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« Camp Victor Rault - n° 24 » : différence entre les versions

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Dans le courant de l’année 1946, nous déjeunons le midi à la cantine du centre d’apprentissage Victor Rault. Nous n’avons qu’un pré à traverser devant l’école, pré qui nous sert habituellement de cour de récréation, sauter ensuite un fossé pour nous y rendre. Je n’aime pas tant venir dans cet établissement, qui se trouve être une baraque comme la notre. Une table placée en retrait des autres, est réservée aux écoliers de l’école primaire. Quand je pénètre dans le réfectoire, une désagréable odeur d’eau de vaisselle me colle aux narines, les lieux sont sombres et les élèves du centre, vêtus de bleus de chauffe, nous observent avec curiosité. J’ai l’impression qu’ils nous considèrent comme des intrus. Simple impression !
Dans le courant de l’année 1946, nous déjeunons le midi à la cantine du centre d’apprentissage Victor Rault. Nous n’avons qu’un pré à traverser devant l’école, pré qui nous sert habituellement de cour de récréation, sauter ensuite un fossé pour nous y rendre. Je n’aime pas tant venir dans cet établissement, qui se trouve être une baraque comme la notre. Une table placée en retrait des autres, est réservée aux écoliers de l’école primaire. Quand je pénètre dans le réfectoire, une désagréable odeur d’eau de vaisselle me colle aux narines, les lieux sont sombres et les élèves du centre, vêtus de bleus de chauffe, nous observent avec curiosité. J’ai l’impression qu’ils nous considèrent comme des intrus. Simple impression !


Peu de temps après, nous sommes admis à la cantine municipale située à l’école des filles de Villeneuve. Celle-ci est provisoirement installée dans un baraquement en bois, encore un, bâti dans la cour de l’école. Elle sera plus tard, définitivement déplacée et construite en dur en bordure du jardin public. Elle sera équipée d’une cuisine moderne. Depuis Victor Rault, nous nous y rendons, en rang, conduits et surveillés par un instituteur. Le baraquement accueille des élèves de plusieurs écoles, la grande salle du réfectoire est comble, aussi quand nous arrivons, nous sommes placés dans une pièce à part près des cuisines, qui avait dû servir de réserve.   
Peu de temps après, nous sommes admis à la cantine municipale située à l’école des filles de Villeneuve, paroisse du Sacré Cœur. Celle-ci est provisoirement installée dans un baraquement en bois, encore un, bâti dans la cour de l’école. Elle sera plus tard, définitivement déplacée et construite en dur en bordure du jardin public. Elle sera équipée d’une cuisine moderne. Depuis Victor Rault, nous nous y rendons, en rang, conduits et surveillés par un instituteur. Le baraquement accueille des élèves de plusieurs écoles, la grande salle du réfectoire est comble, aussi quand nous arrivons, nous sommes placés dans une pièce à part près des cuisines, qui avait dû servir de réserve.   
C’est monsieur Rébillon, enseignant, qui en est le gérant. Les repas sont copieux et le prix modique mais mon père qui tire le diable par la queue pour terminer les fins de mois, reste souvent un des derniers à s’acquitter de la note de cantine. Monsieur Rébillon, un très brave homme, s’approche alors de notre table, se frottant les mains en se les tournant l’une sur l’autre, comme il en a l’habitude, nous demande un peu gêné, mais de sa voix forte, de le rappeler au bon souvenir de mon père. Sa phrase commence toujours par ''« Gilmet, tu diras à ton père… »''
C’est monsieur Rébillon, enseignant, qui en est le gérant. Les repas sont copieux et le prix modique mais mon père qui tire le diable par la queue pour terminer les fins de mois, reste souvent un des derniers à s’acquitter de la note de cantine. Monsieur Rébillon, un très brave homme, s’approche alors de notre table, se frottant les mains en se les tournant l’une sur l’autre, comme il en a l’habitude, nous demande un peu gêné, mais de sa voix forte, de le rappeler au bon souvenir de mon père. Sa phrase commence toujours par ''« Gilmet, tu diras à ton père… »''


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