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(→D'abord hors la ville : ajout en cas de contumace) |
(extrait de l'interrogatoire de Renée Diguet,) |
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C'est à cause d'une épidémie de peste, en 1622, que fut décidé de faire le marché sur cette place, pour éviter que la maladie entre dans la ville. | C'est à cause d'une épidémie de peste, en 1622, que fut décidé de faire le marché sur cette place, pour éviter que la maladie entre dans la ville. | ||
[[Fichier:Affare_poussiniere.jpeg|200px|left|thumb|Gibets sur la place. Illustration d'André Rouault]] La place servait aux exécutions des criminels et aux expositions au pilori comme l'indiquent | |||
===Lieu des exécutions judiciaires=== | |||
[[Fichier:Affare_poussiniere.jpeg|200px|left|thumb|Gibets sur la place. Illustration d'André Rouault]] | |||
La place servait aux exécutions des criminels et aux expositions au pilori comme l'indiquent les plans du 18e siècle sur lesquels figure le poteau de justice, à hauteur de la [[rue des Innocents]], à l'emplacement de l'horloge qui se trouve sur le haut de la place des Lices. Les condamnés y étaient encore exposés jusqu'au milieu du 19e siècle. Les corps des exécutés y restaient parfois plusieurs jours pour impressionner la population, avant d'être emmenés au cimetière qui se trouvait sur l'actuelle [[place Sainte-Anne]] en passant par cette [[rue des Innocents]], car l'on pensait que tous ceux qui étaient exécutés n'étaient pas tous coupables. | |||
<u>Compte-rendu d'une pendaison sur la place le soir du 27 mars [[1776]]</u><ref>Jean Barat est condamné pour vol avec tentative d'incendie. Son exécution le soir même est exceptionnelle, mais cette rapidité est la simple conséquence du fait que le condamné n'a pas profité de la possibilité de faire appel et d'être jugé par le parlement, pour une raison inconnue. Une autre affaire apporte des précisions à l'occasion de la mise en scène par laquelle les condamnations des fugitifs étaient exécutées : "... poteau patibulaire à l'endroit du plus fort [[marché des Lices|marché]]... copie de laquelle et l'effigie y mentionnée etant en un tableau relativement audit Fablet [garçon meunier condamné pour meurtre] condamné à être pendu, ont eté en notre personne attachée au poteau par l'executeur de la haute justice de ce siège et aux portes d'entrée de cette ville"</ref>. : | <u>Compte-rendu d'une pendaison sur la place le soir du 27 mars [[1776]]</u><ref>Jean Barat est condamné pour vol avec tentative d'incendie. Son exécution le soir même est exceptionnelle, mais cette rapidité est la simple conséquence du fait que le condamné n'a pas profité de la possibilité de faire appel et d'être jugé par le parlement, pour une raison inconnue. Une autre affaire apporte des précisions à l'occasion de la mise en scène par laquelle les condamnations des fugitifs étaient exécutées : "... poteau patibulaire à l'endroit du plus fort [[marché des Lices|marché]]... copie de laquelle et l'effigie y mentionnée etant en un tableau relativement audit Fablet [garçon meunier condamné pour meurtre] condamné à être pendu, ont eté en notre personne attachée au poteau par l'executeur de la haute justice de ce siège et aux portes d'entrée de cette ville"</ref>. : | ||
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[[Fichier:Hotels_place_des_lices.jpeg|200px|left|thumb|À gauche l'hôtel Racapé de la Feuillée, à droite l'hôtel de la Noue.]] | [[Fichier:Hotels_place_des_lices.jpeg|200px|left|thumb|À gauche l'hôtel Racapé de la Feuillée, à droite l'hôtel de la Noue.]] | ||
=== | Témoignage de l'intérêt, parfois morbide, de la population, extrait de l'interrogatoire de Renée Diguet, fille de joie, soupçonnée de vol de plomb en [[1771]] : | ||
{{citation |texte=Interrogée où elle était samedy au soir ? - A repondue qu'elle etait sur la place des Lices à voir mourir un homme qui fut executé ; qu'elle revint environ les huit heures et fut chez une galetiere, sa voisinne, manger une demie-livre de pain et une sardine, et qu'ensuite elle se retira chez elle où elle se coucha... dimanche matin ? A repondue qu'elle se leva environ les neuf heures du matin, fut chez sa blanchisseuse, revint s'habiller, sortit avec son neveu arresté avec elle qu'elle conduisit dans le cimetiere de Saint Aubin voir le cadavre de l'homme executé la veille, et qu'elle fut ensuite à la dernière messe des Carmes...|auteur=Archives du présidial de Rennes|origine=Cote 2B 1252 - Archives d'Ille-et-Vilaine|collecteur=|date=}} | |||
=== Des demeures imposantes === | |||
La place est bordée, en rive nord, par d'anciennes demeures comme l'[[Hôtel de la Noue]], dont le toit en carène inversée de la tour centrale traduit une volonté d'ostentation, à laquelle répond le toit en carène de l'[[Hôtel Racapé de La Feuillée]], tous deux à pans de bois construits en 1658,ainsi que l'[[Hôtel de Montbourcher]] dont les armes figurent au fronton (trois marmites) illustrant la devise familiale ("''Assez d'amis quand elles sont pleines''") et l'[[Hôtel du Molant]] en pierre, ce dernier de 1666, avec au-dessus de la porte qui communique avec la cage d'escalier, le profil du roi-soleil sculpté dans un médaillon ovale. Ces demeures furent construites dans la seconde moitié du 17e siècle sur initiatives de gens de robe du Présidial et du barreau, mais le quartier des Lices, sans jardins et très resserré, ne fut espace aristocratique qu'un temps assez bref, la noblesse parlementaire - exilée à Vannes pendant quinze ans - et les notables lui ayant préféré le secteur de la [[rue Saint-Georges]] puis le nouveau quartier du [[Contour de la Motte]]<ref>"''Pas au sud de la Vilaine'' !" géographie des pouvoirs et des élites à Rennes sous l'Ancien Régime, par Gauthier Aubert dans : Habiter les villes de cours souveraines en France - 2008 publication de la MSH-Alpes </ref>. | La place est bordée, en rive nord, par d'anciennes demeures comme l'[[Hôtel de la Noue]], dont le toit en carène inversée de la tour centrale traduit une volonté d'ostentation, à laquelle répond le toit en carène de l'[[Hôtel Racapé de La Feuillée]], tous deux à pans de bois construits en 1658,ainsi que l'[[Hôtel de Montbourcher]] dont les armes figurent au fronton (trois marmites) illustrant la devise familiale ("''Assez d'amis quand elles sont pleines''") et l'[[Hôtel du Molant]] en pierre, ce dernier de 1666, avec au-dessus de la porte qui communique avec la cage d'escalier, le profil du roi-soleil sculpté dans un médaillon ovale. Ces demeures furent construites dans la seconde moitié du 17e siècle sur initiatives de gens de robe du Présidial et du barreau, mais le quartier des Lices, sans jardins et très resserré, ne fut espace aristocratique qu'un temps assez bref, la noblesse parlementaire - exilée à Vannes pendant quinze ans - et les notables lui ayant préféré le secteur de la [[rue Saint-Georges]] puis le nouveau quartier du [[Contour de la Motte]]<ref>"''Pas au sud de la Vilaine'' !" géographie des pouvoirs et des élites à Rennes sous l'Ancien Régime, par Gauthier Aubert dans : Habiter les villes de cours souveraines en France - 2008 publication de la MSH-Alpes </ref>. |
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