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[[Fichier:Le_chene_de_ste_foy.jpeg|200px|right|thumb|Le chêne de Henri IV, au lieu-dit Sainte-Foy<ref>Géographie d'Ille-et-Vilaine, par Adolphe Joanne. Hachette -1901. photo de M. l'abbé Duval</ref>]]. Après l’office Henri IV toucha les scrofuleux dans la cour du manoir épiscopal qui en était remplie. | [[Fichier:Le_chene_de_ste_foy.jpeg|200px|right|thumb|Le chêne de Henri IV, au lieu-dit Sainte-Foy<ref>Géographie d'Ille-et-Vilaine, par Adolphe Joanne. Hachette -1901. photo de M. l'abbé Duval</ref>]]. Après l’office Henri IV toucha les scrofuleux dans la cour du manoir épiscopal qui en était remplie. | ||
Le 13 mai le roi alla entendre la messe à la cathédrale et jouer à la paume au jeu de paume situé entre la rue Coëtquen et la [[rue Baudrairie]]. L'après-midi il fit faire une ''monstre'' de ses gens et de régiments français puis il alla chasser et aurait tué "un lièvre monstre, pourvu de deux corps, huit jambes, une seule tête et trois oreilles" ! et la petite histoire dit qu'il se serait reposé au lieu-dit Sainte-Foy, près de [[la Prévalaye]] - ''La Prée-Vallais'' comme on l'écrivait alors - à l'ombre d'un chêne, tombé de vétusté près de 400 ans plus tard, à l'automne 1896, et il aurait assisté à des joutes et à des danses villageoises. La [[place du Chêne Henri IV]] commémore cet événement. Le roi | Le 13 mai le roi alla entendre la messe à la cathédrale et jouer à la paume au jeu de paume situé entre la rue Coëtquen et la [[rue Baudrairie]]. L'après-midi il fit faire une ''monstre'' de ses gens et de régiments français puis il alla chasser et aurait tué "un lièvre monstre, pourvu de deux corps, huit jambes, une seule tête et trois oreilles" ! et la petite histoire dit qu'il se serait reposé au lieu-dit Sainte-Foy, près de [[la Prévalaye]] - ''La Prée-Vallais'' comme on l'écrivait alors - à l'ombre d'un chêne, tombé de vétusté près de 400 ans plus tard, à l'automne 1896, et il aurait assisté à des joutes et à des danses villageoises. La [[place du Chêne Henri IV]] commémore cet événement. Un événement assez commun retarda d'un jour le départ du roi conquis par les charmes de la femme du capitaine Des Fossez qu'il honora d'une audience particulière et privée et dont le mari fut nommé sergent-major à Calais. Le roi quitta Rennes le 17 mai. | ||
Comment était alors Henri IV ? Le notaire rennais Pichart le décrit : « ''C'est un fort agréable prince et fort familier à tout le monde, et meslé en toutes choses, sans grandes longueurs de discours, et adonné à toutes sortes d'exercices. De moyenne taille, la barbe toute blanche, le poil blond commençant à griser, et l'œil plaisant et agréable. Il peut avoir 46 à 47 ans, néanmoins la barbe le rend plus vieil qu'il n'est. Il disait à tous quelques bons mots en passant car il sçait et cognoist tout''. | Comment était alors Henri IV ? Le notaire rennais Pichart le décrit : « ''C'est un fort agréable prince et fort familier à tout le monde, et meslé en toutes choses, sans grandes longueurs de discours, et adonné à toutes sortes d'exercices. De moyenne taille, la barbe toute blanche, le poil blond commençant à griser, et l'œil plaisant et agréable. Il peut avoir 46 à 47 ans, néanmoins la barbe le rend plus vieil qu'il n'est. Il disait à tous quelques bons mots en passant car il sçait et cognoist tout''. | ||
=== Un coût à assumer et bientôt une destruction des fortifications=== | === Un coût à assumer et bientôt une destruction des fortifications=== | ||
Certes, la capitale bretonne avait ainsi eu l'insigne honneur de la visite royale mais les aménagements d'accueil et les réjouissances avaient un coût que le bon peuple fut amené à assumer en partie puisque le "capitaine de ville" avait décidé de percevoir pendant un an la taxe du "sou et liard par pot". À l'instar de ce qui se faisait dans d'autres grandes villes en pareille occasion, l'atelier de Rennes ne manqua pas de frapper des pièces de monnaie d'un demi-franc en argent à l'effigie du roi<ref>''Recherches sur l'administration municipale de Rennes au temps de Henri IV'', par Henri Carré - Maison Quentin, Paris 1888</ref>. | Certes, la capitale bretonne avait ainsi eu l'insigne honneur de la visite royale mais les aménagements d'accueil et les réjouissances avaient un coût que le bon peuple fut amené à assumer en partie puisque le "capitaine de ville" avait décidé de percevoir pendant un an la taxe du "sou et liard par pot". À l'instar de ce qui se faisait dans d'autres grandes villes en pareille occasion, l'atelier de Rennes ne manqua pas de frapper des pièces de monnaie d'un demi-franc en argent à l'effigie du roi<ref>''Recherches sur l'administration municipale de Rennes au temps de Henri IV'', par Henri Carré - Maison Quentin, Paris 1888</ref>. Le roi fit remise au peuple des arrérages d'impôts dus jusqu'à 1597, abolit la levée pour les gens de guerre et les impôts étabis par le duc de Mercœur mais demanda des fonds pour l'accomplissement des traités concernant la Bretagne, la réduction des places fortes et les récompenses attribuées aux seigneurs soumis. Ainsi 800 000 écus furent promis par les Etats sur la taxe du vin et le roi aurait dit: "Où ces pauvres Bretons pourront-ils prendre tout l'argent qu'ils m'ont promis ?" <ref> ''Histoire de Rennes,'' p.284, Émile Ducrest de Villeneuve et D. Maillet. Edouard Morault, libraire. Rennes - 1845 </ref> | ||
Quatre ans plus tard, Henri IV, qui s'était bien promis de détruire les fortifications des villes de la Bretagne maintenant pacifiée, lesquelles avaient été des points d'appui pour la guerre civile, ordonna par édit du 18 juin 1602, que toutes les tours et portes de la ville, sauf la tour Mordelaise, qui étaient devenues autant de fortins occupés et fermés, fussent ouvertes côté ville et mises hors d'état de servir de ce côté, ce que s'empressèrent de faire, dès juillet, les bourgeois enchantés et les matériaux internes furent vendus à l'encan<ref>''Rennes moderne'' par A. Marteville, t.2, p.188 et 189.</ref>. | Quatre ans plus tard, Henri IV, qui s'était bien promis de détruire les fortifications des villes de la Bretagne maintenant pacifiée, lesquelles avaient été des points d'appui pour la guerre civile, ordonna par édit du 18 juin 1602, que toutes les tours et portes de la ville, sauf la tour Mordelaise, qui étaient devenues autant de fortins occupés et fermés, fussent ouvertes côté ville et mises hors d'état de servir de ce côté, ce que s'empressèrent de faire, dès juillet, les bourgeois enchantés et les matériaux internes furent vendus à l'encan<ref>''Rennes moderne'' par A. Marteville, t.2, p.188 et 189.</ref>. |
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