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Mais les résultats de ce bombardement de Rennes prirent une proportion d’autant plus exagérée que l’éloignement était plus grand. À Toulouse on lut dans ''La Dépêche'' qu’il y avait eu 4500 morts et que l’hôtel de ville de Rennes était détruit. Deux ans après, un correspondant de guerre, Jacques-Henri Lefebvre, écrira qu'un seul avion allemand lâcha deux ou trois bombes sur quatre trains de munitions insérés dans quatre trains de troupe françaises et anglaises tuant 3500 à 4000 soldats<ref>''1939-1940 Le Suicide. Notes d'un Correspondant de guerre''. G. Durassié & Cie, éditeurs - 1942.</ref>.Le ''Bulletin d'informations d'Ille-et-Vilaine'' du 28 juin, premier journal provisoire paru pendant l'occupation, fait état de la préoccupation du conseil municipal de reconstruire les quartiers endommagés et celui du 2 juillet titre sur "la reconstruction du quartier Saint-Hélier". | Mais les résultats de ce bombardement de Rennes prirent une proportion d’autant plus exagérée que l’éloignement était plus grand. À Toulouse on lut dans ''La Dépêche'' qu’il y avait eu 4500 morts et que l’hôtel de ville de Rennes était détruit. Deux ans après, un correspondant de guerre, Jacques-Henri Lefebvre, écrira qu'un seul avion allemand lâcha deux ou trois bombes sur quatre trains de munitions insérés dans quatre trains de troupe françaises et anglaises tuant 3500 à 4000 soldats<ref>''1939-1940 Le Suicide. Notes d'un Correspondant de guerre''. G. Durassié & Cie, éditeurs - 1942.</ref>.Le ''Bulletin d'informations d'Ille-et-Vilaine'' du 28 juin, premier journal provisoire paru pendant l'occupation, fait état de la préoccupation du conseil municipal de reconstruire les quartiers endommagés et celui du 2 juillet titre sur "la reconstruction du quartier Saint-Hélier". | ||
[[Fichier:Pr%C3%A9cisions_sur_le_bombardement_du_17_juin.png|350px|left|thumb|''Ouest-Eclair'' du 17 juillet 1940 : on a exagéré le nombre des victimes]] | |||
Dans ''l'Ouest-Éclair'' du 5 juillet, premier numéro à reparaître mais sous censure allemande, on voit, en page 2, sous la rubrique Rennes, « Images de la ville », le marché aux fleurs de la [[place de la République]], une sœur conduisant une carriole « en tournée pour les pauvres », et la toilette classique des rues par des employés avec pelle et arrosoir ; en fait divers est relaté un incendie à [[Noyal-sur-Seiche]] à la ferme de la Boisardière. Il faut aller en page 3 pour trouver trace de la catastrophe survenue 17 jours plus tôt : la mairie donne la liste des 29 architectes affectés aux constats d'évaluation des dommages aux immeubles d'une trentaine de rues du canton sud-est sinistrées lors de « l'explosion du 17 juin », terme gommant le bombardement allemand, repris dans un entretien du comédien Pierre Bertin, de la Comédie française qui fait état de "la douloureuse atmosphère du désastre que vint, hélas, aggraver l'effroyable explosion du 17 juin"<ref>''Ouest-Eclair'' du 6 août 1940</ref> - terme toujours employé un an plus tard dans la presse contrôlée par l'occupant lors de la célébration du premier anniversaire ('''Note'''). Le journal du 10 juillet 1940 publie la liste des noms de 32 hommes et 2 femmes évadés de l'asile de Saint-Méen à l'occasion du bombardement du 17 juin. Une dizaine de décès de militaires est mentionnée à l'état-civil du journal, sans rapport évidemment avec le nombre inconnu des blessés qui décédèrent dans les jours suivant le bombardement. L'Ouest-Eclair du 17 juillet, sous le titre "Des précisions sur le bombardement de Rennes du 17 juin", démentit la durée de 2 h 30 du bombardement et qualifia de tout-à-fait exagéré le chiffre de 4200 victimes. Plus d'un an après, un écrivain , citant le "désastre de Rennes" fit état d'un seul avion allemand qui lâche deux ou trois bombes sur quatre immenses trains de munitions, insérés dans quatre trains de troupes françaises et anglaises, faisant 3500 à 4000 cadavres<ref>''1939-1940 Le suicide. Notes d'un correspondant de guerre'', pp 112-113. Jacques-Henri Lefebvre, G. Durassié et Cie, éditeurs.Paris - Mai 1942.</ref>. | Dans ''l'Ouest-Éclair'' du 5 juillet, premier numéro à reparaître mais sous censure allemande, on voit, en page 2, sous la rubrique Rennes, « Images de la ville », le marché aux fleurs de la [[place de la République]], une sœur conduisant une carriole « en tournée pour les pauvres », et la toilette classique des rues par des employés avec pelle et arrosoir ; en fait divers est relaté un incendie à [[Noyal-sur-Seiche]] à la ferme de la Boisardière. Il faut aller en page 3 pour trouver trace de la catastrophe survenue 17 jours plus tôt : la mairie donne la liste des 29 architectes affectés aux constats d'évaluation des dommages aux immeubles d'une trentaine de rues du canton sud-est sinistrées lors de « l'explosion du 17 juin », terme gommant le bombardement allemand, repris dans un entretien du comédien Pierre Bertin, de la Comédie française qui fait état de "la douloureuse atmosphère du désastre que vint, hélas, aggraver l'effroyable explosion du 17 juin"<ref>''Ouest-Eclair'' du 6 août 1940</ref> - terme toujours employé un an plus tard dans la presse contrôlée par l'occupant lors de la célébration du premier anniversaire ('''Note'''). Le journal du 10 juillet 1940 publie la liste des noms de 32 hommes et 2 femmes évadés de l'asile de Saint-Méen à l'occasion du bombardement du 17 juin. Une dizaine de décès de militaires est mentionnée à l'état-civil du journal, sans rapport évidemment avec le nombre inconnu des blessés qui décédèrent dans les jours suivant le bombardement. L'Ouest-Eclair du 17 juillet, sous le titre "Des précisions sur le bombardement de Rennes du 17 juin", démentit la durée de 2 h 30 du bombardement et qualifia de tout-à-fait exagéré le chiffre de 4200 victimes. Plus d'un an après, un écrivain , citant le "désastre de Rennes" fit état d'un seul avion allemand qui lâche deux ou trois bombes sur quatre immenses trains de munitions, insérés dans quatre trains de troupes françaises et anglaises, faisant 3500 à 4000 cadavres<ref>''1939-1940 Le suicide. Notes d'un correspondant de guerre'', pp 112-113. Jacques-Henri Lefebvre, G. Durassié et Cie, éditeurs.Paris - Mai 1942.</ref>. | ||
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