« Remparts de Rennes » : différence entre les versions

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*=== Des IIIe au XIVe siècles''' - la première enceinte ===
[[Fichier:Rennes_Bas-Empire359.jpg|300px|rightt|thumb|L'étendue de Condate au Haut-Empire, avec les tracés perpendiculaires des voies (''document INRAP'')]]
[[Fichier:Rennes_Bas-Empire359.jpg|300px|rightt|thumb|L'étendue de Condate au Haut-Empire, avec les tracés perpendiculaires des voies (''document INRAP'')]]
[[Fichier:Plan_H%C3%A9vin.jpg|300)x|left|thumb|Copie du [[plan de 1685|plan Hévin]], vers 1665, montrant les deux extensions faites au 15e siècle]]
[[Fichier:Plan_H%C3%A9vin.jpg|300)x|left|thumb|Copie du [[plan de 1685|plan Hévin]], vers 1665, montrant les deux extensions faites au 15e siècle]]
[[File:Remparts de Rennes - fin XVe siècle.svg|thumb|right|300px|Remparts au XVe siècle]]
[[File:Remparts de Rennes - fin XVe siècle.svg|thumb|right|300px|Remparts au XVe siècle]]
'''Les remparts de Rennes'''
* '''des IIIe au XIVe siècles''' - la première enceinte, au centre :


A la fin du IIIe siècle après J.C., l'Empire romain décline : c'est l'époque du Bas-Empire. L'Europe de l'ouest - et [[Condate]] - n'échappe pas aux hordes de barbares venant de l'est qui sèment la destruction et le chaos sur leur passage. Pour se protéger, les citoyens décident la construction d'une première enceinte sur une emprise bien moindre que celle qu'elle occupait (comme partout en Gaule Romaine : Paris, Périgueux, Bordeaux, le Mans...). La cité va se recroqueviller dans cette enceinte, abandonnant des quartiers situés au nord qui serviront par la suite de nécropoles, comme le prouvent des fouilles sur le site de l[[Hôtel-Dieu]]  <ref>[[Rue de l'Hôtel Dieu]]</ref> et [[allée Coysevox]], mettant à jour en autres les bases de deux maisons du Haut-Empire romain entre le 1er et le 3e siècle, avec une teinturerie et un atelier de verrerie le long d'une voie antique qui allait en direction de l'actuelle [[salle de la Cité]]<ref>Ouest-France, édition Rennes, 14 juin 2016</ref>. La ville prend alors la physionomie cadastrale qui sera la sienne jusqu'au XVe siècle.
À la fin du IIIe siècle après J.C., l'Empire romain décline : c'est l'époque du Bas-Empire. L'Europe de l'ouest - et [[Condate]] - n'échappe pas aux hordes de barbares venant de l'est qui sèment la destruction et le chaos sur leur passage. Pour se protéger, les citoyens décident la construction d'une première enceinte sur une emprise bien moindre que celle qu'elle occupait (comme partout en Gaule Romaine : Paris, Périgueux, Bordeaux, le Mans...). La cité va se recroqueviller dans cette enceinte, abandonnant des quartiers situés au nord qui serviront par la suite de nécropoles, comme le prouvent des fouilles sur le site de l[[Hôtel-Dieu]]  <ref>[[Rue de l'Hôtel Dieu]]</ref> et [[allée Coysevox]], mettant à jour en autres les bases de deux maisons du Haut-Empire romain entre le 1er et le 3e siècle, avec une teinturerie et un atelier de verrerie le long d'une voie antique qui allait en direction de l'actuelle [[salle de la Cité]]<ref>Ouest-France, édition Rennes, 14 juin 2016</ref>. La ville prend alors la physionomie cadastrale qui sera la sienne jusqu'au XVe siècle.


De nos jours, seuls subsistent quelques témoignages de ce rempart, et notamment les [[Portes Mordelaises]], point d'entrée principale de la ville.
De nos jours, seuls subsistent quelques témoignages de ce rempart, et notamment les [[Portes Mordelaises]], point d'entrée principale de la ville.
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En 1491, au sortir de la guerre, le dispositif de la muraille de Rennes comprend unensemble de vingt tours, sept dans la moitié sud, sept dans la moitié nord, trois sur le cours de la Vilaine et trois dans la partie intérieure de la toute première enceinte. Six portes verrouillent le dispositif : Mordelaise, Saint-Michel, Foulons, Ville-Blanche, Toussaints et Champ-Dolent,auxquelles s'ajoutent les arches de Saint-Yves et la porte Saint-Germain au niveau du pont éponyme qui sépare la ville haute de la ville basse.  En 1492, les miseurs Pierre Champion et Guillaume de Millau, sous les ordres du lieutenant Paynel, engagent un vaste chantier autour des ponts et portes de la ville. Le registre conservé déroule une myriade de petites réparations de maçonnerie, ferronnerie, charpente engagées quasiment
En 1491, au sortir de la guerre, le dispositif de la muraille de Rennes comprend unensemble de vingt tours, sept dans la moitié sud, sept dans la moitié nord, trois sur le cours de la Vilaine et trois dans la partie intérieure de la toute première enceinte. Six portes verrouillent le dispositif : Mordelaise, Saint-Michel, Foulons, Ville-Blanche, Toussaints et Champ-Dolent,auxquelles s'ajoutent les arches de Saint-Yves et la porte Saint-Germain au niveau du pont éponyme qui sépare la ville haute de la ville basse.  En 1492, les miseurs Pierre Champion et Guillaume de Millau, sous les ordres du lieutenant Paynel, engagent un vaste chantier autour des ponts et portes de la ville. Le registre conservé déroule une myriade de petites réparations de maçonnerie, ferronnerie, charpente engagées quasiment
partout : tours Saint-Michel, Toussaints, Porte-Blanche, Saint-Georges, porte Mordelaise, pont Saint-Martin, tour Saint-Denis (au niveau des arches de Saint-Yves), pont Saint-Germain et pont de Champ-Dolent. Il s’agit essentiellement de refaire les carreaux (tablettes de pierre servant à paver l’intérieur des édifices ou morceaux de pierre peu profonds qui forment les parements d’un mur) sur les murs, les tours, ou dans les corps de garde, de remplacer le bois pourri ou détruit, notamment sur les charpentes des tours et des ponts-levis, de changer les chaînes, grilles, serrures et clés des corps de gardes.<ref> ''Rennes, naissance d'une capitale provinciale (1491-1610)'', p.111  Mathieu Pichard-Rivallan. thèse/ Région Bretagne. Université de Rennes 2  U.E.B - 2014 </ref>
partout : tours Saint-Michel, Toussaints, Porte-Blanche, Saint-Georges, porte Mordelaise, pont Saint-Martin, tour Saint-Denis (au niveau des arches de Saint-Yves), pont Saint-Germain et pont de Champ-Dolent. Il s’agit essentiellement de refaire les carreaux (tablettes de pierre servant à paver l’intérieur des édifices ou morceaux de pierre peu profonds qui forment les parements d’un mur) sur les murs, les tours, ou dans les corps de garde, de remplacer le bois pourri ou détruit, notamment sur les charpentes des tours et des ponts-levis, de changer les chaînes, grilles, serrures et clés des corps de gardes.<ref> ''Rennes, naissance d'une capitale provinciale (1491-1610)'', p.111  Mathieu Pichard-Rivallan. thèse/ Région Bretagne. Université de Rennes 2  U.E.B - 2014 </ref>
====  Au début du XVIe siècle, les tours logis ====
En plus des maisons dans lesquelles ils pouvaient vivre intra-muros, les capitaines,
lieutenants et connétables ont occupé au 16e
siècle les tours de la ville. Outre la tour aux
Foulons qui devient la propriété du capitaine Boisorcant en 1551, Artur de Monbeille,
connétable de 1525 à 1534, a occupé dès son arrivée à la charge la tour et le portail de SaintGeorges sur autorisation du corps de ville à qui il l’avait demandé73. En 1562, son successeur
Judes de Saint-Pern, sieur de Ligouyer, y vit également, ce qui laisse penser que la tour est la
propriété automatique du second connétable de la ville. Le lieutenant Regnaud de Monbourcher,
sieur du Bordage, a habité dans les années 1530 la porte Mordelaise, la ville confiant sans le
savoir encore une clé de l’appareil défensif à un homme dont le petit-fils, René, défendra Vitré
contre les troupes de Mercoeur et figurera, en mars 1589, sur la liste des protestants « qu’il
convient de mettre hors la ville »74. La tour de Toussaints, au sud de la ville, fut occupée par le
lieutenant de Méjusseaume, Claude de Beaucé, lieutenant de 1569 à 1582, afin qu’il « y puisse
ailler tenir et demeurez pour plus seurement commander à la garde deffance de cestedite
ville »
   
   
Quatre ans après la visite de [[Henri IV à Rennes]], le roi qui s'était bien promis de détruire les fortifications des villes de la Bretagne maintenant pacifiée qui avaient été des points d'appui pour la guerre civile, ordonna par édit du 18 juin 1602, que toutes les tours et portes de la ville, sauf la tour Mordelaise, qui étaient devenues autant de fortins occupés et fermés, fussent ouvertes côté ville et mises hors d'état de servir de ce côté, ce que s'empressèrent de faire dès juillet les bourgeois enchantés.
Quatre ans après la visite de [[Henri IV à Rennes]], le roi qui s'était bien promis de détruire les fortifications des villes de la Bretagne maintenant pacifiée qui avaient été des points d'appui pour la guerre civile, ordonna par édit du 18 juin 1602, que toutes les tours et portes de la ville, sauf la tour Mordelaise, qui étaient devenues autant de fortins occupés et fermés, fussent ouvertes côté ville et mises hors d'état de servir de ce côté, ce que s'empressèrent de faire dès juillet les bourgeois enchantés.
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