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===Les premières dispositions=== | ===Les premières dispositions=== | ||
Le journal indique qu’à Rennes on se prépare mais que l’on reste « calme et énergique ». Toute la journée ont fonctionné, [[place de Bretagne]], les commissions de réquisitions pour les chevaux et véhicules et, [[boulevard Magenta]], une autre commission examinait les automobiles réquisitionnées. Les voies menant à la gare étaient, le 2 août, noires de monde : les Rennais tenaient à saluer ceux qui regagnaient leurs corps, avec, à chaque départ de train des « ovations patriotiques. Chacun de ceux qui s’en vont, malgré l’émotion de la séparation, se montrait énergique, fermement décidé à faire son devoir ». | Le journal indique qu’à Rennes on se prépare mais que l’on reste « calme et énergique ». Toute la journée ont fonctionné, [[place de Bretagne]], les commissions de réquisitions pour les chevaux et véhicules et, [[boulevard Magenta]], une autre commission examinait les automobiles réquisitionnées. Les voies menant à la gare étaient, le 2 août, noires de monde : les Rennais tenaient à saluer ceux qui regagnaient leurs corps, avec, à chaque départ de train des « ovations patriotiques. Chacun de ceux qui s’en vont, malgré l’émotion de la séparation, se montrait énergique, fermement décidé à faire son devoir ». Les soldats croient au Père Noël : à une guerre courte avec retour au foyer pour Noël… Perspective proposée et osée mais patriotisme rime avec optimisme. | ||
Le préfet met en garde contre les nouvelles qui circulent dans le public, déformées à mesure qu’elles cheminent, atteignant parfois les limites de l’absurde. La censure de la presse entre en action. Et l’on va procéder au recensement des étrangers, « opération délicate » confiée à la police. | Le préfet met en garde contre les nouvelles qui circulent dans le public, déformées à mesure qu’elles cheminent, atteignant parfois les limites de l’absurde. La censure de la presse entre en action. Et l’on va procéder au recensement des étrangers, « opération délicate » confiée à la police. | ||
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[[Fichier:Cuirassier_blesse_1914.jpeg|200px|right|thumb|Carte postale de 1914 : mise en scène d'un infirmier au secours d'un cuirassier blessé]] | [[Fichier:Cuirassier_blesse_1914.jpeg|200px|right|thumb|Carte postale de 1914 : mise en scène d'un infirmier au secours d'un cuirassier blessé]] | ||
Le 3 août après-midi, le 24e dragons embarque "au bout de la plaine Saint-Hélier, près du pont Villebois-Mareuil" et le 5 c'est au tour du 41e RI : "il a traversé la ville en plusieurs groupes que précédaient la musique ou les tambours et clairons. Nos braves pioupious dont le visage reflétait le calme, un calme joyeux et résolu, ont été salués par les vivats de la foule". Et le 7e régiment d'artillerie est partiellement parti dans la nuit. L'''Ouest-Eclair'' du 9, qui titre en première page que Colmar et Mulhouse sont prises, annonce que la veille la 10e batterie du 5e régiment d'artillerie a défilé avec ses canons fleuris dans les principales rues de la ville avant de gagner la gare et que ses hommes qui chantaient ''la Marseillaise'' ont été acclamés à maintes reprises.<ref>[[Rennes d'histoire et de souvenirs]] quatrains 40 et 41</ref> | Le 3 août après-midi, le 24e dragons embarque "au bout de la plaine Saint-Hélier, près du pont Villebois-Mareuil" et le 5 c'est au tour du 41e RI : "il a traversé la ville en plusieurs groupes que précédaient la musique ou les tambours et clairons. Nos braves pioupious dont le visage reflétait le calme, un calme joyeux et résolu, ont été salués par les vivats de la foule". Et le 7e régiment d'artillerie est partiellement parti dans la nuit. L'''Ouest-Eclair'' du 9, qui titre en première page que Colmar et Mulhouse sont prises, annonce que la veille la 10e batterie du 5e régiment d'artillerie a défilé avec ses canons fleuris dans les principales rues de la ville avant de gagner la gare et que ses hommes qui chantaient ''la Marseillaise'' ont été acclamés à maintes reprises.<ref>[[Rennes d'histoire et de souvenirs]] quatrains 40 et 41</ref> | ||
===la presse censurée=== | |||
Le journal annonce aussi que la censure est mise en place, « à juste titre », par le ministère de la guerre : télégrammes de presse et télégrammes privés y sont soumis par une loi du 5 août. Le ministère vise à retenir toutes les nouvelles susceptibles de favoriser l’ennemi, d’exercer une influence fâcheuse sur l’esprit des armées ou des populations. Il interdit de divulguer les pertes militaires et la conduite des opérations. La presse sera donc muette sur ces données primordiales, et un blanc occultera tel article ou passage d’article. En outre, la frontière est floue entre censure et propagande et elle est franchie sans qu’on s’en aperçoive. | |||
Pour le journal cela revient quasiment à écrire : « Je vais vous vendre désormais des morceaux de vérité et parfois des mensonges. » Les lecteurs circonspects savent donc désormais qu’il faudra en prendre et en laisser, mais quoi ? C’est ainsi la porte ouverte aux « bobards » et au « bourrage de crânes. | |||
Alors que la presse fait état des succès des armées françaises et étale des atrocités allemandes, le journal narre l'arrivée d'un premier convoi de trente blessés en gare de Rennes le 13 août, des blessés très "crânes", paraît-il. A l'occasion du départ du 75e régiment territorial d'infanterie, on indique que la gare de Rennes a assuré le départ de 131 trains militaires, sous l'autorité du commissaire militaire Janvier qui n'est autre que [[Jean Janvier]], le maire de Rennes. L'''Ouest-Eclair'' du 16 publie un poème patriotique de Théodore Botrel dont le premier quatrain donne le ton : | Alors que la presse fait état des succès des armées françaises et étale des atrocités allemandes, le journal narre l'arrivée d'un premier convoi de trente blessés en gare de Rennes le 13 août, des blessés très "crânes", paraît-il. A l'occasion du départ du 75e régiment territorial d'infanterie, on indique que la gare de Rennes a assuré le départ de 131 trains militaires, sous l'autorité du commissaire militaire Janvier qui n'est autre que [[Jean Janvier]], le maire de Rennes. L'''Ouest-Eclair'' du 16 publie un poème patriotique de Théodore Botrel dont le premier quatrain donne le ton : | ||
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