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Nous traversons la route, nous nous apprêtons à nous en approcher, quand deux dames viennent à notre rencontre alors même que nous sommes déjà sur le talus. Ces dames sont vêtues d'un uniforme américain. L’une d’elles nous interpelle en français, haut et clair. Ce sont des Canadiennes, celles qui ont discuté avec nos sœurs dans le bourg ''« les enfants »'' nous dit elle ''« restez bien sur la route, ne venez pas dans ce champ, c’est très dangereux, il y a partout, quantité de mines et d'explosifs....regardez ».'' Elle nous montre alors, dans l’herbe des traces fraîches de sang. ''« Vous voyez...une personne a été très gravement blessée aujourd'hui ».'' Courageux mais pas téméraires, cette mise en garde nous suffit, nous rejoignons le bourg afin de faire connaissance avec nos nouveaux amis qui finissent de s’installer. | Nous traversons la route, nous nous apprêtons à nous en approcher, quand deux dames viennent à notre rencontre alors même que nous sommes déjà sur le talus. Ces dames sont vêtues d'un uniforme américain. L’une d’elles nous interpelle en français, haut et clair. Ce sont des Canadiennes, celles qui ont discuté avec nos sœurs dans le bourg ''« les enfants »'' nous dit elle ''« restez bien sur la route, ne venez pas dans ce champ, c’est très dangereux, il y a partout, quantité de mines et d'explosifs....regardez ».'' Elle nous montre alors, dans l’herbe des traces fraîches de sang. ''« Vous voyez...une personne a été très gravement blessée aujourd'hui ».'' Courageux mais pas téméraires, cette mise en garde nous suffit, nous rejoignons le bourg afin de faire connaissance avec nos nouveaux amis qui finissent de s’installer. | ||
Une des entrées du pré se trouve entre le potager de chez Letort et l’extrémité du mur de chez Touffet. Il y aune petite barrière toujours ouverte devant laquelle stationnent en permanence des sentinelles. Quand nous franchissons la barrière, les sentinelles qui nous laissent volontiers entrer, lancent à notre adresse cette phrase en riant bien fort ''« cigarettes pour papa !…cigarettes pour papa ! »''. Ce sont sans doute les premiers mots français qu’ils auront appris de la bouche des enfants. Ils ne se privent pas de nous imiter, ils y prennent grand plaisir. | Une des entrées du pré se trouve entre le potager de chez Letort et l’extrémité du mur de chez Touffet. Il y aune petite barrière toujours ouverte devant laquelle stationnent en permanence des sentinelles. Quand nous franchissons la barrière, les sentinelles qui nous laissent volontiers entrer, lancent à notre adresse cette phrase en riant bien fort ''« cigarettes pour papa !…cigarettes pour papa ! »''. Ce sont sans doute les premiers mots français qu’ils auront appris de la bouche des enfants. Ils ne se privent pas de nous imiter, ils y prennent grand plaisir, c'est certain. | ||
Au cours de cette période, dans ce pré, un avion survole le village à basse altitude et passe au dessus du cantonnement. J'ai très peur, je suis à côté d’un soldat et je lui désigne l'avion. Le soldat comprend immédiatement le motif de ma peur, Il me rassure alors. Il me fait comprendre que c’est un avion ami. Je suis rassuré parce que je sais maintenant que cet avion ne nous bombardera pas. | Au cours de cette période, dans ce pré, un avion survole le village à basse altitude et passe au dessus du cantonnement. J'ai très peur, je suis à côté d’un soldat et je lui désigne l'avion. Le soldat comprend immédiatement le motif de ma peur, Il me rassure alors. Il me fait comprendre que c’est un avion ami. Je suis rassuré parce que je sais maintenant que cet avion ne nous bombardera pas. | ||
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