« 1912, un drame passionnel dans la bourgeoisie rennaise » : différence entre les versions

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Albert était infidèle depuis longtemps et Berthe déposera " Ma modiste, madame Renault, qui demeure [[rue Jean Denis Lanjuinais]] et qui savait depuis longtemps que j'étais malheureuse, m'apprit que mon mari passait pour avoir comme maîtresse une bonne de café. J'ai fait mon enquête et connu la réalité." <ref> Dossier Leclair, pièce n° 40 Interrogatoire de Berthe Leclair par le juge d'instruction. Archives départementales d'Ille-et-Vilaine </ref> Mais Albert jusqu’au bout tentera de donner le change. Patron d’un garage automobile, il se déplace souvent pour des raisons professionnelles avec sa maîtresse. En mars, il écrit toujours à sa femme des lettres tendres, commençant par " Ma cocotte chérie" ou "Petite maman".
Albert était infidèle depuis longtemps et Berthe déposera " Ma modiste, madame Renault, qui demeure [[rue Jean Denis Lanjuinais]] et qui savait depuis longtemps que j'étais malheureuse, m'apprit que mon mari passait pour avoir comme maîtresse une bonne de café. J'ai fait mon enquête et connu la réalité." <ref> Dossier Leclair, pièce n° 40 Interrogatoire de Berthe Leclair par le juge d'instruction. Archives départementales d'Ille-et-Vilaine </ref> Mais Albert jusqu’au bout tentera de donner le change. Patron d’un garage automobile, il se déplace souvent pour des raisons professionnelles avec sa maîtresse. En mars, il écrit toujours à sa femme des lettres tendres, commençant par " Ma cocotte chérie" ou "Petite maman".


Le procès va être un grand spectacle et l'''Ouest-Eclair'' met l'eau à la bouche des Rennais : « Voilà le drame qui passionne actuellement tout Rennes : une foule considérable voudra assister aux débats. Aussi le service d’ordre sera très rigoureux et M. le président qui tient à ce qu’aucun trouble ne se produise fera observer une consigne des plus sévères. »  
Le procès va être un grand spectacle et l'''Ouest-Eclair'' met l'eau à la bouche des Rennais : « Voilà le drame qui passionne actuellement tout Rennes : une foule considérable voudra assister aux débats. Aussi le service d’ordre sera très rigoureux et M. le président qui tient à ce qu’aucun trouble ne se produise fera observer une consigne des plus sévères. » Enfin le crime «distingué»,  comme disent certains "dans un langage atroce, presque complice" observe le journaliste, vient en cour d'assises.
[[Fichier:Accus%C3%A9e.png|250px|right|thumb|Un dialogue final mélodramatique (''Ouest-Eclair'' du 13 novembre 1912)]]
[[Fichier:Accus%C3%A9e.png|250px|right|thumb|Un dialogue final mé»lodramatique (''Ouest-Eclair'' du 13 novembre 1912)]]
Le 12 novembre, l'''Ouest-Eclair'' présente l'accusée :« À midi trente-cinq, l’accusée fait son entrée dans la salle entre deux gendarmes. Sensation et mouvements prolongés, dirait l’officiel, s’il s’agissait d’une séance à la chambre. Mais il n’en est rien. Nous devons être dans quelque réunion mondaine. Il y a une foule, une foule généralement distinguée : celle qui groupe toutes ces attentions ne manque pas d’allure. Elle est tout en noir. Sa voilette baissée ne dissimule guère un visage joli et impassible, que tout le monde observe curieusement. Une somptueuse jaquette de fourrure fait à quelques pas de nous l’admiration d’une dame et sans doute, plus loin, de toutes les dames. » Le journaliste  de l’''Ouest-Éclair'' manifeste de la sympathie  pour l’accusée : « Et on parle d’amour. Mme Leclair dit d’ailleurs ces choses-là avec une très jolie voix, très distinguée et paraît convaincue.»  
Le 12 novembre, l'''Ouest-Eclair'' présente l'accusée :« À midi trente-cinq, l’accusée fait son entrée dans la salle entre deux gendarmes. Sensation et mouvements prolongés, dirait l’officiel, s’il s’agissait d’une séance à la chambre. Mais il n’en est rien. Nous devons être dans quelque réunion mondaine. Il y a une foule, une foule généralement distinguée : celle qui groupe toutes ces attentions ne manque pas d’allure. Elle est tout en noir. Sa voilette baissée ne dissimule guère un visage joli et impassible, que tout le monde observe curieusement. Une somptueuse jaquette de fourrure fait à quelques pas de nous l’admiration d’une dame et sans doute, plus loin, de toutes les dames. » Le journaliste  de l’''Ouest-Éclair'' manifeste de la sympathie  pour l’accusée : « Et on parle d’amour. Mme Leclair dit d’ailleurs ces choses-là avec une très jolie voix, très distinguée et paraît convaincue.»  


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