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« Étudiant à Rennes sous l'occupation » : différence entre les versions

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  « J’ai eu le regret de constater ces temps derniers un laisser-aller et un manque de tenue de certains étudiants à l’occasion d’un certain nombre de réunions. Tous les vendredis soirs, au passage du nouveau film au cinéma « Le Royal »  <ref>[[Cinéma à Rennes pendant la guerre]]</ref> et des actualités, un certain nombre d’entre eux manifestent bruyamment et avec une vulgarité choquante. <ref> Arch. dép. d’Ille-et-Vilaine, 43W96, extrait du procès-verbal du conseil de l’Université </ref>  Trois jours plus tard, le conseil de l’université décida de priver du droit de se présenter à tout examen ou concours tout étudiant reconnu coupable de s’être livré, dans ou hors de l’université, à des manifestations collectives bruyantes. Dans une lettre du 3 avril 1942 au préfet, le recteur lui demanda de collaborer avec ses services en lui fournissant les noms des étudiants coupables de manifestations bruyantes relevés par la police et fit part de sa certitude de contraindre, par la peur de la sanction d'être privé du droit de se présenter à tout examen ou concours, l’ensemble des étudiants à adopter une attitude correcte : « Nul étudiant ne voulant risquer de rendre vain, par une manifestation inconsidérée, tout son travail de l’année, je suis persuadé que cette mesure suffira à rétablir l’ordre ». Cette mesure fut efficace : plus aucune manifestation ne fut à déplorer par les autorités jusqu’à la Libération.  
  « J’ai eu le regret de constater ces temps derniers un laisser-aller et un manque de tenue de certains étudiants à l’occasion d’un certain nombre de réunions. Tous les vendredis soirs, au passage du nouveau film au cinéma « Le Royal »  <ref>[[Cinéma à Rennes pendant la guerre]]</ref> et des actualités, un certain nombre d’entre eux manifestent bruyamment et avec une vulgarité choquante. <ref> Arch. dép. d’Ille-et-Vilaine, 43W96, extrait du procès-verbal du conseil de l’Université </ref>  Trois jours plus tard, le conseil de l’université décida de priver du droit de se présenter à tout examen ou concours tout étudiant reconnu coupable de s’être livré, dans ou hors de l’université, à des manifestations collectives bruyantes. Dans une lettre du 3 avril 1942 au préfet, le recteur lui demanda de collaborer avec ses services en lui fournissant les noms des étudiants coupables de manifestations bruyantes relevés par la police et fit part de sa certitude de contraindre, par la peur de la sanction d'être privé du droit de se présenter à tout examen ou concours, l’ensemble des étudiants à adopter une attitude correcte : « Nul étudiant ne voulant risquer de rendre vain, par une manifestation inconsidérée, tout son travail de l’année, je suis persuadé que cette mesure suffira à rétablir l’ordre ». Cette mesure fut efficace : plus aucune manifestation ne fut à déplorer par les autorités jusqu’à la Libération.  
=== Peu de résistants mais, pour beaucoup, fuir le STO ===
=== Peu de résistants mais, pour beaucoup, fuir le STO ===
L'historienne rennaise Jacqueline Sainclivier n’a comptabilisé  que 74 résistants appartenant à la catégorie « étudiants-lycéens » à l’échelle du département entre 1940 et 1944. Jamais les étudiants non juifs de Rennes ne se mobilisèrent pour dénoncer les mesures prises à l’encontre de  la quinzaine de leurs camarades juifs à la rentrée 1941-42. <ref> [[ Les Juifs de Rennes sous l'occupation]] </ref> De fait, les résistants, <ref>[[Des Rennais résistants]]</ref>  mais aussi et les collaborateurs furent peu nombreux chez les étudiants à Rennes, les attentistes le furent.
L'historienne rennaise Jacqueline Sainclivier n’a comptabilisé  que 74 résistants appartenant à la catégorie « étudiants-lycéens » à l’échelle du département entre 1940 et 1944. Jamais les étudiants non juifs de Rennes ne se mobilisèrent pour dénoncer les mesures prises à l’encontre de  la quinzaine de leurs camarades juifs à la rentrée 1941-42. <ref> [[ Les Juifs de Rennes sous l'occupation]] </ref> De fait, les résistants, <ref>[[Des Rennais résistants]]</ref>  mais aussi et les collaborateurs, furent peu nombreux parmi les étudiants à Rennes, les attentistes le furent puis survint, en 1943, le service du travail obligatoire.<ref> [[Le S.T.O. pour des Rennais]]</ref>  
Dans l’espoir d’endiguer le phénomène d’évitement du STO, <ref> [[Le S.T.O. pour des Rennais]]</ref>  des journées de recherche de réfractaires furent organisées par la préfecture de Rennes, comme le 23 juin 1943, où l’ordre d’arrêter les jeunes gens en situation irrégulière fut donné aux policiers engagés dans cette chasse à l’homme. Afin d’échapper à ces contrôles inopinés, la stratégie des étudiants consistait le plus souvent à « trouver une planque». <ref> ''Les étudiants rennais à l’épreuve de l’occupation allemande''. Hugo Melchior. Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest – 2017 </ref>
Dans l’espoir d’endiguer le phénomène d’évitement du STO, des journées de recherche de réfractaires furent organisées par la préfecture de Rennes, comme le 23 juin 1943, où l’ordre d’arrêter les jeunes gens en situation irrégulière fut donné aux policiers ainsi engagés à une chasse à l’homme. Afin d’échapper à ces contrôles inopinés, la stratégie des étudiants consistait le plus souvent à « trouver une planque», d'autres se pliant à l'ordre reçu. <ref> ''Les étudiants rennais à l’épreuve de l’occupation allemande''. Hugo Melchior. Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest – 2017 </ref>


===Références===
===Références===
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