24 923
modifications
Aucun résumé des modifications |
Aucun résumé des modifications |
||
Ligne 34 : | Ligne 34 : | ||
La colère explose en juin [[1675]] à Rennes. Le gouverneur, le [[duc de Chaulnes]] qui a fait entrer en ville trois compagnies de 150 hommes du régiment de la Couronne,traité de "gros cochon", est assiégé en son Hôtel caillassé par une "colique pierreuse" selon Mme de Sévigné, et, dans toute la Basse Bretagne, de très nombreux manoirs sont mis à sac et brûlés. Rue Haute, la duchesse est arrêtée par la foule qui la prie d'être la marraine d'un nouveau-né qu'on lui tend mais elle reçoit sur ses genoux la charogne d'un chat crevé. Le 17 juillet, en fin de matinée, le bureau du papier timbré est à nouveau dévasté et des bourgeois de la milice tuèrent un des séditieux.. Apeurée, [[Madame de Sévigné]] écrit encore à sa fille, le 24 juillet [[1675]] - ''"Nous ne voulons pas aller nous jeter dans la fureur qui agite notre province, elle augmente tous les jours ... Mme de Chaulnes est à demi morte des menaces qu'on lui fait tous les jours"'' | La colère explose en juin [[1675]] à Rennes. Le gouverneur, le [[duc de Chaulnes]] qui a fait entrer en ville trois compagnies de 150 hommes du régiment de la Couronne,traité de "gros cochon", est assiégé en son Hôtel caillassé par une "colique pierreuse" selon Mme de Sévigné, et, dans toute la Basse Bretagne, de très nombreux manoirs sont mis à sac et brûlés. Rue Haute, la duchesse est arrêtée par la foule qui la prie d'être la marraine d'un nouveau-né qu'on lui tend mais elle reçoit sur ses genoux la charogne d'un chat crevé. Le 17 juillet, en fin de matinée, le bureau du papier timbré est à nouveau dévasté et des bourgeois de la milice tuèrent un des séditieux.. Apeurée, [[Madame de Sévigné]] écrit encore à sa fille, le 24 juillet [[1675]] - ''"Nous ne voulons pas aller nous jeter dans la fureur qui agite notre province, elle augmente tous les jours ... Mme de Chaulnes est à demi morte des menaces qu'on lui fait tous les jours"'' | ||
Si cette fureur est à la mesure de la misère, elle l'est aussi des rancœurs accumulées contre l'irrésistible grignotage, par le pouvoir royal, de la chère indépendance de la province. Rennes paiera par une affreuse et longue répression. Le 12 octobre, c'est une brusque prise de contrôle par l'armée alors que la guerre sévit en Hollande : 6000 hommes du duc de Chaulnes, venant de Basse Bretagne où ils avaient réprimé la révolte des [[Bonnets rouges]], arrivent en ville par toutes les portes et les habitants sont désarmés | Si cette fureur est à la mesure de la misère, elle l'est aussi des rancœurs accumulées contre l'irrésistible grignotage, par le pouvoir royal, de la chère indépendance de la province. Rennes paiera par une affreuse et longue répression. Le 12 octobre, c'est une brusque prise de contrôle par l'armée alors que la guerre sévit en Hollande : 6000 hommes du duc de Chaulnes, venant de Basse Bretagne où ils avaient réprimé la révolte des [[Bonnets rouges]], arrivent en ville par toutes les portes et les habitants sont désarmés. | ||
=== L'exil du Parlement === | |||
Le 16 octobre, par ordre du roi, le Parlement est exilé à Vannes, un exil qui va durer quinze ans.Une centaine de conseillers avec, à leur tête, le premier président François d’Argouges, père du futur évêque de Vannes, quitte sa résidence de Rennes. Suivent les gens du roi et autres auxiliaires de justice (procureurs, avocats, greffiers, huissiers, sergents, chirurgiens et autres experts), sans oublier les domestiques. Certains artisans et commerçants rennais rejoignent leur clientèle à Vannes. C’est la raison pour laquelle une véritable marée humaine s’empare de la cité vannetaise. Rennes va perdre plusieurs milliers d'habitants et connaître une sinistre occupation militaire, la destruction de ses faubourgs. A partir du 16, les habitants sont tenus de remettre leurs armes à leurs capitaines à l'exception de cinquante par compagnie de la haute ville et vingt-cinq en basse ville et ces armes sont envoyées à Belle-Ïle menacée par les Hollandais. Le 17 au soir des procureurs de la Cour et du présidial sont arrêtés ainsi que des vagabonds et seront libérés. | |||
=== Punition === | |||
Le 24 une contribution est levée sur les habitants pour contribuer à la nourriture et à l'entretien des troupes. | Le 24 une contribution est levée sur les habitants pour contribuer à la nourriture et à l'entretien des troupes. | ||
Ligne 49 : | Ligne 54 : | ||
Quant au gouverneur, le [[duc de Chaulnes]], il concédera : - ''"Le remède est un peu violent mais c'est dans mon sens l'unique, sans cela, on ne pourra jamais assurer de cette ville"''. | Quant au gouverneur, le [[duc de Chaulnes]], il concédera : - ''"Le remède est un peu violent mais c'est dans mon sens l'unique, sans cela, on ne pourra jamais assurer de cette ville"''. | ||
Le | Le 1er mars 1676, au grand soulagement des Rennais, les deux régiments du Dauphin et de la Couronne quittèrent la ville, après cing mois de présence, , pour participer à la guerre en Hollande, et les canons de l'arsenal furent embarqués au port Saint-Yves pour être transportés à Belle-Île, via Redon. Un arrêté royal suscité par le duc ordonna que tous les habitants de la rue Haute (maintenant [[rue Saint-Malo]]), du couvent de Bonne-Nouvelle jusqu'au pont Saint-Martin seraient expulsés de leurs maisons et que celles-ci seraient rasées mais les deux tiers sous le fief du roi furent épargnées et rachetées par leurs propriétaires. Le 20 avril commença la démolition des maisons du faubourg de la Rue Haute à l'exception de celles relevant du roi, celles du four à ban et quelques autres rachetées pour éviter la démolition. | ||
===Bibliographie=== | ===Bibliographie=== |
modifications