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« Chronique vezinoise sous l'occupation n°05 » : différence entre les versions

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Un jour, sans pluie, ma grande sœur participe, pour les petits, à la fabrication d’arcs. Une fine branche bien droite, une ficelle, des flèches. Nous voilà partis à la chasse, tous ensemble quatre ou cinq gamins, Alphonse était du nombre, je crois. Notre souci est de tuer des oiseaux nuisibles, pies ou corbeaux. Nous avions entendu dire qu'une prime est versée par la commune pour chaque bête tuée et bien sûr apportée en mairie. Ma sœur aînée entre dans notre jeu, elle nous encourage, ''« cela va toujours les occuper pour un moment ! »''.
Un jour, sans pluie, ma grande sœur participe, pour les petits, à la fabrication d’arcs. Une fine branche bien droite, une ficelle, des flèches. Nous voilà partis à la chasse, tous ensemble quatre ou cinq gamins, Alphonse était du nombre, je crois. Notre souci est de tuer des oiseaux nuisibles, pies ou corbeaux. Nous avions entendu dire qu'une prime est versée par la commune pour chaque bête tuée et bien sûr apportée en mairie. Ma sœur aînée entre dans notre jeu, elle nous encourage, ''« cela va toujours les occuper pour un moment ! »''.
[[Fichier:Belle Epine 4-6-44 NCAP.JPG|500px|right|thumb|Photographie du 4 juin 1944]][[Catégorie:Vezin-le-Coquet]]
Elle n’imagine pas que nous irions jusqu’au bout de notre projet ''tant que faire se peut''. Nous entrons à fond dans notre jeu avec l’esprit de rapporter de l’argent. Nous le croyons bien fermement. Au bout du compte, notre chasse n’est pas des plus heureuses, aucun gibier n’accepte de venir se suicider à nos pieds. Peu importe nous avons de la ressource. Je ne me souviens plus qui a eu cette idée, c’est tout à fait dans mes cordes de décrocher un volatile mort accroché à la branche d’un pommier. Un cultivateur l’avait attaché là pour écarter les autres nuisibles. Quelle belle idée, plein d'espoir, nous le décrochons et l’emportons. Nous le présentons au secrétaire de mairie qui n'est autre que notre directeur d’école, monsieur Guérin. ''« C’est pour la prime »'' avons-nous dit. À notre grand étonnement la réception n’est pas celle que nous imaginions. Monsieur Guérin lève les bras au ciel, des paroles fusent de sa bouche, je ne me souviens plus lesquelles, je crois tout de même me souvenir d’un mot : galopins. Je pense qu’il est préférable d’avoir oublié les autres. Piteusement nous rentrons rendre compte à ma sœur aînée de nos déboires.
Elle n’imagine pas que nous irions jusqu’au bout de notre projet ''tant que faire se peut''. Nous entrons à fond dans notre jeu avec l’esprit de rapporter de l’argent. Nous le croyons bien fermement. Au bout du compte, notre chasse n’est pas des plus heureuses, aucun gibier n’accepte de venir se suicider à nos pieds. Peu importe nous avons de la ressource. Je ne me souviens plus qui a eu cette idée, c’est tout à fait dans mes cordes de décrocher un volatile mort accroché à la branche d’un pommier. Un cultivateur l’avait attaché là pour écarter les autres nuisibles. Quelle belle idée, plein d'espoir, nous le décrochons et l’emportons. Nous le présentons au secrétaire de mairie qui n'est autre que notre directeur d’école, monsieur Guérin. ''« C’est pour la prime »'' avons-nous dit. À notre grand étonnement la réception n’est pas celle que nous imaginions. Monsieur Guérin lève les bras au ciel, des paroles fusent de sa bouche, je ne me souviens plus lesquelles, je crois tout de même me souvenir d’un mot : galopins. Je pense qu’il est préférable d’avoir oublié les autres. Piteusement nous rentrons rendre compte à ma sœur aînée de nos déboires.


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Ces jours là, nous n’allons pas aux abris, les bombes des vagues des bombardiers qui nous survolent très haut aux dessus de nos têtes, ne nous sont pas destinées. Ce n’est qu’un simple passage.
Ces jours là, nous n’allons pas aux abris, les bombes des vagues des bombardiers qui nous survolent très haut aux dessus de nos têtes, ne nous sont pas destinées. Ce n’est qu’un simple passage.
[[Fichier:Belle Epine 4-6-44 NCAP.JPG]][[Catégorie:Vezin-le-Coquet]]


'''Photographie aérienne du 04 juin 1944'''


Albert René Gilmet  
Albert René Gilmet  
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