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« Bombardements des 9 et 12 juin 1944 » : différence entre les versions

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'''À la cave'''
'''À la cave'''


"Vendredi 9 juin 1944 - 18 heures.  Nous venons de vivre une nuit et une journée de cauchemar. Hier soir, avant de me coucher, j'avais dit à Paulette :"L'après-midi a été trop calme, gare à la nuit!" héla, j'avais trop bien parlé.[…] Au même instant un vacarme assourdissant commence. […] Nous sommes dans l'obscurité, de temps à autre une faible lueur de lampe électrique. personne n'ose bouger. Les vagues d'avion se suivent sans arrêt. le vacarme est infernal. Je suis obligée d'avouer que j'ai peur, vraiment très peur.  Les enfants se comportent très bien et ne disent rien. Pierre essaie de réconforter tout le monde mais ce n'est pas facile. Et cela dure 35 minutes !
"'''Vendredi 9 juin 1944 - 18 heures'''.  Nous venons de vivre une nuit et une journée de cauchemar. Hier soir, avant de me coucher, j'avais dit à Paulette :"L'après-midi a été trop calme, gare à la nuit!" héla, j'avais trop bien parlé.[…] Au même instant un vacarme assourdissant commence. […] Nous sommes dans l'obscurité, de temps à autre une faible lueur de lampe électrique. personne n'ose bouger. Les vagues d'avion se suivent sans arrêt. le vacarme est infernal. Je suis obligée d'avouer que j'ai peur, vraiment très peur.  Les enfants se comportent très bien et ne disent rien. Pierre essaie de réconforter tout le monde mais ce n'est pas facile. Et cela dure 35 minutes !


Quand cela commence à s’apaiser, Pierre s’en va pour rejoindre son poste mais on entend encore des détonations. Enfin la fin de l’alerte sonne. Les enfants se recouchent et Jean-Pierre, qui n’a pas pleuré un instant, se rendort immédiatement. Paulette et moi nous mettons à la fenêtre et nous voyons le ciel embrasé par des lueurs d’incendie. De minute en minute le feu semble gagner. On respire une épaisse fumée à l’odeur de poudre. Un convoi est arrêté dans la rue. Les Allemands semblent inquiets et regardent le ciel. Les voitures sont couvertes de feuillages.
Quand cela commence à s’apaiser, Pierre s’en va pour rejoindre son poste mais on entend encore des détonations. Enfin la fin de l’alerte sonne. Les enfants se recouchent et Jean-Pierre, qui n’a pas pleuré un instant, se rendort immédiatement. Paulette et moi nous mettons à la fenêtre et nous voyons le ciel embrasé par des lueurs d’incendie. De minute en minute le feu semble gagner. On respire une épaisse fumée à l’odeur de poudre. Un convoi est arrêté dans la rue. Les Allemands semblent inquiets et regardent le ciel. Les voitures sont couvertes de feuillages.
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Armande de La Haye <ref> ''Journal  6 juin - 18 août 1944'' Pierre et Armande de La Haye </ref>
Armande de La Haye <ref> ''Journal  6 juin - 18 août 1944'' Pierre et Armande de La Haye </ref>
'''Au cœur du quartier le plus atteint'''
'''22h45''' - Nous devons nous rendre au 3 de la rue Saint-Hélier, au cœur même du quartier le plus atteint. De grandes lueurs rouges animent lugubrement le ciel. Un pâté de maisons brûle près de l'église Saint-Germain. L'avenue Janvier, la rue Saint-Hélier, le boulevard Laënnec brûlent. De temps à autre des bombes à retardement explosent, des maisons s'écroulent, les rues sont jonchées de débris de verre, de fils tordus, de branches arrachées, d'objets mêlés dans un effroyable chaos… L'avenue janvier est la plus lamentable. L'eau ruisselle de toutes parts. Des convois allemands roulent sur le trottoir, dans les débris, au pied du Lycée percé de quelques trous. Kergus semble presque achevé. Circulation difficile rue Saint-Hélier où bientôt un char passera sur les amas de décombres pour faciliter les déplacements.
Nous mettons vite hommes et matériel en service. des cadavres, des blessés, des impotents passent sur des brancards;  parfois avec bien du mal,  ceux-ci doivent surmonter des tas de pierres et de poutres enchevêtrées sur quoi des flammèches ne cessent de tomber...
Pierre de La Haye <ref> ''Journal  6 juin - 18 août 1944'' Pierre et Armande de La Haye </ref>




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