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Près des ateliers Gaumont, aux Buttes de Chaumont, elle installe un décor et fait jouer ses amis en costume. C’est la naissance de la toute première fiction du cinéma, appelée « La Fée aux choux »<ref>La fée aux choux en 1896</ref>. Cette fiction a tellement de succès qu’on l’autorise à renouveler l’expérience.
Près des ateliers Gaumont, aux Buttes de Chaumont, elle installe un décor et fait jouer ses amis en costume. C’est la naissance de la toute première fiction du cinéma, appelée « La Fée aux choux »<ref>La fée aux choux en 1896</ref>. Cette fiction a tellement de succès qu’on l’autorise à renouveler l’expérience.


En 10 ans, de '''1897 à 1907''', Alice Guy ne tourne pas moins de '''200 films.''' Elle est sur tous les fronts, elle écrit les scénarios, lance les productions, réalise, créée les effets spéciaux qui sont des exploits pour l’époque. Elle fait un cinéma moderne, un peu irrévérencieux, mais avec une touche de féminisme. Léon Gaumont rêve alors d’ajouter du son à l’image. Alice Guy donne sa chance à de futurs grands noms, dont [[Louis Feuillade]], un scénariste qui va réaliser plus tard le premier « Fantomas ».
En 10 ans, de '''1897 à 1907''', Alice Guy ne tourne pas moins de '''200 films.''' Elle est sur tous les fronts, elle écrit les scénarios, lance les productions, réalise, crée les effets spéciaux qui sont des exploits pour l’époque. Elle fait un cinéma moderne, un peu irrévérencieux, mais avec une touche de féminisme. Léon Gaumont rêve alors d’ajouter du son à l’image. Alice Guy donne sa chance à de futurs grands noms, dont [[Louis Feuillade]], scénariste qui va réaliser plus tard le premier « Fantomas ».


En 1906, le cadreur [[Herbert Blaché-Bolton]], d’origine anglaise basé à Berlin, vient travailler au studio Gaumont à Paris. Sur le tournage du film « Mireille », aux Saintes-Maries-de-la-Mer, il travaille aux côtés d’Alice Guy. A la fin de l’année le couple se fiance et le 6 mars 1907, à la mairie du 9e arrondissement de Paris, Alice Guy épouse Herbert Blaché-Bolton. Le couple va avoir deux enfants, Simone et Réginald. Le couple part '''s’installer aux Etats-Unis, d’abord à New-York, pour promouvoir les dernières technologies de la Société Gaumont,''' dont le chronophone Demenÿ-Gaumont, où le son gravé sur un disque est synchronisé avec les images du film. C’est dans cette ville que nait Simone, en 1908. Malgré certaines réticences au départ, Alice Guy-Blaché finit de s’adapter au gout du public américain et reprend la caméra. Elle réalise alors '''des Westerns, des films d’espionnages, fantastiques, dramatiques, policiers ou d’action.''' Son succès est foudroyant. Elle tourne pour la société de production de [[Charlie Chaplin]].
En 1906, le cadreur [[Herbert Blaché-Bolton]], d’origine anglaise, basé à Berlin, vient travailler au studio Gaumont à Paris. Sur le tournage du film « Mireille », aux Saintes-Maries-de-la-Mer, il travaille aux côtés d’Alice Guy. A la fin de l’année le couple se fiance et le 6 mars 1907, à la mairie du 9e arrondissement de Paris, Alice Guy épouse Herbert Blaché-Bolton. Le couple va avoir deux enfants, Simone et Réginald. Le couple part '''s’installer aux Etats-Unis, d’abord à New-York, pour promouvoir les dernières technologies de la Société Gaumont,''' dont le chronophone Demenÿ-Gaumont, où le son gravé sur un disque est synchronisé avec les images du film. C’est dans cette ville que naît Simone, en 1908. Malgré certaines réticences au départ, Alice Guy-Blaché finit de s’adapter au goût du public américain et reprend la caméra. Elle réalise alors '''des Westerns, des films d’espionnages, fantastiques, dramatiques, policiers ou d’action.''' Son succès est foudroyant. Elle tourne pour la société de production de [[Charlie Chaplin]].


En 1910, elle '''crée alors sa société de production''', la Solax Company<ref>Solax Compagny première société de production fondée par une femme</ref>, le plus grand studio pré-hollywoodien, devenant la première femme à diriger son propre studio. Deux ans plus tard, alors qu’elle attend son second enfant, elle fait construire au New-Jersey, un studio où sont réalisés un à trois films par semaine.
En 1910, elle '''crée alors sa société de production''', la Solax Company<ref>Solax Compagny première société de production fondée par une femme</ref>, le plus grand studio pré-hollywoodien, devenant la première femme à diriger son propre studio. Deux ans plus tard, alors qu’elle attend son second enfant, elle fait construire au New-Jersey, un studio où sont réalisés un à trois films par semaine.
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C’est elle qui explique ses effets spéciaux et ses méthodes de réalisation aux techniciens américains. Les meilleurs acteurs de l’époque s’invitent auprès d’elle et d’autres tel que Buster Keaton y voit sa vocation. Elle prend tous les risques en adaptant des romans français d’[[Émile Zola]] ou d’Eugène Sue, en faisant tourner des acteurs noirs, des animaux sauvages et prend des cascadeurs.
C’est elle qui explique ses effets spéciaux et ses méthodes de réalisation aux techniciens américains. Les meilleurs acteurs de l’époque s’invitent auprès d’elle et d’autres tel que Buster Keaton y voit sa vocation. Elle prend tous les risques en adaptant des romans français d’[[Émile Zola]] ou d’Eugène Sue, en faisant tourner des acteurs noirs, des animaux sauvages et prend des cascadeurs.


Etre la seule femme à l’époque à être propriétaire d’un studio de cinéma provoque des jalousies. Des hommes d’affaires veulent tout lui racheter et la harcèlent. Mais elle leur tient tête. Jusqu’en 1917, Alice Guy-Blaché domine le cinéma mondial. Mais une série d’évènements va mettre fin à cette propulsion. Son mari infidèle est parti à Hollywood avec une actrice américaine, en vendant au passage des droits pour une bouchée de pain. Une puissance cinématographique qui s’est installée sur les hauteurs d’Hollywood, à Los Angeles, vient à bout de son succès. '''En 1919, elle tourne son dernier film.''' Alors qu’elle est en plein divorce, elle est forcée de mettre aux enchères son studio.
Être la seule femme à l’époque propriétaire d’un studio de cinéma provoque des jalousies. Des hommes d’affaires veulent tout lui racheter et la harcèlent. Mais elle leur tient tête. Jusqu’en 1917, Alice Guy-Blaché domine le cinéma mondial. Mais une série d’événements va mettre fin à cette propulsion. Son mari infidèle est parti à Hollywood avec une actrice américaine, en vendant au passage des droits pour une bouchée de pain. Une puissance cinématographique qui s’est installée sur les hauteurs d’Hollywood, à Los Angeles, vient à bout de son succès. '''En 1919, elle tourne son dernier film.''' Alors qu’elle est en plein divorce, elle est forcée de mettre aux enchères son studio.


En 1922, ruinée, divorcée, elle rentre en France en laissant derrière elle toutes ses réalisations. Le cinéma l’a oublié, même la société Gaumont. Elle essaie de se remettre au cinéma, mais elle, la pionnière de la réalisation, n’a plus sa place dans ce milieu devenu masculin. En 1927, elle retourne aux États-Unis pour essayer de retrouver ses films, en vain. Elle suit sa fille qui a décroché un emploi dans des Ambassades américaines en France, en Suisse (durant la seconde guerre), aux États-Unis, en Belgique, puis retour aux États-Unis. Elle écrit des contes pour enfants, sous le pseudonyme Guy Alix, fait des conférences dans des universités et dans des rencontres cinématographiques.
En 1922, ruinée, divorcée, elle rentre en France en laissant derrière elle toutes ses réalisations. Le cinéma l’a oubliée, même la société Gaumont. Elle essaie de se remettre au cinéma, mais elle, la pionnière de la réalisation, n’a plus sa place dans ce milieu devenu masculin. En 1927, elle retourne aux États-Unis pour essayer de retrouver ses films, en vain. Elle suit sa fille qui a décroché un emploi dans des ambassades américaines en France, en Suisse (durant la seconde guerre), aux États-Unis, en Belgique, puis retour aux États-Unis. Elle écrit des contes pour enfants, sous le pseudonyme Guy Alix, fait des conférences dans des universités et dans des rencontres cinématographiques.


==Clin d'oeil au festival de Cannes==
==Clin d'oeil au festival de Cannes==
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Alice Guy-Blaché '''décède''' à Wayne dans l’état du New-Jersey, aux États-Unis, le '''24 mars 1968''', à l’âge de 95 ans.
Alice Guy-Blaché '''décède''' à Wayne dans l’état du New-Jersey, aux États-Unis, le '''24 mars 1968''', à l’âge de 95 ans.


En lui remettant un prix à titre posthume, '''Martin Scorcèse''' rend hommage à celle qui a écrit, dirigé ou réalisé '''plus de 1000 films''', dont seulement 150 ont été retrouvés. En 2018, un documentaire produit par Robert Redford et Judie Foster, ''Be natural, the untold story of Alice Guy-Blaché'', fut diffusé '''en mai 2019, au Festival de Cannes,''' où pour la première fois un hommage sera rendu à la pionnière du cinéma.
En lui remettant un prix à titre posthume, '''Martin Scorcèse''' rend hommage à celle qui a écrit, dirigé ou réalisé '''plus de 1000 films''', dont seulement 150 ont été retrouvés. En 2018, un documentaire produit par Robert Redford et Judie Foster, ''Be natural, the untold story of Alice Guy-Blaché'', fut diffusé '''en mai 2019, au Festival de Cannes,''' où pour la première fois un hommage fut rendu à la pionnière du cinéma.




'''Promenade Alice Guy-Blaché''' : dénommée par délibération du Conseil Municipal du '''1er avril 2019.'''
'''Promenade Alice Guy-Blaché''' : dénommée par délibération du conseil municipal du '''1er avril 2019.'''


== Liens internes ==
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