennais ont vu des soldats allemands amener des caisses d'explosifs, sur les jardins de la Vilaine et près des ponts.<ref>Ouest-France du 7 août 1944</ref>  
[[Fichier:M18kod-704thTDBattalion-961-600-400-100.png|250px|left|thumb|Char M18 touché par plusieurs tirs le 3 août au soir par la batterie allemande (''photo Erwin Verholen'')]]
[[Fichier:M18kod-704thTDBattalion-961-600-400-100.png|300px|left|thumb|Char M18 touché par plusieurs tirs le 3 août au soir par la batterie allemande (''photo Erwin Verholen'')]]
==== En fin d'après-midi et nuit devant Saint-Laurent ====
==== En fin d'après-midi et nuit devant Saint-Laurent ====


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Les transmissions semblant défaillantes, le général Troy Middleton vient rencontrer Wood sur place, de bonne heure le 4 août et pince-sans-rire, lui demande :" Qu'as-tu, tu as perdu ta division ?", et Wood de répondre : "Bien pire, on est en train de gagner la guerre mais pas comme il faut", mais celui-ci doit accepter la mission de contrôler les routes au sud de Rennes et de descendre le long de la Vilaine puis vers Quiberon au lieu d'obliquer vers Angers. Un télégramme du général Hugh J. Gaffey, chef d'état-major de la 3 e Armée de Patton, est envoyé, ordonnant à Wood d'aller sur Vannes, comme prévu, et non sur Angers comme Wood le souhaitait.<ref> ''Le front des oubliés'', par Daniel Laurent et Roger Levenette, Histomag'44 - Jan-fév. 2012</ref>
Les transmissions semblant défaillantes, le général Troy Middleton vient rencontrer Wood sur place, de bonne heure le 4 août et pince-sans-rire, lui demande :" Qu'as-tu, tu as perdu ta division ?", et Wood de répondre : "Bien pire, on est en train de gagner la guerre mais pas comme il faut", mais celui-ci doit accepter la mission de contrôler les routes au sud de Rennes et de descendre le long de la Vilaine puis vers Quiberon au lieu d'obliquer vers Angers. Un télégramme du général Hugh J. Gaffey, chef d'état-major de la 3 e Armée de Patton, est envoyé, ordonnant à Wood d'aller sur Vannes, comme prévu, et non sur Angers comme Wood le souhaitait.<ref> ''Le front des oubliés'', par Daniel Laurent et Roger Levenette, Histomag'44 - Jan-fév. 2012</ref>
Vers 4 heures du matin, les servants restant de la batterie allemande mettent les canons hors d'usage et s'esquivent. Le colonel König, commandant les éléments allemands divers rassemblés à Rennes, a reçu du général Hausser vers 23 heures l’ordre officiel de repli, afin d'éviter l'encerclement total dans Rennes et 2000 hommes quittent la ville à partir de 3 heures du matin après avoir eu 60 morts et 130 blessés dans les combats de Maison-Blanche et Saint-Laurent. <ref> ''U.S Army in World War II- Breakout and pursuit''. chap. 19, par Martin Blumenson </ref>. Ils vont sortir de Rennes par les routes secondaires, les grands axes étant coupés depuis la veille après-midi par les troupes américaines. Les GI du 13e régiment d'infanterie reçoivent l'ordre de pénétrer dans Rennes.
Vers 4 heures du matin, les servants restant de la batterie allemande mettent les canons hors d'usage et s'esquivent. Le colonel König, commandant les éléments allemands divers rassemblés à Rennes, a reçu du général Hausser vers 23 heures l’ordre officiel de repli, afin d'éviter l'encerclement total dans Rennes et 2000 hommes quittent la ville à partir de 3 heures du matin après avoir eu 60 morts et 130 blessés dans les combats de Maison-Blanche et Saint-Laurent. <ref> ''U.S Army in World War II- Breakout and pursuit''. chap. 19, par Martin Blumenson </ref>. Ils vont sortir de Rennes par les routes secondaires, les grands axes étant coupés depuis la veille après-midi par les troupes américaines. Les GI du 13e régiment d'infanterie reçoivent l'ordre de pénétrer dans Rennes.
[[Fichier:Pont_de_Strasbourg_4_ao%C3%BBt_1944082.jpg|250px|left|thumb|Le pont de Strasbourg et l'extrémité de l'[[avenue Aristide Briand]] ]]
[[Fichier:Pont_de_Strasbourg_4_ao%C3%BBt_1944082.jpg|"à0px|left|thumb|Le pont de Strasbourg et l'extrémité de l'[[avenue Aristide Briand]] ]]
==== A 5h20, les ponts ont sauté ====
==== A 5h20, les ponts ont sauté ====
[[File:Quai_Lamartine.jpeg|300px|right|thumb|4 août 1944 : les ponts ont sauté et voici les immeubles riverains du quai Lamartine]]
[[File:Quai_Lamartine.jpeg|300px|right|thumb|4 août 1944 : les ponts ont sauté et voici les immeubles riverains du quai Lamartine]]
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[[Fichier:P%C3%A9n%C3%A9tration_dans_Rennes367.jpg|500px|left|thumb|Pénétration des troupes américaines dans Rennes, point de passage obligé : le secteur République-rue de Nemours. Les points rouges marquent les ponts détruits]]
[[Fichier:P%C3%A9n%C3%A9tration_dans_Rennes367.jpg|500px|left|thumb|Pénétration des troupes américaines dans Rennes, point de passage obligé : le secteur République-rue de Nemours. Les points rouges marquent les ponts détruits]]


[[Fichier:Ffi_place_de_la_mairie.jpeg|250px|left|thumb|Les F.F.I. paradent place de la Mairie, le 4 août<ref> cliché U.S.I.S (service d'information des Etats-Unis)</ref>  L. Riordan]] <ref> ''Rennes pendant la guerre. Chroniques de 1939 à 1945'', par Étienne Maignen. Editions Ouest-France - 2013</ref>
[[Fichier:Ffi_place_de_la_mairie.jpeg|"à0px|left|thumb|Les F.F.I. paradent place de la Mairie, le 4 août<ref> cliché U.S.I.S (service d'information des Etats-Unis)</ref>  L. Riordan]] <ref> ''Rennes pendant la guerre. Chroniques de 1939 à 1945'', par Étienne Maignen. Editions Ouest-France - 2013</ref>
[[Fichier:Ronde_place_de_la_mairie197.jpg|300px|center|thumb|Place de la Mairie, le 4 août après-midi]]
[[Fichier:Ronde_place_de_la_mairie197.jpg|300px|center|thumb|Place de la Mairie, le 4 août après-midi]]


[[Fichier:GI_place_de_la_mairie.jpg|250px|right|thumb|Les GI descendent la [[place de la Mairie]], au début de la [[rue d'Orléans]], à droite le café "L'Angélus"]]
[[Fichier:GI_place_de_la_mairie.jpg|300px|right|thumb|Les GI descendent la [[place de la Mairie]], au début de la [[rue d'Orléans]], à droite le café "L'Angélus"]]
[[Fichier:Prisonniers_dans_Rennes.png|250px|thumb|Des prisonniers allemands au début de la rue d'Orléans (''War Pictorial News'')]]
[[Fichier:Prisonniers_dans_Rennes.png|300px|thumb|Des prisonniers allemands au début de la rue d'Orléans (''War Pictorial News'')]]
[[Fichier:$_57_yanks_capture_rennes.JPG|250px|left|thumb|"Les Américains prennent Rennes. Gain de 75 km en 2 jours"]]
[[Fichier:$_57_yanks_capture_rennes.JPG|250px|left|thumb|"Les Américains prennent Rennes. Gain de 75 km en 2 jours"]]
[[Fichier:390793073810_1_0_1_yanks_take_rennes.jpg|250px|right|thumb|Rennes est pris. L'article annonce que... "1000 Allemands se sont présentés sans armes pour se rendre"]]
[[Fichier:390793073810_1_0_1_yanks_take_rennes.jpg|250px|right|thumb|Rennes est pris. L'article annonce que... "1000 Allemands se sont présentés sans armes pour se rendre"]]
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[[Fichier:Danse_ao%C3%BBt_1944_%C3%A0_Rennes.png|350px|center|thumb|4 août, au bas des marches du jardin du palais du Parlement, le GI Rosario Talliento, de Brooklyn, danse le jitterbug avec une Rennaise (photo Andrew Lopez. Credit: Signal Corps radiotelephoto from ACME, 6/8/1944</ref> ]]
[[Fichier:Danse_ao%C3%BBt_1944_%C3%A0_Rennes.png|350px|center|thumb|4 août, au bas des marches du jardin du palais du Parlement, le GI Rosario Talliento, de Brooklyn, danse le jitterbug avec une Rennaise (photo Andrew Lopez. Credit: Signal Corps radiotelephoto from ACME, 6/8/1944</ref> ]]


[[Fichier:Rennaises_et_GI.png|left|thumb|Rennaises et GI rue d"Antrain (photo Bob Landry)]]
[[Fichier:Rennaises_et_GI.png|left|300px|thumb|Rennaises et GI rue d"Antrain (photo Bob Landry)]]
[[Fichier:GI_place_de_la_mairie.png|left|250px|thumb|Place Maréchal Pétain, des GI saluent les Rennais en retour (''Archives de Rennes 255FI414'')]]
[[Fichier:GI_place_de_la_mairie.png|left|300px|thumb|Place Maréchal Pétain, des GI saluent les Rennais en retour (''Archives de Rennes 255FI414'')]]
[[Fichier:Batterie_place_du_Parlement.png|400px|right|thumb|Batterie place du parlement, au cas où...]]
[[Fichier:Batterie_place_du_Parlement.png|400px|right|thumb|Batterie place du parlement, au cas où...]]
Des soldats du 13e régiment d'infanterie U.S pénètrent prudemment dans Rennes, arme à la main, par la [[rue d'Antrain]] et par la [[rue de Fougères]], par la [[rue Victor Hugo]] puis la [[rue Nationale]] pour gagner la [[place de la Mairie]]. Il est près de 9h30 et, en tête un GI de petite taille sous son casque, Fred Scherrer, 19 ans depuis un mois, fusil Garand M1 à la hanche, va déboucher sur la place de la Mairie, déserte, dont il aperçoit à gauche le théâtre et sa rotonde, lorsqu'une jeune fille, descendue d'un immeuble, des fleurs et une bouteille de vin dans les mains, se jette dans ses bras et l'embrasse en criant " Je t'aime !"<ref> ''Le "big" baiser rennais au GI Fred''.''Ouest-France'', édition de Rennes, 5 août 1994</ref>  <ref>témoignage de René Herbault, ''Ouest-France'', édition de Rennes, 1er juin 2010</ref>
Des soldats du 13e régiment d'infanterie U.S pénètrent prudemment dans Rennes, arme à la main, par la [[rue d'Antrain]] et par la [[rue de Fougères]], par la [[rue Victor Hugo]] puis la [[rue Nationale]] pour gagner la [[place de la Mairie]]. Il est près de 9h30 et, en tête un GI de petite taille sous son casque, Fred Scherrer, 19 ans depuis un mois, fusil Garand M1 à la hanche, va déboucher sur la place de la Mairie, déserte, dont il aperçoit à gauche le théâtre et sa rotonde, lorsqu'une jeune fille, descendue d'un immeuble, des fleurs et une bouteille de vin dans les mains, se jette dans ses bras et l'embrasse en criant " Je t'aime !"<ref> ''Le "big" baiser rennais au GI Fred''.''Ouest-France'', édition de Rennes, 5 août 1994</ref>  <ref>témoignage de René Herbault, ''Ouest-France'', édition de Rennes, 1er juin 2010</ref>
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=== Chasse aux "collabos" ===
=== Chasse aux "collabos" ===
Certains pourchassent des Rennais dénoncés comme collaborateurs. On arrache les pancartes en allemand, on brûle le kiosque où, pendant quatre ans, les revues allemandes ont figuré en bonne place.
Certains pourchassent des Rennais dénoncés comme collaborateurs. On arrache les pancartes en allemand, on brûle le kiosque où, pendant quatre ans, les revues allemandes ont figuré en bonne place.
[[Fichier:Kiosque_incendi%C3%A9.jpg|250px|left|thumb|Le feu au kiosque à journaux]]
[[Fichier:Kiosque_incendi%C3%A9.jpg|300px|left|thumb|Le feu au kiosque à journaux]]
[[Fichier:3_collaborateurs_%C3%A0_Rennes196.jpg|350px|right|thumb||Trois collaborateurs dans Rennes entourés par des gendarmes. "Quelques scènes laides survinrent, photographiées ici. Certains des hommes attaqués par la foule furent rudement malmenés et auraient beaucoup plus souffert sans l'intervention de la police;" NB: L'homme à droite tient un mouchoir et semble saigner du nez. D'une page  intitulée "Scènes d'émeute à Rennes". ''The Sphere'', London, 19 août 1944]]
[[Fichier:3_collaborateurs_%C3%A0_Rennes196.jpg|350px|right|thumb||Trois collaborateurs dans Rennes entourés par des gendarmes. "Quelques scènes laides survinrent, photographiées ici. Certains des hommes attaqués par la foule furent rudement malmenés et auraient beaucoup plus souffert sans l'intervention de la police;" NB: L'homme à droite tient un mouchoir et semble saigner du nez. D'une page  intitulée "Scènes d'émeute à Rennes". ''The Sphere'', London, 19 août 1944]]
[[Fichier:Chasse_aux_collaborateurs.jpeg|250px|left|thumb|A Rennes la chasse aux collaborateurs est ouverte;<ref>photo USIS (United States Information Service)</ref>]]
[[Fichier:Chasse_aux_collaborateurs.jpeg|250px|left|thumb|A Rennes la chasse aux collaborateurs est ouverte;<ref>photo USIS (United States Information Service)</ref>]]
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