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On jouait aussi beaucoup dans la grotte, on s'amusait à regarder les amoureux...|auteur=Dominique|qualite=|origine=|collecteur=[[Utilisateur:Julie|Julie]]|date=27 juin 2013}} | On jouait aussi beaucoup dans la grotte, on s'amusait à regarder les amoureux...|auteur=Dominique|qualite=|origine=|collecteur=[[Utilisateur:Julie|Julie]]|date=27 juin 2013}} | ||
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Témoigne du parc de son enfance. | |||
L'histoire | |||
Quand il était petit, les jardins du Thabor étaient sa cour de récréation. Et, quand il était petit, c'était en 39-45, dans une ville occupée par les Allemands. « Je pense qu'il y a peu de gens de ma génération qui peuvent apporter ce témoignage. Il n'y avait que les enfants du coin qui venaient jouer dans ce parc. C'était trop compliqué de traverser une ville avec des Allemands dans toutes les rues. » | |||
Georges Dorer, né en 1930, passe son enfance rue de Viarmes. Les échos de la première guerre ne sont pas loin. La ville est en pleine expansion, on pose les dernières pierres de la piscine Saint-Georges et de la halle centrale. Mais les pas du petit Georges le guident plus à l'est du centre-ville, dans les jardins à la française et à l'anglaise du Thabor. « J'y allais souvent le jeudi ou après l'école. Je retrouvais des copains. » | |||
« Je me souviens qu'à mon époque, à gauche de l'entrée nord, il y avait déjà un café qui faisait un peu restaurant, près du kiosque à musique, du manège et du bassin où on faisait nager nos bateaux. » | |||
« Avant, les grandes serres avaient des dômes vitrés et étaient remplies de plantes. Devant, il y avait déjà ces deux grands bassins et un énorme cèdre du Liban, qui n'existe plus aujourd'hui, poursuit Georges Dorer. Un peu plus loin, on cultivait des pommes de terre. À l'ouest, il y avait ces trois allées : le Paradis au milieu, l'Enfer en contrebas et après le Purgatoire. À l'époque, les gens qui voulaient s'asseoir sur les bancs étaient obligés de payer leur place. » | |||
« On avait des lignes et on pêchait des poissons dans les bassins. On les mettait dans nos poches et on les relâchait dans la grotte où il y avait une cascade, raconte-il. Il y avait trois gardiens du parc, des anciens militaires de la guerre 14-18. Ils nous engueulaient quand on essayait de voler des prunes ! C'était un Thabor animé qui abritait, en plus des pigeons de la volière, des oies, des canards, des paons et même des biches. Beaucoup de choses ont changé. À l'est, il y avait un spectacle de guignol. La roseraie, elle, est restée la même. » | |||
« Je sais que le Thabor a été bombardé. Combien de fois, je ne sais pas. Dès qu'on entendait les douze coups de la sirène, on allait s'abriter à la cave. » | |||
En 1944, Georges a 14 ans. Son ami Jacques Floch aussi. « C'était un camarade de lycée, on avait le même âge. Un soir, il rentre du Thabor et dit à sa mère : 'Je n'ai pas faim ce soir, je vais me coucher.' Le lendemain, il était décédé. Il avait reçu un éclat de bombe dans le bulbe rachidien. | |||
Pendant l'occupation, des Allemands venaient se reposer au Thabor devant les serres. Devant, il y avait des tranchées couvertes. Ils s'y abritaient pendant les bombardements. | |||
Dès 18 h, chacun devait rentrer chez soi, couvre-feu oblige. Et aujourd'hui, je ne vais plus m'y promener. Enfin, j'y vais, mais mentalement... Je m'en souviens comme si c'était hier. | |||
Georges Dorer, 82 ans en 2012 | |||
<ref> ''Il garde la mémoire du Thabor sous l'Occupation'' Ouest-France, 2 août 2012</ref> | |||
[[Catégorie:Un lieu, un souvenir]] | [[Catégorie:Un lieu, un souvenir]] |
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