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[[File:Bundesarchiv Bild 101I-341-0489-10A, Frankreich, Flugzeug Dornier Do 17 Z.jpg|thumb|Un Dornier Do 17Z de l'escadre de bombardement allemande KG 76 en 1940]] | [[File:Bundesarchiv Bild 101I-341-0489-10A, Frankreich, Flugzeug Dornier Do 17 Z.jpg|thumb|Un Dornier Do 17Z de l'escadre de bombardement allemande KG 76 en 1940]] | ||
== Sur Rennes, quelques « crayons volants »== | |||
S'agissait-il d'un bombardement sur « cible d'opportunité », sur une cible trouvée par hasard, ou de la poursuite de la recherche d'un train de munitions de 12 wagons de mélinite commencée la veille du côté de Sillé-le-Guillaume ? La présence d'un avion allemand au-dessus de Rennes le 16 incline à accréditer cette hypothèse. Ce même jour vers 15 heures, après le survol par un avion d'observation, la gare de Folligny, à l'est de Granville (Manche), fut aussi bombardée avec destruction d'un train de munitions et d'un train d'intendance comportant des wagons de ...brodequins militaires. | S'agissait-il d'un bombardement sur « cible d'opportunité », sur une cible trouvée par hasard, ou de la poursuite de la recherche d'un train de munitions de 12 wagons de mélinite commencée la veille du côté de Sillé-le-Guillaume ? La présence d'un avion allemand au-dessus de Rennes le 16 incline à accréditer cette hypothèse. Ce même jour vers 15 heures, après le survol par un avion d'observation, la gare de Folligny, à l'est de Granville (Manche), fut aussi bombardée avec destruction d'un train de munitions et d'un train d'intendance comportant des wagons de ...brodequins militaires. | ||
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[[Fichier:Triage_bombard%C3%A9.jpg|right|400px|thumb|Vue prise du N-E vers le S-O secteur rue Auguste-Pavie]] | [[Fichier:Triage_bombard%C3%A9.jpg|right|400px|thumb|Vue prise du N-E vers le S-O secteur rue Auguste-Pavie]] | ||
==Des dégâts matériels== | |||
"En plus des dégâts causés par les éclatements, des bombes incendiaires ont allumé immédiatement de nombreux foyers d'incendie et la présence sur nos voies d"un grand nombre de wagons d'explosifs et munitions a entraîné de violentes explosions. Les 3 plus fortes semblent s'être produites : à Baud, sur le nouveau faisceau W, et sur le plateau de débranchement, côté faisceau de Châteaubriant, plateau Saint-Hélier, où se trouvait sur voie 3 une rame de poudre et où une excavation de 80 m de long sur 8 à 10 m de large et 3 m de profondeur a été creusée. Ces explosions ont entraîné de violentes déflagrations qui ont renversé, soulevé et projeté des wagons à plus de 100 mètres de distance.[...] La situation était très lourde au triage depuis quelques jours en raison de la convergence des repliements massifs militaires et civils et des difficultés d'évacuation que nous éprouvions vers le Sud. Au moment du bombardement seules étaient libres la voie 22 sur les 32 voies du faisceau du débranchement et la voie 9 de Baud sur les 12 voies de ce plateau et il en découle qu'il y avait alors plus de 2000 wagons sur les voies du triage. Sur ce nombre nous estimons que plus de 1500 ont été avariés dont la moitié au moins avec perte totale du chargement."<ref>Gare de Rennes. Rapport spécial du chef de gare principal. Archives nationales</ref>. La SNCF estimera à quelques jours le temps nécessaire pour déblayer et exécuter les travaux indispensables pour rétablir la circulation et la signalisation sur les voies principales mais ne prévoit que pour fin août l'utilisation de l'ensemble des installations de triage. Dès le 1er juillet, les trains circulent entre Paris et Rennes et, fin août, les 22 kilomètres de longueur de voies détruites sont remis en état. | "En plus des dégâts causés par les éclatements, des bombes incendiaires ont allumé immédiatement de nombreux foyers d'incendie et la présence sur nos voies d"un grand nombre de wagons d'explosifs et munitions a entraîné de violentes explosions. Les 3 plus fortes semblent s'être produites : à Baud, sur le nouveau faisceau W, et sur le plateau de débranchement, côté faisceau de Châteaubriant, plateau Saint-Hélier, où se trouvait sur voie 3 une rame de poudre et où une excavation de 80 m de long sur 8 à 10 m de large et 3 m de profondeur a été creusée. Ces explosions ont entraîné de violentes déflagrations qui ont renversé, soulevé et projeté des wagons à plus de 100 mètres de distance.[...] La situation était très lourde au triage depuis quelques jours en raison de la convergence des repliements massifs militaires et civils et des difficultés d'évacuation que nous éprouvions vers le Sud. Au moment du bombardement seules étaient libres la voie 22 sur les 32 voies du faisceau du débranchement et la voie 9 de Baud sur les 12 voies de ce plateau et il en découle qu'il y avait alors plus de 2000 wagons sur les voies du triage. Sur ce nombre nous estimons que plus de 1500 ont été avariés dont la moitié au moins avec perte totale du chargement."<ref>Gare de Rennes. Rapport spécial du chef de gare principal. Archives nationales</ref>. La SNCF estimera à quelques jours le temps nécessaire pour déblayer et exécuter les travaux indispensables pour rétablir la circulation et la signalisation sur les voies principales mais ne prévoit que pour fin août l'utilisation de l'ensemble des installations de triage. Dès le 1er juillet, les trains circulent entre Paris et Rennes et, fin août, les 22 kilomètres de longueur de voies détruites sont remis en état. | ||
==Une catastrophe humaine disproportionnée== | |||
[[Fichier:10Z91_7.jpg|300px|left|thumb|Plaine de Baud, après le passage des Dornier 17 Z. (Don Lecomte,''Archives de Rennes'')]] | [[Fichier:10Z91_7.jpg|300px|left|thumb|Plaine de Baud, après le passage des Dornier 17 Z. (Don Lecomte,''Archives de Rennes'')]] | ||
[[Fichier:Plainee_de_baud_soldats036.jpg|400px|left|thumb||Un caporal (à gauche) et un soldat allemands sur les lieux du désastre, devant un mur de ferrailles tordues. (''Coll. part.''<ref>{{CC-BY-NC-SA}}</ref>)]] | [[Fichier:Plainee_de_baud_soldats036.jpg|400px|left|thumb||Un caporal (à gauche) et un soldat allemands sur les lieux du désastre, devant un mur de ferrailles tordues. (''Coll. part.''<ref>{{CC-BY-NC-SA}}</ref>)]] | ||
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Le communiqué officiel n°576 du 17 juin au soir ne mentionne pas ce bombardement sur Rennes. | Le communiqué officiel n°576 du 17 juin au soir ne mentionne pas ce bombardement sur Rennes. | ||
==L'information locale et régionale== | |||
À l'époque, l'information sera vague et minimaliste, par censure française stratégique le lendemain du drame, par censure politique pendant l'occupation allemande : le quotidien ''Ouest-Éclair'' du 18 juin, dernier numéro avant une reprise le 5 juillet, ne comporte qu'une feuille : en première page,un entrefilet intitulé : | À l'époque, l'information sera vague et minimaliste, par censure française stratégique le lendemain du drame, par censure politique pendant l'occupation allemande : le quotidien ''Ouest-Éclair'' du 18 juin, dernier numéro avant une reprise le 5 juillet, ne comporte qu'une feuille : en première page,un entrefilet intitulé : | ||
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Mais, parallèlement, un déni perdure : dans un article intitulé "Un regard sur la vie de la cité rennaise au cours du 1er semestre 1940", sous la rubrique "Transport de malades et blessés" on a enregistré pour le mois de juin : 29 transports de malades et 9 transports de blessés ! <ref> ''Ouest-Eclair'', 29 octobre 1940 </ref> Cependant, le 17 juin 1942, deuxième anniversaire de "la journée tragiques du 17 juin", les autorités civiles et religieuses rendirent hommage aux victimes de la guerre, au cimetière de l'Est. | Mais, parallèlement, un déni perdure : dans un article intitulé "Un regard sur la vie de la cité rennaise au cours du 1er semestre 1940", sous la rubrique "Transport de malades et blessés" on a enregistré pour le mois de juin : 29 transports de malades et 9 transports de blessés ! <ref> ''Ouest-Eclair'', 29 octobre 1940 </ref> Cependant, le 17 juin 1942, deuxième anniversaire de "la journée tragiques du 17 juin", les autorités civiles et religieuses rendirent hommage aux victimes de la guerre, au cimetière de l'Est. | ||
==L'information de l'étranger== | |||
L’édition du 11 juillet 1940 du ''Dundeee Evening Telegraph'', reprenant une dépêche de l'agence Havas, annonce, en page 6 : « Les bombardiers allemands ont tué 4200 personnes dans un raid de 2 h 30 (!)sur la ville française de Rennes le 5 juin" et plusieurs journaux britanniques reprennent l'information. À Beyrouth, où le professeur Burloud était en tournée de conférences, on annonça 20 000 morts ! Ce sont 4500 tués à Rennes qu'annonce le ''New York Times'' le 14 juillet. | L’édition du 11 juillet 1940 du ''Dundeee Evening Telegraph'', reprenant une dépêche de l'agence Havas, annonce, en page 6 : « Les bombardiers allemands ont tué 4200 personnes dans un raid de 2 h 30 (!)sur la ville française de Rennes le 5 juin" et plusieurs journaux britanniques reprennent l'information. À Beyrouth, où le professeur Burloud était en tournée de conférences, on annonça 20 000 morts ! Ce sont 4500 tués à Rennes qu'annonce le ''New York Times'' le 14 juillet. | ||
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==Des communiqués allemands laconiques== | |||
Un document des ''Bundesarchiv'' indique : « De jour, mention de combat car hier, malgré une situation météorologique pénalisante, un bombardement du III/KG 76 sur la gare de Rennes dans la matinée a eu un effet foudroyant. » | Un document des ''Bundesarchiv'' indique : « De jour, mention de combat car hier, malgré une situation météorologique pénalisante, un bombardement du III/KG 76 sur la gare de Rennes dans la matinée a eu un effet foudroyant. » | ||
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Le ''Bulletin d'informations d'Ille-et-Vilaine'' publia quelques feuilles de façon sporadique, tel le numéro du 2 juillet dans lequel le "Kommandant de la ville de Rennes" annonça ... pour la veille 1er juillet l'interdiction d'un périmètre entre 19 et 21 heures pour destruction par éclatements de bombes d’avion, entre le moulin de Jouet et le [[cimetière de l'Est]], ainsi délimité : route de Vern, [[rue Saint-Hélier]], [[boulevard Laënnec]], [[rue de Châteaudun]], [[rue de Paris]], [[rue Danton]] et son prolongement jusqu’aux buttes de Coësmes au nord, [[Cesson-Sévigné]] à l’est, Cucé, la Guérinais au sud. Les Rennais du secteur urbain à l'est de la rue Saint-Hélier, du boulevard Laënnec et de la rue de Châteaudun devaient laisser leurs fenêtres ouvertes, ne pas s'y tenir et ne pas circuler dans les rues. | Le ''Bulletin d'informations d'Ille-et-Vilaine'' publia quelques feuilles de façon sporadique, tel le numéro du 2 juillet dans lequel le "Kommandant de la ville de Rennes" annonça ... pour la veille 1er juillet l'interdiction d'un périmètre entre 19 et 21 heures pour destruction par éclatements de bombes d’avion, entre le moulin de Jouet et le [[cimetière de l'Est]], ainsi délimité : route de Vern, [[rue Saint-Hélier]], [[boulevard Laënnec]], [[rue de Châteaudun]], [[rue de Paris]], [[rue Danton]] et son prolongement jusqu’aux buttes de Coësmes au nord, [[Cesson-Sévigné]] à l’est, Cucé, la Guérinais au sud. Les Rennais du secteur urbain à l'est de la rue Saint-Hélier, du boulevard Laënnec et de la rue de Châteaudun devaient laisser leurs fenêtres ouvertes, ne pas s'y tenir et ne pas circuler dans les rues. | ||
==Des témoignages étonnants ! voir : [[Bombardement du 17 juin 1940 : témoignages]] | ==Des témoignages étonnants ! voir : [[Bombardement du 17 juin 1940 : témoignages]]== | ||
==Liens directs== | |||
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* [[Disparu dans l’enfer des voies de triage de Rennes, le 17 juin 1940]] | * [[Disparu dans l’enfer des voies de triage de Rennes, le 17 juin 1940]] | ||
==Références== | |||
[[Fichier:Alois_Lindmayr.jpg|150px|left|thumb|le chef d'escadrille Alois Lindmayr, portant la Ritterkreuz.]] | [[Fichier:Alois_Lindmayr.jpg|150px|left|thumb|le chef d'escadrille Alois Lindmayr, portant la Ritterkreuz.]] |
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