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[[Fichier:%C3%89cusson_milic_e.png|150px|left|thumb|Écusson breton sur uniforme milicien]]
[[Fichier:%C3%89cusson_milic_e.png|150px|left|thumb|Écusson breton sur uniforme milicien]]


Après le débarquement du 6 juin, la Milice s'active contre les résistants en arrêtant, torturant et pillant. En Ille-et-Vilaine, les miliciens participent à des opérations à Rennes, Fougères, Talensac, Saint Hilaire des Landes, Broualan, à La Lopinière, à Saint-Rémy du Plain où huit membres du maquis de Broualan sont torturés et fusillés, à la Roche aux Merles, à Mordelles. André Leclerc, de Talensac, est arrêté par Schwaller le 17 juin, torturé au camp de la Croix-Rouge et achevé le 22. [[Amand Bazillon résistant|Amand Bazillon]] l'est dans les mêmes jours. Mlle Le Guet, arrêtée le 26 juillet, torturée au château d'Apigné , meurt le 28. À La Mézière le 20 juillet avaient été cachés deux aviateurs américains abattus le 12 juin, à Saint-Aubin d'Aubigné où fut arrêté Charles Brionne, dont le corps torturé sera retrouvé par des Américains, route de Saint-Brieuc à Rennes. [[Fichier:Brionne.jpg|150px|center|thumb|Charles Brionne, 42 ans, torturé et achevé par la Milice]]. Parmi ses victimes aussi : MM. Pierre Larre et Marchand à [[Vern-sur-Seiche]] ; Désiré Faludi et Marcel Glasmau à Bourg-des-Comptes, brûlés avec des cigares et des cigarettes ; Auffret, marchand de grains à Rennes ; Joseph Maret et Pierre Louis, Marcel Lodiais à Rennes, qui réussit heureusement à s'évader ; Henri Gloux et Clément Villoury de Talensac ; Jean Trémintin restaurateur, route de Lorient à Rennes ; Auguste Thouin jardinier à Rennes ; André Roullier ; Charles Jaffrenou et Lucien Lagoutte qui connurent le supplice de la tête plongée dans l'eau; Marie Rousseau et Roger Pignel de [[Pacé]] abattus sans motif sur la route ; Henri Berthelot, inspecteur aux renseignements généraux ; Huchet-Chouan, 64 ans, épicier à Rennes qui fut torturé et dut être hospitalisé ; les frères Hippolyte et Roger Bruchet, commerçants au 50, [[rue d'Antrain]] à Rennes, dont le second Roger devait mourir des suites de torture ; les frères Georges et Armand Guihard et Toussaint Langlament de [[Chartres-de-Bretagne]]<ref>''Ouest-France'', 6 juillet 1946</ref>.
Après le débarquement du 6 juin, la Milice s'active contre les résistants en arrêtant, torturant et pillant. En Ille-et-Vilaine, les miliciens participent à des opérations à Rennes, Fougères, Talensac, Saint Hilaire des Landes, Broualan, à La Lopinière, à Saint-Rémy du Plain où huit membres du maquis de Broualan sont torturés et fusillés, à la Roche aux Merles, à Mordelles. André Leclerc, de Talensac, est arrêté par Schwaller le 17 juin, torturé au camp de la Croix-Rouge et achevé le 22. [[Amand Bazillon résistant|Amand Bazillon]] l'est dans les mêmes jours. Mlle Le Guet, arrêtée le 26 juillet, torturée au château d'Apigné , meurt le 28. À La Mézière le 20 juillet avaient été cachés deux aviateurs américains abattus le 12 juin, à Saint-Aubin d'Aubigné où fut arrêté Charles Brionne, dont le corps torturé sera retrouvé par des Américains, route de Saint-Brieuc à Rennes.[[Fichier:Appel_%C3%A0_engagement.png|200px|right|thumb|Dans l'''Ouest-Eclair'' du 24 juin 1944]]  [[Fichier:Brionne.jpg|150px|center|thumb|Charles Brionne, 42 ans, torturé et achevé par la Milice]]. Parmi ses victimes aussi : MM. Pierre Larre et Marchand à [[Vern-sur-Seiche]] ; Désiré Faludi et Marcel Glasmau à Bourg-des-Comptes, brûlés avec des cigares et des cigarettes ; Auffret, marchand de grains à Rennes ; Joseph Maret et Pierre Louis, Marcel Lodiais à Rennes, qui réussit heureusement à s'évader ; Henri Gloux et Clément Villoury de Talensac ; Jean Trémintin restaurateur, route de Lorient à Rennes ; Auguste Thouin jardinier à Rennes ; André Roullier ; Charles Jaffrenou et Lucien Lagoutte qui connurent le supplice de la tête plongée dans l'eau; Marie Rousseau et Roger Pignel de [[Pacé]] abattus sans motif sur la route ; Henri Berthelot, inspecteur aux renseignements généraux ; Huchet-Chouan, 64 ans, épicier à Rennes qui fut torturé et dut être hospitalisé ; les frères Hippolyte et Roger Bruchet, commerçants au 50, [[rue d'Antrain]] à Rennes, dont le second Roger devait mourir des suites de torture ; les frères Georges et Armand Guihard et Toussaint Langlament de [[Chartres-de-Bretagne]]<ref>''Ouest-France'', 6 juillet 1946</ref>.
 


À Rennes les lieux d'interrogatoires et de tortures furent le château d'Apigné et la [[rue du Griffon]]. Dans la nuit du 30 juin  
À Rennes les lieux d'interrogatoires et de tortures furent le château d'Apigné et la [[rue du Griffon]]. Dans la nuit du 30 juin  
deux Rennais sont assassinés en représailles de l'exécution de Philippe Henriot<ref>[[Juin 1944 : des Rennais otages, fusillés, assassinés]]</ref>. Schwaller, qui avait torturé des résistants comme Ginette Lion, agent de liaison de la Résistance, arrêtée en [[gare de Rennes]], sera condamné à mort et exécuté ainsi que Di Costanzo. Le dimanche 16 juillet, les Miliciens, ayant organisé une manifestation intime avec le concours des musiciens du ''Café de la Paix'', ceux-ci tinrent à faire savoir qu'ils avaient fait l'abandon de leurs cachets, soit 2000 F., au profit des sinistrés<ref>''Ouest-Eclair'' du 24 juillet 1944</ref>.
deux Rennais sont assassinés en représailles de l'exécution de Philippe Henriot<ref>[[Juin 1944 : des Rennais otages, fusillés, assassinés]]</ref>.Émile Schwaller, qui avait torturé des résistants comme Ginette Lion, agent de liaison de la Résistance, arrêtée en [[gare de Rennes]], sera condamné à mort et exécuté ainsi que Di Costanzo. Le dimanche 16 juillet, les Miliciens, ayant organisé une manifestation intime avec le concours des musiciens du ''Café de la Paix'', ceux-ci tinrent à faire savoir qu'ils avaient fait l'abandon de leurs cachets, soit 2000 F., au profit des sinistrés<ref>''Ouest-Eclair'' du 24 juillet 1944</ref>.
[[Fichier:Milice.png|300px|center|thumb|Le 1er août 1944, paraît dans le dernier numéro de ''l'Ouest-Éclair'', un plaidoyer pour la Milice qui vilipende les maquisards. Il se termine par ; "À suivre" !]]
[[Fichier:Milice.png|300px|center|thumb|Le 1er août 1944, paraît dans le dernier numéro de ''l'Ouest-Éclair'', un plaidoyer pour la Milice qui vilipende les maquisards. Il se termine par ; "À suivre" !]]


La situation des troupes allemandes s'aggrave dans le Cotentin, mais la propagande allemande n'en continue pas moins de tenter d'attirer de jeune Français dans ses filets : fin juin, elle leur propose même de s'engager dans la marine de guerre allemande, la Kriegsmarine ! On n'imagine pas des Bretons répondre alors à l'appel de telles sirènes.
La situation des troupes allemandes s'aggrave dans le Cotentin, mais la propagande allemande n'en continue pas moins de tenter d'attirer de jeune Français dans ses filets : fin juin, elle leur propose même de s'engager dans la marine de guerre allemande, la Kriegsmarine ! On n'imagine pas des Bretons répondre alors à l'appel de telles sirènes.
[[Fichier:Appel_%C3%A0_engagement.png|200px|right|thumb|Dans l'''Ouest-Eclair'' du 24 juin 1944]]


Le 1er août, la Milice quitta Rennes, forfaits et crimes accomplis, Émile Schwaller, sa femme et son fils compris, en compagnie de membres du Bezen Perrot à bord d'un convoi du SD formé le long de l'hôpital de l'EPS Jean Macé, en face de la cité des étudiantes. <ref>[[ L'hôpital pour prisonniers Jean Macé au temps de la libération]]</ref> . Certains cependant seront reconnus, jugés et condamnés<ref>[[Epuration]]</ref>. En fait, sur les 15 condamnés à mort par la section départementale d'Ille-et-Vilaine de la Cour de justice de Rennes et effectivement exécutés, 7 étaient membres du GAJS (groupe d'action pour la justice sociale) spécialistes de la lutte contre les maquis et les réfractaires au STO, et 2 des agents de la Selbstschutspolizei arrivés à Rennes en mai 1944<ref>Les Bretons au lendemain de l'Occupation, imaginaire et comportement d'une sortie de guerre 1944-1945, par Luc Capdevila. PUR - 1999</ref><ref>''Rennes pendant la guerre, chroniques de 1939 à 1945'', par Étienne Maignen. Éditions Ouest-France - 2013</ref>.
Le 1er août, la Milice quitta Rennes, forfaits et crimes accomplis, Émile Schwaller, sa femme et son fils compris, en compagnie de membres du Bezen Perrot à bord d'un convoi du SD formé le long de l'hôpital de l'EPS Jean Macé, en face de la cité des étudiantes. <ref>[[ L'hôpital pour prisonniers Jean Macé au temps de la libération]]</ref> . Certains cependant seront reconnus, jugés et condamnés<ref>[[Epuration]]</ref>. En fait, sur les 15 condamnés à mort par la section départementale d'Ille-et-Vilaine de la Cour de justice de Rennes et effectivement exécutés, 7 étaient membres du GAJS (groupe d'action pour la justice sociale) spécialistes de la lutte contre les maquis et les réfractaires au STO, et 2 des agents de la Selbstschutspolizei arrivés à Rennes en mai 1944<ref>Les Bretons au lendemain de l'Occupation, imaginaire et comportement d'une sortie de guerre 1944-1945, par Luc Capdevila. PUR - 1999</ref><ref>''Rennes pendant la guerre, chroniques de 1939 à 1945'', par Étienne Maignen. Éditions Ouest-France - 2013</ref>.
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