« Le dernier couronnement d'un duc à Rennes » : différence entre les versions

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L'enjeu de ce couronnement, en fait d'initiative monarchique camouflée, est de faire accepter, de façon publique, et sous une forme rituellement satisfaisante, la reconnaissance du statut ducal du dauphin, dans le cadre d'une adhésion bretonne publique et générale : émément important pour sa légitimité : le dauphin incarne désormais pleinement l'union, en tant que fils et petit-fils des deux héritières du duché. Il est donc logique que ce soit le roi et les siens qui promeuvent un couronnement, point culminant de la campagne de promotion du dauphin en tant que duc. <ref> ''François Ier et la Bretagne'', par Philippe Hamon. Bulletin et mémoires de la Société archéologique et historique d'Ille-et-Vilaine, t. CXVI - 2012</ref>
L'enjeu de ce couronnement, en fait d'initiative monarchique camouflée, est de faire accepter, de façon publique, et sous une forme rituellement satisfaisante, la reconnaissance du statut ducal du dauphin, dans le cadre d'une adhésion bretonne publique et générale : émément important pour sa légitimité : le dauphin incarne désormais pleinement l'union, en tant que fils et petit-fils des deux héritières du duché. Il est donc logique que ce soit le roi et les siens qui promeuvent un couronnement, point culminant de la campagne de promotion du dauphin en tant que duc. <ref> ''François Ier et la Bretagne'', par Philippe Hamon. Bulletin et mémoires de la Société archéologique et historique d'Ille-et-Vilaine, t. CXVI - 2012</ref>
==Le jeune dauphin François arrive à Rennes==
==Le jeune dauphin François arrive à Rennes==
 
[[File:Fran%C3%A7ois_III_de_Bretagne_-_Dauphin_de_France.jpg|200px|left|thumb|François III, duc de Bretagne, dauphin de France - de ''Wikimedia Commons'']]
Le dauphin, après avoir passé la nuit en l'abbaye Saint-Melaine, fit donc son entrée solennelle à Rennes, le 13 août non par la [[porte Mordelaise]] en raison de la longueur du cortège de  trois cents hommes de pied aux couleurs du dauphin et de deux cents habitants montés, mais par la porte[[ aux Foulons]].Le jeune prince arrive à cheval et a belle allure dans sa "robe à chevaulcher" de velours bleu enrichie de broderies d'or. Yves Mayeuc, évêque de Rennes, et le baron de Laval, gouverneur reçoivent le serment du dauphin prononcé sur les Evangiles, "de maintenir les anciens droits, privilèges et libertés de l'Eglise, de la noblesse, des villes et du peuple". Le duc reçoit les clés de la ville, la porte s'ouvre et le duc se place sous un dais de damas bleu et satin blanc semé d'hermines et de fleurs de lys, porté par quatre gentilhommes, et gagne la cathédrale au milieu des cris de "Vive le duc !" Il entend les vêpres et se retire au manoir épiscopal qui jouxte la cathédrale.<ref> ''L'ancien comté de Rennes ou pays de Rennes '' par Michel de Mauny, éditions Roudil - 1974</ref>  Michel Champion, procureur des Bourgeois, narra les fastes qui dépassèrent ceux de l'entrée de François 1er en 1518. Harangues, révérences et spectacles rythment les arrêts .<ref> ''Histoire de Rennes'' sous la direction de Jean Meyer, Privat, éditeur - 1972</ref> Sept "échafauds": des estrades, ont été dressées de par la ville sur le passage du cortège, présentant des scènes mythologiques attrayantes mais à sens politique inaccessible au bon peuple, légendées en latin, telle la scène du roi Arthur recevant du ciel les armes de Bretagne sous forme d'un manteau d'hermine remis par la Vierge, ou le roi traité en dieu Mars, mais sans évocation des reines Anne et Claude, avec références au ''Cantique des cantiques'', le duc incarne le bien-aimé et la Bretagne est sa fiancée. Dans les décors sont alliés l'hermine et le lys.
Le dauphin, après avoir passé la nuit en l'abbaye Saint-Melaine, fit donc son entrée solennelle à Rennes, le 13 août non par la [[porte Mordelaise]] en raison de la longueur du cortège de  trois cents hommes de pied aux couleurs du dauphin et de deux cents habitants montés, mais par la porte[[ aux Foulons]].Le jeune prince arrive à cheval et a belle allure dans sa "robe à chevaulcher" de velours bleu enrichie de broderies d'or. Yves Mayeuc, évêque de Rennes, et le baron de Laval, gouverneur reçoivent le serment du dauphin prononcé sur les Evangiles, "de maintenir les anciens droits, privilèges et libertés de l'Eglise, de la noblesse, des villes et du peuple". Le duc reçoit les clés de la ville, la porte s'ouvre et le duc se place sous un dais de damas bleu et satin blanc semé d'hermines et de fleurs de lys, porté par quatre gentilhommes, et gagne la cathédrale au milieu des cris de "Vive le duc !" Il entend les vêpres et se retire au manoir épiscopal qui jouxte la cathédrale.<ref> ''L'ancien comté de Rennes ou pays de Rennes '' par Michel de Mauny, éditions Roudil - 1974</ref>  Michel Champion, procureur des Bourgeois, narra les fastes qui dépassèrent ceux de l'entrée de François 1er en 1518. Harangues, révérences et spectacles rythment les arrêts .<ref> ''Histoire de Rennes'' sous la direction de Jean Meyer, Privat, éditeur - 1972</ref> Sept "échafauds": des estrades, ont été dressées de par la ville sur le passage du cortège, présentant des scènes mythologiques attrayantes mais à sens politique inaccessible au bon peuple, légendées en latin, telle la scène du roi Arthur recevant du ciel les armes de Bretagne sous forme d'un manteau d'hermine remis par la Vierge, ou le roi traité en dieu Mars, mais sans évocation des reines Anne et Claude, avec références au ''Cantique des cantiques'', le duc incarne le bien-aimé et la Bretagne est sa fiancée. Dans les décors sont alliés l'hermine et le lys.
==Le couronnement du duc François III==
==Le couronnement du duc François III==
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