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« Occupation de Rennes par les Prussiens en 1815 » : différence entre les versions

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[[Fichier:Uhlans_en_1815.jpg|300px|right|thumb|Uhlans prussiens en 1815]]
[[Fichier:Uhlans_en_1815.jpg|300px|right|thumb|Uhlans prussiens en 1815]]


[[Fichier:Garnison_d%C3%A9but_19e_si%C3%A8cle.png|250px|left|thumb|Les établissements militaires à Rennes au début du 19e siècle. (de ''Rennes au XIXe siècle, ville « parasitaire »''? par
[[Fichier:Garnison_d%C3%A9but_19e_si%C3%A8cle.png|250px|left|thumb|Les établissements militaires à Rennes au début du 19e siècle. (de ''Rennes au XIXe siècle, ville « parasitaire"? ''par
Michel Denis. Annales de Bretagne  Année 1973  Volume 80  Numéro 2  pp. 403-439]]
Michel Denis. Annales de Bretagne  Année 1973  Volume 80  Numéro 2  pp. 403-439]]
===Une importante arrivée de troupes===
===Une importante arrivée de troupes===
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===Une cohabitation correcte===
===Une cohabitation correcte===


Il s'agit quand même pour les 26 000 Rennais de procurer la subsistance d'environ 3500 hommes en viande, pain, riz, légumes, beurre, sans oublier la bière, l'eau de vie et le tabac ainsi que l'avoine pour les chevaux. Un journal local note :" Nous avons ici 3000 à 4000 hommes de garnison. Toutes ces troupes sont logées chez le bourgeois, parce que nous n'avons que des casernes trop petites et trop incommodes".<ref> ''Journal d'Ille-et-Vilaine'' -13 septembre 1815</ref> L'occupation s'écoula sans incidents graves notables. Deux militaires prussiens sauvèrent même la vie d'un garde de voitures au [[Puits-Maugé]], tombé dans la Vilaine et le préfet exprima ses vifs remerciements au général Von Lobenthal.<ref> ''Bretagne et Germanie'',par Camille Le Mercier d'Erm - Stur n°36 janvier-avril 1935</ref>
Il s'agit quand même pour les 26 000 Rennais de procurer la subsistance d'environ 3500 hommes en viande, pain, riz, légumes, beurre, sans oublier la bière, l'eau de vie et le tabac ainsi que l'avoine pour les chevaux. Un journal local note :" Nous avons ici 3000 à 4000 hommes de garnison. Toutes ces troupes sont logées chez le bourgeois, parce que nous n'avons que des casernes trop petites et trop incommodes".<ref> ''Journal d'Ille-et-Vilaine'' -13 septembre 1815</ref> L'occupation s'écoula sans incidents graves notables. Deux militaires prussiens sauvèrent même la vie d'un garde de voitures au [[Puits-Maugé]], tombé dans la Vilaine et le préfet exprima ses vifs remerciements au général Von Lobenthal.<ref> ''Bretagne et Germanie'', par Camille Le Mercier d'Erm - Stur n°36 janvier-avril 1935</ref>


On se venge comme on peut. Le père Poganne, galettier au coin de la [[rue de la Visitation]] et de la [[rue Motte-Fablet]], refusa de servir des Prussiens au motif qu'ils n'étaient ni bretons, ni français et, pour échapper à leurs menaces sur sa vie, il dut s'exécuter mais étala sur la tuile, du méchant suif au lieu de beurre. <ref> ''Cuisine traditionnelle de Bretagne'', par [[Simone Morand]]. Ed. Jean-Paul Gisserot - 1998 </ref>
On se venge comme on peut. Le père Poganne, galettier au coin de la [[rue de la Visitation]] et de la [[rue Motte-Fablet]], refusa de servir des Prussiens au motif qu'ils n'étaient ni bretons, ni français et, pour échapper à leurs menaces sur sa vie, il dut s'exécuter mais étala sur la tuile, du méchant suif au lieu de beurre. <ref> ''Cuisine traditionnelle de Bretagne'', par [[Simone Morand]]. Ed. Jean-Paul Gisserot - 1998 </ref>


Cependant un incident aurait pu tourner mal : quelques coups de feu furent tirés près de certains cantonnements prussiens par des bonapartistes impénitents et le général Von Lobenthal ordonna à la population de remettre au maire les armes de guerre qu'elle détient et annonça qu'il devrait se porter à "des extrémités très fâcheuses" en cas de récidive. Un ancien soldat de 1815, de retour dans sa ville natale, décrivit Rennes "'' comme un camp dont les soldats s'attendaient à être délogés d'un moment à l'autre; je remarquai avec un secret plaisir un certain air d'inquiétude empreint sur les visages de nos amis les ennemis. Le moindre bruit dans la rue leur faisait croire à l'explosion de quelque complot; leur imagination effrayée ne rêvait que Vêpres siciliennes. Aussi redoublaient-ils de surveillance et de sévérité envers les habitants''" <ref> ''Histoire de Rennes'', par E. Ducrest de Villeneuve -1845</ref> <ref>''Bretagne et Germanie'' par Camille LeMercier d'Erm - Stur n°36 janvier-avril 1935</ref> Le 25 septembre,le Major Von Unruh, commandant un bataillon du 2e régiment d'infanterie de ligne, commandant de la place de Rennes, se dit content de l'accueil de la ville et le maire, Morel-Desvallons écrit des remerciements au général Lobenthal pour l'excellente discipline de ses troupes et évoque même "une heureuse harmonie".<ref> ''Des uhlans sur le Mail à l'été 1815'', par Yann Lagadec dans ''Place Publique''Rennes et Saint-Malo, n° 36- juillet-août 2015</ref>
Cependant un incident aurait pu tourner mal : quelques coups de feu furent tirés près de certains cantonnements prussiens par des bonapartistes impénitents et le général Von Lobenthal ordonna à la population de remettre au maire les armes de guerre qu'elle détient et annonça qu'il devrait se porter à "des extrémités très fâcheuses" en cas de récidive. Un ancien soldat de 1815, de retour dans sa ville natale, décrivit Rennes "'' comme un camp dont les soldats s'attendaient à être délogés d'un moment à l'autre; je remarquai avec un secret plaisir un certain air d'inquiétude empreint sur les visages de nos amis les ennemis. Le moindre bruit dans la rue leur faisait croire à l'explosion de quelque complot; leur imagination effrayée ne rêvait que Vêpres siciliennes. Aussi redoublaient-ils de surveillance et de sévérité envers les habitants''" <ref> ''Histoire de Rennes'', par E. Ducrest de Villeneuve -1845</ref> <ref>''Bretagne et Germanie'' par Camille LeMercier d'Erm - Stur n°36 janvier-avril 1935</ref> Le 25 septembre,le Major Von Unruh, commandant un bataillon du 2e régiment d'infanterie de ligne, commandant de la place de Rennes, se dit content de l'accueil de la ville et le maire,[[ Morel-Desvallons]] écrit des remerciements au général Lobenthal pour l'excellente discipline de ses troupes et évoque même "une heureuse harmonie".<ref> ''Des uhlans sur le Mail à l'été 1815'', par Yann Lagadec dans ''Place Publique'' Rennes et Saint-Malo, n° 36- juillet-août 2015</ref>


Le 2 octobre, le 6e corps d'armée prussien a quitté la Bretagne pour la Normandie, au grand soulagement des Rennais délivrés de cette présence "alliée" coûteuse et pesante.
Le 2 octobre, le 6e corps d'armée prussien a quitté la Bretagne pour la Normandie, au grand soulagement des Rennais délivrés de cette présence "alliée" coûteuse et pesante.
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