25 367
modifications
(photo) |
(lien interne) |
||
Ligne 19 : | Ligne 19 : | ||
===Maurice Pilorge, le beau et gouailleur mauvais garçon=== | ===Maurice Pilorge, le beau et gouailleur mauvais garçon=== | ||
[[Fichier:Pilorge.png|350px|left|thumb|Ouest-Éclair du 5 février 1939]] | [[Fichier:Pilorge.png|350px|left|thumb|Ouest-Éclair du 5 février 1939]] | ||
Maurice Pilorge, 25 ans, né à Saint-Malo en 1914, le bandit qui, à l'aube du 5 août 1938, à Dinard, avait tué son complice, homosexuel brésilien, dans des cambriolages de villas, Nestor Escudero y Mendizabal, en lui tranchant la gorge de plusieurs coups de rasoir, va expier son crime. Pilorge avait déjà été condamné à 20 ans de travaux forcés pour avoir commis une quinzaine de cambriolages et, après sa condamnation à mort, à 5 ans de prison pour vol et désertion ! Il avait écrit au président de la République que, cette fois-ci, ne voulant pas végéter au bagne, il refusait tout recours en grâce. À six heures l'angélus sonne | Maurice Pilorge, 25 ans, né à Saint-Malo en 1914, le bandit qui, à l'aube du 5 août 1938, à Dinard, avait tué son complice, homosexuel brésilien, dans des cambriolages de villas, Nestor Escudero y Mendizabal, en lui tranchant la gorge de plusieurs coups de rasoir, va expier son crime. Pilorge avait déjà été condamné à 20 ans de travaux forcés pour avoir commis une quinzaine de cambriolages et, après sa condamnation à mort, à 5 ans de prison pour vol et désertion ! Il avait écrit au président de la République que, cette fois-ci, ne voulant pas végéter au bagne, il refusait tout recours en grâce. À six heures l'angélus sonne à l'[[ Église des Sacrés-Cœurs]]. À 6 h 20 l'avocat général Gillot, accompagné de Me Bourdon, avocat, réveillent Pilorge. Apparemment, Pilorge ne s'émeut pas : | ||
« C'est bon, dit-il. Après tout, on ne meurt qu'une fois et il faut bien que cela arrive un jour ». | « C'est bon, dit-il. Après tout, on ne meurt qu'une fois et il faut bien que cela arrive un jour ». | ||
Puis, tandis qu'il fait une minutieuse toilette : | Puis, tandis qu'il fait une minutieuse toilette : | ||
Ligne 39 : | Ligne 39 : | ||
Les troupes présentent les armes et les spectateurs se découvrent. Quelques minutes plus tard le fourgon encadré par une escorte de gendarmes emporte vers le [[cimetière de l'Est]] le panier dans lequel repose le corps du supplicié mais la famille n'ayant pas réclamé le corps, le cadavre fut livré à l'école de Médecine, [[boulevard Laënnec]]<ref>''Ouest-Eclair'', 6 février 1939</ref> où les étudiants eurent par la suite le loisir d'examiner son corps conservé dans le formol. | Les troupes présentent les armes et les spectateurs se découvrent. Quelques minutes plus tard le fourgon encadré par une escorte de gendarmes emporte vers le [[cimetière de l'Est]] le panier dans lequel repose le corps du supplicié mais la famille n'ayant pas réclamé le corps, le cadavre fut livré à l'école de Médecine, [[boulevard Laënnec]]<ref>''Ouest-Eclair'', 6 février 1939</ref> où les étudiants eurent par la suite le loisir d'examiner son corps conservé dans le formol. | ||
Pilorge mort, la justice eut encore affaire à lui : le lendemain de l'exécution, la Cour d'Appel de Rennes eut à connaître de l'appel qu'il avait interjeté d'un jugement du | Pilorge mort, la justice eut encore affaire à lui : le lendemain de l'exécution, la Cour d'Appel de Rennes eut à connaître de l'appel qu'il avait interjeté d'un jugement du tribunal correctionnel de Saint-Malo du 21 octobre 1938 qui l'avait condamné à 2 ans de prison et 5 d'interdiction de séjour pour outrages à magistrat, menaces de mort et tentative d'évasion. Il fallait éteindre l'action publique par un arrêt<ref> ''Ouest-Éclair'', 7 février 1939</ref>. | ||
Le poète Jean Genet écrivit un long poème érotico-amical de plus de soixante quatrains intitulé " Le condamné à mort", <ref>http://www.barapoemes.net/ à la mémoire de son "ami" Maurice Pilorge</ref> - qu'il n'aurait jamais rencontré - et dont il situe l'exécution... le 17 mars 1939 à... Saint-Brieuc. | Le poète Jean Genet écrivit un long poème érotico-amical de plus de soixante quatrains intitulé " Le condamné à mort", <ref>http://www.barapoemes.net/ à la mémoire de son "ami" Maurice Pilorge</ref> - qu'il n'aurait jamais rencontré - et dont il situe l'exécution... le 17 mars 1939 à... Saint-Brieuc. |
modifications