« 4 février 1939 : le dernier guillotiné à Rennes » : différence entre les versions

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===Maurice Pilorge, le beau et gouailleur mauvais garçon===  
===Maurice Pilorge, le beau et gouailleur mauvais garçon===  
[[Fichier:Pilorge.png|350px|left|thumb|Ouest-Éclair du 5 février 1939]]
[[Fichier:Pilorge.png|350px|left|thumb|Ouest-Éclair du 5 février 1939]]
Maurice Pilorge, 25 ans, né à Saint-Malo en 1914, le bandit qui, à l'aube du 5 août 1938, à Dinard, avait tué son complice, homosexuel brésilien, dans des cambriolages de villas, Nestor Escudero y Mendizabal, en lui tranchant la gorge de plusieurs coups de rasoir, va expier son crime. Pilorge avait déjà été condamné à 20 ans de travaux forcés pour avoir commis une quinzaine de cambriolages et, après sa condamnation à mort, à 5 ans de prison pour vol et désertion ! Il avait écrit au président de la République que, cette fois-ci, ne voulant pas végéter au bagne, il refusait tout recours en grâce. À six heures l'angélus sonne aux Sacrés-Cœurs. À 6 h 20 l'avocat général Gillot, accompagné de Me Bourdon, avocat, réveillent Pilorge. Apparemment, Pilorge ne s'émeut pas :
Maurice Pilorge, 25 ans, né à Saint-Malo en 1914, le bandit qui, à l'aube du 5 août 1938, à Dinard, avait tué son complice, homosexuel brésilien, dans des cambriolages de villas, Nestor Escudero y Mendizabal, en lui tranchant la gorge de plusieurs coups de rasoir, va expier son crime. Pilorge avait déjà été condamné à 20 ans de travaux forcés pour avoir commis une quinzaine de cambriolages et, après sa condamnation à mort, à 5 ans de prison pour vol et désertion ! Il avait écrit au président de la République que, cette fois-ci, ne voulant pas végéter au bagne, il refusait tout recours en grâce. À six heures l'angélus sonne à l'[[ Église des Sacrés-Cœurs]]. À 6 h 20 l'avocat général Gillot, accompagné de Me Bourdon, avocat, réveillent Pilorge. Apparemment, Pilorge ne s'émeut pas :
« C'est bon, dit-il. Après tout, on ne meurt qu'une fois et il faut bien que cela arrive un jour ».
« C'est bon, dit-il. Après tout, on ne meurt qu'une fois et il faut bien que cela arrive un jour ».
Puis, tandis qu'il fait une minutieuse toilette :
Puis, tandis qu'il fait une minutieuse toilette :
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Les troupes présentent les armes et les spectateurs se découvrent. Quelques minutes plus tard le fourgon encadré par une escorte de gendarmes emporte vers le [[cimetière de l'Est]] le panier dans lequel repose le corps du supplicié mais la famille n'ayant pas réclamé le corps, le cadavre fut livré à l'école de Médecine, [[boulevard Laënnec]]<ref>''Ouest-Eclair'', 6 février 1939</ref> où les étudiants eurent par la suite le loisir d'examiner son corps conservé dans le formol.
Les troupes présentent les armes et les spectateurs se découvrent. Quelques minutes plus tard le fourgon encadré par une escorte de gendarmes emporte vers le [[cimetière de l'Est]] le panier dans lequel repose le corps du supplicié mais la famille n'ayant pas réclamé le corps, le cadavre fut livré à l'école de Médecine, [[boulevard Laënnec]]<ref>''Ouest-Eclair'', 6 février 1939</ref> où les étudiants eurent par la suite le loisir d'examiner son corps conservé dans le formol.


Pilorge mort, la justice eut encore affaire à lui : le lendemain de l'exécution, la Cour d'Appel de Rennes eut à connaître de l'appel qu'il avait interjeté d'un jugement du Tribunal correctionnel de Saint-Malo du 21 octobre 1938 qui l'avait condamné à 2 ans de prison et 5 d'interdiction de séjour pour outrages à magistrat, menaces de mort et tentative d'évasion. Il fallait éteindre l'action publique par un arrêt<ref> ''Ouest-Éclair'', 7 février 1939</ref>.
Pilorge mort, la justice eut encore affaire à lui : le lendemain de l'exécution, la Cour d'Appel de Rennes eut à connaître de l'appel qu'il avait interjeté d'un jugement du tribunal correctionnel de Saint-Malo du 21 octobre 1938 qui l'avait condamné à 2 ans de prison et 5 d'interdiction de séjour pour outrages à magistrat, menaces de mort et tentative d'évasion. Il fallait éteindre l'action publique par un arrêt<ref> ''Ouest-Éclair'', 7 février 1939</ref>.


Le poète Jean Genet écrivit un long poème érotico-amical de plus de soixante quatrains intitulé " Le condamné à mort", <ref>http://www.barapoemes.net/  à la mémoire de son "ami" Maurice Pilorge</ref> - qu'il n'aurait jamais rencontré - et dont il situe l'exécution... le 17 mars 1939 à... Saint-Brieuc.
Le poète Jean Genet écrivit un long poème érotico-amical de plus de soixante quatrains intitulé " Le condamné à mort", <ref>http://www.barapoemes.net/  à la mémoire de son "ami" Maurice Pilorge</ref> - qu'il n'aurait jamais rencontré - et dont il situe l'exécution... le 17 mars 1939 à... Saint-Brieuc.
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