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« Bombardement du 17 juin 1940 » : différence entre les versions

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[[Fichier:Wagon_et_etuis_17_juin_1940_rennes.jpeg|left|thumb|Des wagons de munitions touchés : un amas d'étuis d'obus au sol - (Südd Verlag).]]
[[Fichier:Wagon_et_etuis_17_juin_1940_rennes.jpeg|left|thumb|Des wagons de munitions touchés : un amas d'étuis d'obus au sol - (Südd Verlag).]]
[[Fichier:Bombardement 1940.jpg|right|400px|thumb|La plaine de Baud en proie aux explosions pendant plusieurs jours - photo de Robert Caillard, prise de l'[[avenue Aristide Briand]].]]
[[Fichier:Bombardement 1940.jpg|right|400px|thumb|La plaine de Baud en proie aux explosions pendant plusieurs jours - photo de Robert Caillard, prise de l'[[avenue Aristide Briand]].]]
[[Fichier:Triage_bombard%C3%A9.jpg|right|400px|thumb|Vue prise du N-E vers le S-O secteur rue Auguste-Pavie.]]


==Des dégâts matériels==
'''Des dégâts matériels'''
 
"En plus des dégâts causés par les éclatements, des bombes incendiaires ont allumé immédiatement de nombreux foyers d'incendie et la présence sur nos voies d'"un grand nombre de wagons d'explosifs et munitions a entraîné de violentes explosions. Les 3 plus fortes semblent s'être produites : à Baud, sur le nouveau faisceau W, et sur le plateau de débranchement, côté faisceau de Châteaubriant, plateau Saint-Hélier, où se trouvait sur voie 3 une rame de poudre et où une excavation de 80 m de long sur 8 à 10 m de large et 3 m de profondeur a été creusée. Ces explosions ont entraîné de violentes déflagrations qui ont renversé, soulevé et projeté des wagons à plus de 100 mètres de distance.[...] La situation était très lourde au triage depuis quelques jours en raison de la convergence des repliements massifs militaires et civils et des difficultés d'évacuation que nous éprouvions vers le Sud. Au moment du bombardement seules étaient libres la voie 22 sur les 32 voies du faisceau du débranchement et la voie 9 de Baud sur les 12 voies de ce plateau et il en découle qu'il y avait alors plus de 2000 wagons sur les voies du triage. Sur ce nombre nous estimons que plus de 1500 ont été avariés dont la moitié au moins avec perte totale du chargement."<ref>Gare de Rennes. Rapport spécial du chef de gare principal. Archives nationales.</ref>. La SNCF estimera à quelques jours le temps nécessaire pour déblayer et exécuter les travaux indispensables pour rétablir la circulation et la signalisation sur les voies principales mais ne prévoit que pour fin août l'utilisation de l'ensemble des installations de triage. Dès le 1er juillet, les trains circulent entre Paris et Rennes et, fin août, les 22 kilomètres de longueur de voies détruites sont remis en état.
"En plus des dégâts causés par les éclatements, des bombes incendiaires ont allumé immédiatement de nombreux foyers d'incendie et la présence sur nos voies d'"un grand nombre de wagons d'explosifs et munitions a entraîné de violentes explosions. Les 3 plus fortes semblent s'être produites : à Baud, sur le nouveau faisceau W, et sur le plateau de débranchement, côté faisceau de Châteaubriant, plateau Saint-Hélier, où se trouvait sur voie 3 une rame de poudre et où une excavation de 80 m de long sur 8 à 10 m de large et 3 m de profondeur a été creusée. Ces explosions ont entraîné de violentes déflagrations qui ont renversé, soulevé et projeté des wagons à plus de 100 mètres de distance.[...] La situation était très lourde au triage depuis quelques jours en raison de la convergence des repliements massifs militaires et civils et des difficultés d'évacuation que nous éprouvions vers le Sud. Au moment du bombardement seules étaient libres la voie 22 sur les 32 voies du faisceau du débranchement et la voie 9 de Baud sur les 12 voies de ce plateau et il en découle qu'il y avait alors plus de 2000 wagons sur les voies du triage. Sur ce nombre nous estimons que plus de 1500 ont été avariés dont la moitié au moins avec perte totale du chargement."<ref>Gare de Rennes. Rapport spécial du chef de gare principal. Archives nationales.</ref>. La SNCF estimera à quelques jours le temps nécessaire pour déblayer et exécuter les travaux indispensables pour rétablir la circulation et la signalisation sur les voies principales mais ne prévoit que pour fin août l'utilisation de l'ensemble des installations de triage. Dès le 1er juillet, les trains circulent entre Paris et Rennes et, fin août, les 22 kilomètres de longueur de voies détruites sont remis en état.


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"Nous avons à déplorer plus d'un millier de victimes militaires et réfugiés car depuis plusieurs jours les civils prenaient place dans tous les trains quels qu'ils soient...". [...] Du fait que les plus violentes explosions se sont produites vers le milieu des plateaux, le personnel SNCF occupé en tête des faisceaux n'a pas été atteint."<ref>[[Gare de Rennes]]. Rapport spécial du chef de gare principal. Archives nationales.</ref>. La SNCF recense trois agents tués, trois blessés et deux agents de traction portés disparus. La SNCF constata que 12 000 mètres de voies étaient détruits au triage de Baud et 8000 à celui de Saint-Hélier.
"Nous avons à déplorer plus d'un millier de victimes militaires et réfugiés car depuis plusieurs jours les civils prenaient place dans tous les trains quels qu'ils soient...". [...] Du fait que les plus violentes explosions se sont produites vers le milieu des plateaux, le personnel SNCF occupé en tête des faisceaux n'a pas été atteint."<ref>[[Gare de Rennes]]. Rapport spécial du chef de gare principal. Archives nationales.</ref>. La SNCF recense trois agents tués, trois blessés et deux agents de traction portés disparus. La SNCF constata que 12 000 mètres de voies étaient détruits au triage de Baud et 8000 à celui de Saint-Hélier.


Malgré l’interdiction du général Bazoche, commandant de la place de Rennes, qui avait constaté la catastrophe du haut du [[pont Saint-Hélier]], et les explosions qui se succèdent pendant 24 heures, les sauveteurs, dont le sportif futur résistant {{w|Auguste Delaune}}, continuèrent à sortir des vivants mais aussi des corps mutilés, brûlés, racornis, et d’autres intacts, comme pétrifiés. Casques, armes, équipements britanniques ou français jonchent les fossés bordant le ballast. Alors que continuaient des explosions, des pompiers héroïques, menés par le lieutenant Lebastard et le sergent Limeul, arrachèrent aux flammes et aux ferrailles des wagons des blessés vivants et des corps mutilés qu'on allongea sur le ballast et dans la prairie de la ferme du général Lefort. À 17 heures, le lieutenant d'un groupe de la 4e S.I.M (section d'infirmiers militaires) refusa de descendre dans la gare de triage déclarant qu'il ne voulait pas "envoyer ses hommes à la mort"<ref>Déclaration écrite, certifiée sur l'honneur, de François Limeul, en date du 18/09/1945</ref>. Tout le personnel de la [[clinique Saint-Yves]], bien qu'elle fut elle-même fort endommagée, ses religieuses et ses médecins se dépensèrent sans compter pour secourir de leur mieux le flot de blessés qui ne cessait de lui parvenir de la gare, d'autres étant dirigés vers les autres cliniques, telle la [[clinique La Sagesse]] et l'[[centre hospitalier universitaire (CHU)|hôpital de Pontchaillou]] où œuvrait l'académicien major Georges Duhamel.  
Malgré l’interdiction du général Bazoche, commandant de la place de Rennes, qui avait constaté la catastrophe du haut du [[pont Saint-Hélier]], et les explosions qui se succèdent pendant 24 heures, les sauveteurs, dont le sportif futur résistant {{w|Auguste Delaune}}, continuèrent à sortir des vivants mais aussi des corps mutilés, brûlés, racornis, et d’autres intacts, comme pétrifiés. Casques, armes, équipements britanniques ou français jonchent les fossés bordant le ballast. Alors que continuaient des explosions, des pompiers héroïques, menés            
 
par le lieutenant Lebastard et le sergent Limeul, arrachèrent aux flammes et aux ferrailles des wagons des blessés vivants et des corps mutilés qu'on allongea sur le ballast et dans la prairie de la ferme du général Lefort. À 17 heures, le lieutenant d'un groupe de la 4e S.I.M (section d'infirmiers militaires) refusa de descendre dans la gare de triage déclarant qu'il ne voulait pas "envoyer ses hommes à la mort"<ref>Déclaration écrite, certifiée sur l'honneur, de François Limeul, en date du 18/09/1945</ref>. Tout le personnel de la [[clinique Saint-Yves]], bien qu'elle fut elle-même fort endommagée, ses religieuses et ses médecins se dépensèrent sans compter pour secourir de leur mieux le flot de blessés qui ne cessait de lui parvenir de la gare, d'autres étant dirigés vers les autres cliniques, telle la [[clinique La Sagesse]] et l'[[centre hospitalier universitaire (CHU)|hôpital de Pontchaillou]] où œuvrait l'académicien major Georges Duhamel.  
[[Fichier:Voies_triage_17_06_1940.png|300px|center|thumb|Les voies de triage dévastées où fument les wagons déchiquetés <ref>Die Deusche Wochenschau Juli 1940. Actualités cinématographiques allemandes.</ref>]]
[[Fichier:Voies_triage_17_06_1940.png|300px|center|thumb|Les voies de triage dévastées où fument les wagons déchiquetés <ref>Die Deusche Wochenschau Juli 1940. Actualités cinématographiques allemandes.</ref>]]


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==Références==
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