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« Les Juifs de Rennes sous l'occupation » : différence entre les versions

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Ainsi, Anna Tcharny, 16 ans, copropriétaire du magasin Kaganas ''Les Nouveautés parisiennes'', juive pourtant naturalisée française, fut arrêtée par la police française, le 9 octobre 1942, sur ordre de l’autorité allemande relayée par le préfet Quénette, et internée au « centre d’accueil des réfugiés », [[place de la Gare]], en attendant son transfert, le 14 octobre, à Drancy où elle demeura quatre mois avant d’être déportée, le 13 février 1943, dans le convoi n° 48, avec 1 000 autres Juifs, tous français. Douze survivaient en 1945, pas Anna Tcharny.  
Ainsi, Anna Tcharny, 16 ans, copropriétaire du magasin Kaganas ''Les Nouveautés parisiennes'', juive pourtant naturalisée française, fut arrêtée par la police française, le 9 octobre 1942, sur ordre de l’autorité allemande relayée par le préfet Quénette, et internée au « centre d’accueil des réfugiés », [[place de la Gare]], en attendant son transfert, le 14 octobre, à Drancy où elle demeura quatre mois avant d’être déportée, le 13 février 1943, dans le convoi n° 48, avec 1 000 autres Juifs, tous français. Douze survivaient en 1945, pas Anna Tcharny.  
   
   
Le rapport est rédigé par le chef d’escorte :
Le chef d’escorte fait son rapport :


« […] le transfèrement des internés juifs, du 14 courant, sur le camp de Drancy, s’est effectué sans incident. Au départ de Rennes, les internés désignés étaient au nombre de 36 (hommes, femmes et enfants). Ils ont été embarqués dans un wagon de 3e classe attelé à un train de messageries. L’escorte se composait de : 1 adjudant-chef, 2 maréchaux des logis et 17 gendarmes…" Sur les 36 Juifs, 33 ne revinrent pas des camps.
« […] le transfèrement des internés juifs, du 14 courant, sur le camp de Drancy, s’est effectué sans incident. Au départ de Rennes, les internés désignés étaient au nombre de 36 (hommes, femmes et enfants). Ils ont été embarqués dans un wagon de 3e classe attelé à un train de messageries. L’escorte se composait de : 1 adjudant-chef, 2 maréchaux des logis et 17 gendarmes…" Sur les 36 Juifs, 33 ne revinrent pas des camps.
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Certains Juifs furent secourus efficacement par des gens compatissants et courageux, telle la Rennaise {{w|Marie-Louise Charpentier}}, 30 ans, qui cacha et sauva une partie d'une famille juive de la [[rue Saint-Louis]] en novembre 1943<ref>''Rennes pendant la guerre'', par Etienne Maignen, p.111, éditions Ouest-France - 2013</ref>. Telle cette jeune femme mariée, née Rosa Rubinstein, employée aux ''Nouvelles Galeries'', ne se déclara pas juive à la préfecture (division 1), avec la complicité de son employeur qui avait prévu son évacuation du magasin en cas de contrôle et elle obtint la carte d'alimentation au [[palais Saint-Georges]] sans qu'on relevât l'observation d'une employée " Tu as vu ce nom ? "<ref>''Rennes 1939-1944'', Le Rennais, supplément au N° 245 - juin 1994</ref>. On avait fait la sourde oreille à la spécificité de son patronyme alors qu'elle présentait une carte d'identité non frappée du stigmatisant tampon rouge "Juif".
Certains Juifs furent secourus efficacement par des gens compatissants et courageux, telle la Rennaise {{w|Marie-Louise Charpentier}}, 30 ans, qui cacha et sauva une partie d'une famille juive de la [[rue Saint-Louis]] en novembre 1943<ref>''Rennes pendant la guerre'', par Etienne Maignen, p.111, éditions Ouest-France - 2013</ref>. Telle cette jeune femme mariée, née Rosa Rubinstein, employée aux ''Nouvelles Galeries'', ne se déclara pas juive à la préfecture (division 1), avec la complicité de son employeur qui avait prévu son évacuation du magasin en cas de contrôle et elle obtint la carte d'alimentation au [[palais Saint-Georges]] sans qu'on relevât l'observation d'une employée " Tu as vu ce nom ? "<ref>''Rennes 1939-1944'', Le Rennais, supplément au N° 245 - juin 1994</ref>. On avait fait la sourde oreille à la spécificité de son patronyme alors qu'elle présentait une carte d'identité non frappée du stigmatisant tampon rouge "Juif".


Et des Juifs étaient entrés dans la Résistance, tel Marcel Cordon, 26 ans, né à Saint-Brieuc, sergent aviateur en 1939, au réseau ''Maho-Praxitèle', agent de liaison entre la Bretagne et Paris, arrêté à Rennes au cours d'une rafle dans un restaurant le 30 avril, emprisonné à la caserne "le Colombier" pendant deux mois, puis de Compiègne déporté le 28 juillet à Neuengamme. À l'approche des Alliés, le camp est évacué et le 15 avril 1945, les prisonniers sont dirigés à pied vers Lübeck où ils furent embarqués sur le Cappacorna et deux autres bateaux que l'aviation britannique coula le 3 mai<ref>''Arrestations 1939-1945 : Rennes'' AJPN. org.</ref>.
Et des Juifs étaient entrés dans la Résistance, tel Marcel Cordon, 26 ans, né à Saint-Brieuc, sergent aviateur en 1939, au réseau ''Maho-Praxitèle', agent de liaison entre la Bretagne et Paris, arrêté à Rennes au cours d'une rafle dans un restaurant le 30 avril, emprisonné à la caserne "le Colombier" pendant deux mois, puis de Compiègne déporté le 28 juillet à Neuengamme. À l'approche des Alliés, le camp est évacué et le 15 avril 1945, les prisonniers sont dirigés à pied vers Lübeck où ils furent embarqués sur le Cappacorna et deux autres bateaux que l'aviation britannique coula le 3 mai<ref>''Arrestations 1939-1945 : Rennes'' AJPN. org.</ref>. Une rue porte son nom à Saint-Cast-le-Guildo.




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