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« Après la libération, les internées administratives au camp Margueritte » : différence entre les versions

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Le dimanche, messe à 9h00 qui réunit hommes et femmes (une trentaine pour la baraque de Mme Le Pannetier), et, à 14 h00, séance récréative dans une grande baraque aménagée, enveloppes de matelas en guise de rideaux.
Le dimanche, messe à 9h00 qui réunit hommes et femmes (une trentaine pour la baraque de Mme Le Pannetier), et, à 14 h00, séance récréative dans une grande baraque aménagée, enveloppes de matelas en guise de rideaux.
===Internées et internés administratifs===
===Internées et internés administratifs===
Pour telle séance récréative, Mme Le Pannetier trouve le ''spectacle aussi charmant que spirituel dont les auteurs sont principalement : M. Margerl, M. Millau, M. Flambard. Le 12 octobre elle écrit : ''J’ai offert la messe pour le Cne Flambard qui a été emmené hier par les FFI, ceux de Guingamp le réclamant. Je suis inquiète pour lui, ils sont si méchants ces gens-là […] Il avait dit-on marché contre le Maquis […]  Dieu le protège et le garde à sa femme et à ses 4 enfants.'' <ref> Le lieutenant de gendarmerie Jean Flambard mena la recherche et la répression dans la région de Guingamp contre les « terroristes'' » et fut condamné à 2 ans de prison et 5 ans d’indignité nationale, peine jugée légère par les résistants  </ref> , ''le chansonnier Jean de la Lune (M. Jean Mercier), chœurs écrits et dirigés par M. Bretin ( dit Lhéry pour le théâtre)'' <ref> André Lhéry, chef d’orchestre au théâtre de Rennes </ref>  mais parfois, ''piteuse séance quant au choix des morceaux et de l’exécution. Vulgarité détestable des filles en pantalon sur la scène, ce qui est fort laid. Le 19 novembre c’est "Caracalla", pièce où les phrases classiques pullulent plus ou moins mélangées d’argot ou de français un peu violent […] puis M. Michel, directeur de la Feria, joua des airs d’accordéon…'' <ref> Sa femme est aussi détenue. La Feria était une des trois maisons de passe rennaises réservée aux occupants allemands. [[MM. les Occupants se distraient]] </ref>
Pour telle séance récréative, Mme Le Pannetier trouve le ''spectacle aussi charmant que spirituel'' dont les auteurs sont principalement : M. Margerl, M. Millau, M. Flambard. Le 12 octobre elle écrit : ''J’ai offert la messe pour le Cne Flambard qui a été emmené hier par les FFI, ceux de Guingamp le réclamant. Je suis inquiète pour lui, ils sont si méchants ces gens-là […] Il avait dit-on marché contre le Maquis […]  Dieu le protège et le garde à sa femme et à ses 4 enfants.'' <ref> Le lieutenant de gendarmerie Jean Flambard mena la recherche et la répression dans la région de Guingamp contre les « terroristes'' » et fut condamné à 2 ans de prison et 5 ans d’indignité nationale, peine jugée légère par les résistants  </ref> , ''le chansonnier Jean de la Lune (M. Jean Mercier), chœurs écrits et dirigés par M. Bretin ( dit Lhéry pour le théâtre)'' <ref> André Lhéry, chef d’orchestre au théâtre de Rennes </ref>  mais parfois, ''piteuse séance quant au choix des morceaux et de l’exécution. Vulgarité détestable des filles en pantalon sur la scène, ce qui est fort laid''. Le 19 novembre c’est "Caracalla", ''pièce où les phrases classiques pullulent plus ou moins mélangées d’argot ou de français un peu violent […] puis M. Michel, directeur de la Feria, joua des airs d’accordéon…'' <ref> Sa femme est aussi détenue. La Feria était une des trois maisons de passe rennaises réservée aux occupants allemands. [[MM. les Occupants se distraient]] </ref>
Au cours des pages, sont cités des personnes connues : Yves Le Drezen, <ref> Plume régulière de [[L'Heure bretonne]], hebdomadaire nationaliste breton  qui  s’affichait au premier étage de l’immeuble situé à l’angle de la rue d’Estrées et de la place de la Mairie </ref> ; des Rennais tels que le Dr  Tizon , <ref> Le Dr Tizon sera condamné à une peine de deux années de prison, assortie d’une indignité nationale et la confiscation du quart de ses biens</ref> , le Dr Perquis, , Me Perdriel-Vaissière,  avocat,  tous trois membres du comité des amis de la L.V.F.,  dont ce dernier est président et sa secrétaire est aussi détenue, l’abbé Poisson, l’abbé Chauvel,  ''un petit prêtre à barbe et à soutane en mauvais état'', M. Artur, directeur général de l’Ouest-Eclair <ref> Pierre Artur sera condamné le 12 février 1946 à 10 ans d’indignité nationale </ref> ; ''les miliciens ou dits comme tels souffrent d’un traitement extrêmement brutal qui fait peine à voir''.
Au cours des pages, sont cités des personnes connues : Yves Le Drezen, <ref> Plume régulière de [[L'Heure bretonne]], hebdomadaire nationaliste breton  qui  s’affichait au premier étage de l’immeuble situé à l’angle de la rue d’Estrées et de la place de la Mairie </ref> ; des Rennais tels que le Dr  Tizon , <ref> Le Dr Tizon sera condamné à une peine de deux années de prison, assortie d’une indignité nationale et la confiscation du quart de ses biens</ref> , le Dr Perquis, , Me Perdriel-Vaissière,  avocat,  tous trois membres du comité des amis de la L.V.F.,  dont ce dernier est président et sa secrétaire est aussi détenue, l’abbé Poisson, l’abbé Chauvel,  ''un petit prêtre à barbe et à soutane en mauvais état'', M. Artur, directeur général de l’Ouest-Eclair <ref> Pierre Artur sera condamné le 12 février 1946 à 10 ans d’indignité nationale </ref> ; ''les miliciens ou dits comme tels souffrent d’un traitement extrêmement brutal qui fait peine à voir''.
[[Fichier:Page_de_cahier_Le_Pannetier113.jpg|350px|right|thumb|Page de cahier de Mme Le Pannetier de Roissay]]
[[Fichier:Page_de_cahier_Le_Pannetier113.jpg|350px|right|thumb|Page de cahier de Mme Le Pannetier de Roissay]]
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Le 21 novembre, un commissaire avait présenté à Mme le Pannetier de Roissay, un arrêté indiquant comme motif d’arrestation : collaboration et intelligence avec l’ennemi et on lui fit comprendre qu’elle sera toujours incarcérée à Noël. De colère, elle déchira le papier. Le 24,  dans une lettre au commissaire,  elle argue de son stricte minimum de rapports avec les Allemands qui occupaient une grande partie de sa propriété qu’ils ont détériorée  et, au lieu d’intelligence avec l’ennemi, elle parle d’''inintelligence'' car elle n’a jamais voulu, ''par fierté et délicatesse nationales qui sont d’une singulière ironie à l’heure actuelle, profiter des avantages que j’aurais pu facilement  trouver  près des Allemands et qu’autour de moi paysans et gens du bourg ne se sont pas fait faute de rechercher, je veux dire m’approvisionner de ces denrées contingentées qu’il nous était si difficile, pour ne pas dire impossible de nous procurer […]Internée depuis onze semaines pour un motif faux, j’insiste pour que soit revu sans tarder mon dossier.'' Un inspecteur qui l’interrogeait lui révéla : « Dans le casier où se trouve généralement l’accusation, vous n’avez rien. », écrit-elle. Plusieurs fois on lui annonce sa très prochaine libération, espoir déçu qui se concrétisera enfin  le 31 décembre.
Le 21 novembre, un commissaire avait présenté à Mme le Pannetier de Roissay, un arrêté indiquant comme motif d’arrestation : collaboration et intelligence avec l’ennemi et on lui fit comprendre qu’elle sera toujours incarcérée à Noël. De colère, elle déchira le papier. Le 24,  dans une lettre au commissaire,  elle argue de son stricte minimum de rapports avec les Allemands qui occupaient une grande partie de sa propriété qu’ils ont détériorée  et, au lieu d’intelligence avec l’ennemi, elle parle d’''inintelligence'' car elle n’a jamais voulu, ''par fierté et délicatesse nationales qui sont d’une singulière ironie à l’heure actuelle, profiter des avantages que j’aurais pu facilement  trouver  près des Allemands et qu’autour de moi paysans et gens du bourg ne se sont pas fait faute de rechercher, je veux dire m’approvisionner de ces denrées contingentées qu’il nous était si difficile, pour ne pas dire impossible de nous procurer […]Internée depuis onze semaines pour un motif faux, j’insiste pour que soit revu sans tarder mon dossier.'' Un inspecteur qui l’interrogeait lui révéla : « Dans le casier où se trouve généralement l’accusation, vous n’avez rien. », écrit-elle. Plusieurs fois on lui annonce sa très prochaine libération, espoir déçu qui se concrétisera enfin  le 31 décembre.


Les libérations ou incarcérations judiciaires feront place, dès janvier 1945,  à quelque 700 Allemandes et Alsaciennes de l'appareil nazi déportées avec enfants de l'Alsace libérée au camp Margueritte de Rennes. <ref> [[D'étranges "colons" internés au camp Margueritte]] </ref>
Les libérations ou incarcérations judiciaires feront place, dès janvier 1945,  à quelque 700 Allemandes et Alsaciennes de l'appareil nazi déportées avec enfants, de l'Alsace libérée au camp Margueritte de Rennes. <ref> [[D'étranges "colons" internés au camp Margueritte]] </ref>




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