« Manifestations contre les intellectuels dreyfusards en janvier 1898 » : différence entre les versions

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Le ''Journal de Rennes'', rendant compte des manifestations, s'indigne : " Que MM. Audry, Basch et Sée pensent ce qu'ils veulent de Dreyfus et du commandant Esterhazy, c(est leur droit ! mais ce qui n'est plus leur droit,[...] c'est de venir [...] accuser la justice nationale d'avoir commis une véritable forfaiture". L'article se termine par la menace :"Tous les étudiants se déclarent solidaires et sont décidés à empêcher tous les cours des professeurs antipatriotes."
Le ''Journal de Rennes'', rendant compte des manifestations, s'indigne : " Que MM. Audry, Basch et Sée pensent ce qu'ils veulent de Dreyfus et du commandant Esterhazy, c(est leur droit ! mais ce qui n'est plus leur droit,[...] c'est de venir [...] accuser la justice nationale d'avoir commis une véritable forfaiture". L'article se termine par la menace :"Tous les étudiants se déclarent solidaires et sont décidés à empêcher tous les cours des professeurs antipatriotes."


Le 20 janvier au soir, salle du Carrélis, 33 faubourg de Fougères, 500 à 600 étudiants sont réunis et un millier de personnes stationne dehors. Un étudiant lit une lettre au recteur dénonçant le comportement des professeurs "cosmopolites et antipatriotiques", "MM. Andrade, Basch,  Sée, Aubry et Cie" et 1500 manifestants vont au Gros-Chêne crier leur hostilité à Basch devant une petite trentaine de contre-manifestants et le ''Journal de Rennes'' décrit la fin de la manifestation : les chants ;"Il donnera sa démission, tontaine. Il donnera sa démission, tonton[...) Les passants emboîtent le pas, ouvriers et employés, gamins de 10 ans et messieurs sérieux [...] La manifestation s'arrête [[place de la Mairie]] a[...] au milieu de laquelle un brasier s'allume, formé de numéros de ''L'Aurore''.
Le 20 janvier au soir, salle du Carrélis, 33 faubourg de Fougères, 500 à 600 étudiants sont réunis et un millier de personnes stationne dehors. Un étudiant lit une lettre au recteur dénonçant le comportement des professeurs "cosmopolites et antipatriotiques", "MM. Andrade, Basch,  Sée, Aubry et Cie" puis  1500 manifestants vont au Gros-Chêne crier leur hostilité à Basch devant une petite trentaine de contre-manifestants et le ''Journal de Rennes'' décrit la fin de la manifestation : les chants : "Il donnera sa démission, tontaine. Il donnera sa démission, tonton[...) Les passants emboîtent le pas, ouvriers et employés, gamins de 10 ans et messieurs sérieux [...] La manifestation s'arrête [[place de la Mairie]] [...] au milieu de laquelle un brasier s'allume, formé de numéros de ''L'Aurore''.


Le préfet écrit au ministre de l'Instruction  publique:" la population et la jeunesse des écoles étaient très calmes ces jours derniers, commentant d'une façon toute pacifique l'Affaire Dreyfus; lorsque M. Andrade, professeur de mathématiques à la faculté des Sciences, eut la malencontreuse idée d'écrire et de rendre publique la lettre si inouïe qu'il adressait au général Mercier[...] qui créa une légitime émotion... Un nouvel incident s'est produit à la suite de la publication de la lettre de M. Andrade, qui a eu pour effet d'appeler l'attention sur ses collègues de race juive. Un autre professeur, M. Basch, israëilte d'origine hongroise,[...] avait été particulièrement visé dans les manifestations. [...] Le déplacement de M. Andrade contenterait non seulement les élèves de l'Université mais encore donnerait satisfaction  à la population outrée de la conduite de ce professeur...".
Le préfet écrit au ministre de l'Instruction  publique:" la population et la jeunesse des écoles étaient très calmes ces jours derniers, commentant d'une façon toute pacifique l'Affaire Dreyfus; lorsque M. Andrade, professeur de mathématiques à la faculté des Sciences, eut la malencontreuse idée d'écrire et de rendre publique la lettre si inouïe qu'il adressait au général Mercier[...] qui créa une légitime émotion... Un nouvel incident s'est produit à la suite de la publication de la lettre de M. Andrade, qui a eu pour effet d'appeler l'attention sur ses collègues de race juive. Un autre professeur, M. Basch, israëlite d'origine hongroise,[...] avait été particulièrement visé dans les manifestations. [...] Le déplacement de M. Andrade contenterait non seulement les élèves de l'Université mais encore donnerait satisfaction  à la population outrée de la conduite de ce professeur...".


Jules Andrade sera suspendu puis déplacé à Montpellier mais à Rennes sera fondée en réaction une section de la Ligue des Droits de l'Homme et c'est à Rennes, ville plutôt antifreyfusarde,  que sera ouvert le second procès de Dreyfus, le 3 juin 1899.<ref> ''Janvier 1898 à Rennes : les manifestations contre les "intellectuels" dreyfusards'', André Hélard. Bulletin et mémoires de la Société archéologiques d'Ille-et-Vilaine, tome CII - 1999</ref>
Jules Andrade sera suspendu puis déplacé à Montpellier mais à Rennes sera fondée en réaction une section de la Ligue des Droits de l'Homme et c'est à Rennes, ville plutôt antifreyfusarde,  que sera ouvert le second procès de Dreyfus, le 3 juin 1899.<ref> ''Janvier 1898 à Rennes : les manifestations contre les "intellectuels" dreyfusards'', André Hélard. Bulletin et mémoires de la Société archéologiques d'Ille-et-Vilaine, tome CII - 1999</ref>
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