« La bonne du curé aux Assises » : différence entre les versions

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En octobre 1898, l'abbé Chiloup l'avait engagée moyennant 15 F. par mois et avait même inscrit une somme assez considérable sur son livret de Caisse d'épargne mais, s'étant aperçu qu'elle buvait, il avait tout mis sous clé, sauf le cidre. L'abbé constata la disparition de petites sommes qu'elle aurait employées à l'achat d'eau de vie. Lors de crises elle menace de tuer une femme de chambre et le vieux jardinier. Congédiée par l'abbé qui lui a déposé 800 f. à la caisse d'épargne, elle veut rester car elle dit qu'elle l'aime. Interrogé, l'abbé Chiloup  dit l'avoir trouvée un peu fantasque et, en 1902, se rend compte qu'elle boit. Rationnée à une bouteille de cidre quotidienne, elle prit une hache pour fracturer  la porte du cellier et le curé eut du mal à la maîtriser et à l'enfermer dans sa chambre. Il l'a mis à la porte mais la reprit. A l'époque de la Fête-Dieu il la renvoie définitivement avec un certificat indiquant qu'elle a passé cinq ans et demi à son service et qu'il n'a rien à lui reprocher au point de vue travail et moralité.
En octobre 1898, l'abbé Chiloup l'avait engagée moyennant 15 F. par mois et avait même inscrit une somme assez considérable sur son livret de Caisse d'épargne mais, s'étant aperçu qu'elle buvait, il avait tout mis sous clé, sauf le cidre. L'abbé constata la disparition de petites sommes qu'elle aurait employées à l'achat d'eau de vie. Lors de crises elle menace de tuer une femme de chambre et le vieux jardinier. Congédiée par l'abbé qui lui a déposé 800 f. à la caisse d'épargne, elle veut rester car elle dit qu'elle l'aime. Interrogé, l'abbé Chiloup  dit l'avoir trouvée un peu fantasque et, en 1902, se rend compte qu'elle boit. Rationnée à une bouteille de cidre quotidienne, elle prit une hache pour fracturer  la porte du cellier et le curé eut du mal à la maîtriser et à l'enfermer dans sa chambre. Il l'a mis à la porte mais la reprit. A l'époque de la Fête-Dieu il la renvoie définitivement avec un certificat indiquant qu'elle a passé cinq ans et demi à son service et qu'il n'a rien à lui reprocher au point de vue travail et moralité.
===Une condamnation incomprise===
===Une condamnation incomprise===
Jeanne le poursuivra à maintes reprises pour qu'il la reprenne à son service. Elle accusera le recteur de relations coupables qu'ils auraient eues en 1900 à la Peinière, en un lieu que l'abbé affirme très public. L'abbé déchirera  devant elle une clause testamentaire de 100 F. rédigée à son profit par année de service qu'elle aurait passée. L'abbé questionné par le président, déclare qu'il ne savait pas que Jeanne n'avait que 37 ans quand il l'engagea, âge inférieur à l'âge canonique de 40 ans. Divers témoins attestent du comportement plus ou moins bizarre de l'accusée qui aurait fait part de ses intentions à l'encontre de l'abbé. Le docteur Sizaret, directeur de l[['asile d'aliénés de Saint-Méen]], déclare que Jeanne, affectée de crises d'eczéma, peut souffrir d'une irritabilité du système nerveux et est une dégénérée intelligente.mais manquant de jugement.
Jeanne le poursuivra à maintes reprises pour qu'il la reprenne à son service. Elle accusera le recteur de relations coupables qu'ils auraient eues en 1900 à la Peinière, en un lieu que l'abbé affirme très public. L'abbé déchirera  devant elle une clause testamentaire de 100 F. rédigée à son profit par année de service qu'elle aurait passée. L'abbé questionné par le président, déclare qu'il ne savait pas que Jeanne n'avait que 37 ans quand il l'engagea, âge inférieur à l'âge canonique de 40 ans. Divers témoins attestent du comportement plus ou moins bizarre de l'accusée qui aurait fait part de ses intentions à l'encontre de l'abbé. Le docteur Sizaret, directeur de l'[[asile de Saint-Méen]], déclare que Jeanne, affectée de crises d'eczéma, peut souffrir d'une irritabilité du système nerveux et est une dégénérée intelligente.mais manquant de jugement.


L'avocat général demande au jury de condamner sévèrement Jeanne mais Me Dominguez plaide l'irresponsabilité de sa cliente et il n'y a pas eu mort d'homme. Au bout de  vingt minutes le jury rend son verdict : deux ans de prison, peine maximale et dix ans d'interdiction de séjour ! Verdict écrit en caractères gras dans le journal qui annonce :"La Cour applique le maximum ! Une manifestation". La sévérité  du verdict est peut-être en rapport avec un verdict précédent trop clément.  Le public est scandalisé , on siffle dans la salle, on crie "Justice !" et même  quelques "A bas la Cour".et, faute de pouvoir conspuer les magistrats et le jury, une manifestation de rue  de quelque 200 personnes se retournera contre l'abbé Chiloup.
L'avocat général demande au jury de condamner sévèrement Jeanne mais Me Dominguez plaide l'irresponsabilité de sa cliente et il n'y a pas eu mort d'homme. Au bout de  vingt minutes le jury rend son verdict : deux ans de prison, peine maximale et dix ans d'interdiction de séjour ! Verdict écrit en caractères gras dans le journal qui annonce :"La Cour applique le maximum ! Une manifestation". La sévérité  du verdict est peut-être en rapport avec un verdict précédent trop clément.  Le public est scandalisé , on siffle dans la salle, on crie "Justice !" et même  quelques "A bas la Cour".et, faute de pouvoir conspuer les magistrats et le jury, une manifestation de rue  de quelque 200 personnes se retournera contre l'abbé Chiloup.
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