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====René Patay, un jeune brave====
====René Patay, un jeune brave====
 
[[Fichier:Ren%C3%A9_Patay.jpg|400px|right|thumb|René Patay (1er à gauche) à Istres]]
Engagé à 17 ans en juillet 1915, le  maréchal des logis  au 7e régiment d’artillerie,  [[René Patay]], 20 ans, titulaire de la croix de guerre  est devenu, en 1918, pilote de chasse à l’escadrille SPA 36du célèbre groupe des Cigognes où s’illustra Fonck, et on lui a affecté un SPAD 180 cv équipé d’une mitrailleuse sur le capot. Le SPAD « plane comme un fer à repasser » mais est doté d’un moteur Hispano-Suiza qui est une merveille et il patrouille sur les secteurs de Mondidier et de Roye. Le 17 août 1918,  «  j'aperçois alors, loin dans les lignes allemandes, un Spad (sans doute de reconnaissance photo lointaine) qui s'efforce de regagner nos lignes tout en faisant des acrobaties pour éviter les attaques de deux Fokker D VII qui s'acharnent sur lui. Je fonce à son secours et attaque le Fokker VII le plus proche, sous l'angle 3/4 avant trop difficile pour un jeune pilote mauvais tireur. Je vire exactement au- dessus de mon adversaire lorsque je le vois cabrer son appareil à la verticale. A peine ai-je le temps d'apercevoir son visage caché sous de grosses lunettes que je ressens un choc à la fesse gauche tandis que je suis entouré de balles traceuses. Une brutale extension involontaire de la jambe gauche me fait faire je ne sais quelle acrobatie et je me retrouve, moteur arrêté, en vol plané dirigé vers les lignes françaises. Mon adversaire est derrière moi, tirant de temps en temps de petites rafales, sans doute pour m'obliger à atterrir dans les lignes allemandes . »  Il est prisonnier. Son décès sera annoncé à ses parents et des effets de leur fils leur sont remis.
Engagé à 17 ans en juillet 1915, le  maréchal des logis  au 7e régiment d’artillerie,  [[René Patay]], 20 ans, titulaire de la croix de guerre  est devenu, en 1918, pilote de chasse à l’escadrille SPA 36du célèbre groupe des Cigognes où s’illustra Fonck, et on lui a affecté un SPAD 180 cv équipé d’une mitrailleuse sur le capot. Le SPAD « plane comme un fer à repasser » mais est doté d’un moteur Hispano-Suiza qui est une merveille et il patrouille sur les secteurs de Mondidier et de Roye. Le 17 août 1918,  «  j'aperçois alors, loin dans les lignes allemandes, un Spad (sans doute de reconnaissance photo lointaine) qui s'efforce de regagner nos lignes tout en faisant des acrobaties pour éviter les attaques de deux Fokker D VII qui s'acharnent sur lui. Je fonce à son secours et attaque le Fokker VII le plus proche, sous l'angle 3/4 avant trop difficile pour un jeune pilote mauvais tireur. Je vire exactement au- dessus de mon adversaire lorsque je le vois cabrer son appareil à la verticale. A peine ai-je le temps d'apercevoir son visage caché sous de grosses lunettes que je ressens un choc à la fesse gauche tandis que je suis entouré de balles traceuses. Une brutale extension involontaire de la jambe gauche me fait faire je ne sais quelle acrobatie et je me retrouve, moteur arrêté, en vol plané dirigé vers les lignes françaises. Mon adversaire est derrière moi, tirant de temps en temps de petites rafales, sans doute pour m'obliger à atterrir dans les lignes allemandes . »  Il est prisonnier. Son décès sera annoncé à ses parents et des effets de leur fils leur sont remis.
En 1935, René Patay apprend que le lieutenant de réserve Veltjens Josef, chef de l’escadrille 15, a abattu un avion SPAD le 17 août 1918, vers 17h20, à l’est de Roye. De fait, Veltjens était un as de l’aviation et l’avion était piloté par Patay.
En 1935, René Patay apprend que le lieutenant de réserve Veltjens Josef, chef de l’escadrille 15, a abattu un avion SPAD le 17 août 1918, vers 17h20, à l’est de Roye. De fait, Veltjens était un as de l’aviation et l’avion était piloté par Patay.
 
[[Fichier:SPAD.jpg|300px|right|thumb|SPAD 180]]
====Josef Veltjens, un as====
====Josef Veltjens, un as====


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Le 25 janvier 1936, Patay lui envoie une photo où il parle devant le monument aux morts de Fougères et lui explique que les adhérents à l’Union des Combattants sont à la fois patriotes et attachés à la paix et ont gardé une certaine estime pour les combattants allemands. Le 26 février l’Allemand lui envoie la photo de son hôtel particulier à Berlin où il pourrait le recevoir.
Le 25 janvier 1936, Patay lui envoie une photo où il parle devant le monument aux morts de Fougères et lui explique que les adhérents à l’Union des Combattants sont à la fois patriotes et attachés à la paix et ont gardé une certaine estime pour les combattants allemands. Le 26 février l’Allemand lui envoie la photo de son hôtel particulier à Berlin où il pourrait le recevoir.
Veltjens lui indique, dans une longue lettre, que les Allemands sont anti-communistes pour avoir connu leurs excès après leur défaite de 1918. Il a reçu trois blessures en luttant contre  les Spartakist communistes  et son commandant d’escadre, le colonel Berthold, a été retrouvé nu dans une rue de Berlin, tué par eux à coups de bottes.
Veltjens lui indique, dans une longue lettre, que les Allemands sont anti-communistes pour avoir connu leurs excès après leur défaite de 1918. Il a reçu trois blessures en luttant contre  les Spartakist communistes  et son commandant d’escadre, le colonel Berthold, a été retrouvé nu dans une rue de Berlin, tué par eux à coups de bottes.
 
[[Fichier:Fokker_D_VII.jpg|300px|left|thumb|Fokker D VII]]
===1937,  1939, vers la seconde guerre===
===1937,  1939, vers la seconde guerre===


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François Château, le maire de Rennes, menacé » d’être arrêté par la Gestapo, disparaît et est destitué par le préfet pour abandon de poste. Les Allemands, désirant qu’il y ait à Rennes un maire responsable, le préfet demande à Patay de prendre le poste, ce qu’il  accepte et un arrêté du préfet régional Robert Martin l’y nomme le 14 juin. Deux jours après, le préfet départemental Bouché-Leclerq lui demande de faire avec lui une visite officielle au Feldkommandant et… au chef de la Gestapo. Patay dit s’amuser de se voir, gants à la main, chez celui qui envoyait, huit jours plus tôt, un de ses subordonnés pour l’arrêter. Et, pour l’amadouer, il croit utile de lui parler de ses relations avec Josef Veltjens. Il insiste pour être considéré comme seul responsable en cas d’incidents et demande que les personnalités internées soient relâchées.
François Château, le maire de Rennes, menacé » d’être arrêté par la Gestapo, disparaît et est destitué par le préfet pour abandon de poste. Les Allemands, désirant qu’il y ait à Rennes un maire responsable, le préfet demande à Patay de prendre le poste, ce qu’il  accepte et un arrêté du préfet régional Robert Martin l’y nomme le 14 juin. Deux jours après, le préfet départemental Bouché-Leclerq lui demande de faire avec lui une visite officielle au Feldkommandant et… au chef de la Gestapo. Patay dit s’amuser de se voir, gants à la main, chez celui qui envoyait, huit jours plus tôt, un de ses subordonnés pour l’arrêter. Et, pour l’amadouer, il croit utile de lui parler de ses relations avec Josef Veltjens. Il insiste pour être considéré comme seul responsable en cas d’incidents et demande que les personnalités internées soient relâchées.
Après le bombardement du 17 juillet 1944, Patay se rend au Thabor où il y a eu de nombreuses victimes françaises et allemandes et il y est abordé par un civil qu’il sait être un agent de la Gestapo, lequel lui annonce : « L’aviateur Josef Veltjens est mort », signe que le SD avait bien enquêté sur le nouveau maire de Rennes. <ref> ''Mémoires d'un Français moyen''. René Patay - 1974</ref>
Après le bombardement du 17 juillet 1944, Patay se rend au Thabor où il y a eu de nombreuses victimes françaises et allemandes et il y est abordé par un civil qu’il sait être un agent de la Gestapo, lequel lui annonce : « L’aviateur Josef Veltjens est mort », signe que le SD avait bien enquêté sur le nouveau maire de Rennes. <ref> ''Mémoires d'un Français moyen''. René Patay - 1974</ref>
 
[[Fichier:Josef_Veltjens.jpg|left|100px|thumb|Joseph Veltjens, ca. 1940]]
===Veltjens, un drôle d’oiseau===
===Veltjens, un drôle d’oiseau===
Huit mois plus tôt, le 6 octobre 1943, le lieutenant-colonel Veltjens, émissaire de Goering , célèbre aviateur de la Grande guerre, auprès de Mussolini, était en route pour le rencontrer dans sa république de Salo avec pour mission de récupérer la réserve  nationale italienne  de lingots d’or pour payer divers états créanciers. Il meurt à bord d’un  Junker 52 qui,  voulant échapper à la chasse alliées, percuta le mont Cervellino  dans les Apennins.
Huit mois plus tôt, le 6 octobre 1943, le lieutenant-colonel Veltjens, émissaire de Goering , célèbre aviateur de la Grande guerre, auprès de Mussolini, était en route pour le rencontrer dans sa république de Salo avec pour mission de récupérer la réserve  nationale italienne  de lingots d’or pour payer divers états créanciers. Il meurt à bord d’un  Junker 52 qui,  voulant échapper à la chasse alliées, percuta le mont Cervellino  dans les Apennins.
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