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« Chronique vezinoise sous l'occupation n°06 » : différence entre les versions

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Pour l’instant en retrait, j’observe la scène. Un attroupement de gens du village s’est formé près des soldats casqués et vêtus de grands imperméables. Ils tournent autour de la chose, la regardent attentivement, l’inspectent sous toutes les coutures, la tâtent pour comprendre de quelle matière elle est faite, discutent entre eux et repartent. La représentation n’a pas été très longue. Le spectacle est terminé chacun s’en retourne à ses occupations.
Pour l’instant en retrait, j’observe la scène. Un attroupement de gens du village s’est formé près des soldats casqués et vêtus de grands imperméables. Ils tournent autour de la chose, la regardent attentivement, l’inspectent sous toutes les coutures, la tâtent pour comprendre de quelle matière elle est faite, discutent entre eux et repartent. La représentation n’a pas été très longue. Le spectacle est terminé chacun s’en retourne à ses occupations.


Le réservoir me paraît très grand. Chouette! On va pouvoir faire une cabane. A présent qu’il n’y a plus personne ou presque, j’entre à l’intérieur pour me rendre compte de la profondeur et juger des possibilité d’aménagement. Très rapidement j’en ressors. L’odeur est insupportable et étouffante, sans doute les émanations des résidus de kérosène. Je crois me souvenir que jean Pinel m’avait demandé de ne pas demeurer à l’intérieur. Je suis très déçu j’ai  trop rapidement fait plein projets pour l’ utilisation de ce cadeau venu du ciel.  Qu’est-il  ensuite devenu ce machin, je ne sais pas.
Le réservoir me paraît très grand. Chouette! On va pouvoir faire une cabane. A présent qu’il n’y a plus personne ou presque, j’entre à l’intérieur pour me rendre compte de la profondeur et juger des possibilité d’aménagement. Très rapidement j’en ressors. L’odeur est insupportable et étouffante, sans doute les émanations des résidus de kérosène. Je crois me souvenir que jean Pinel m’avait demandé de ne pas demeurer à l’intérieur. Je suis très déçu, j’ai  trop rapidement fait plein projets pour l’utilisation de ce cadeau venu du ciel.  Qu’est-il  ensuite devenu ce machin, je ne sais pas.




Des lignes haute tension traversent la commune, soutenues par de hauts pylônes. Ils acheminent l’électricité vers le centre de transformation de la Belle Epine pour, notamment, alimenter les puissants projecteurs du champ de DCA voisin. Il arrive que l’un des pylônes soit dynamité. Par exemple celui qui se trouve en haut du chemin vert, à une très courte distance des canons, et pas loin de chez nous. C’est l’œuvre du groupe du Cdt Louis Pétri, dit Loulou, dit Tanguy. Ce réseau de résistants a payé un lourd tribut dans son combat contre l’occupant  pour que la France redevienne libre.  
Des lignes haute tension traversent la commune, soutenues par de hauts pylônes. Ils acheminent l’électricité vers le centre de transformation de l''a Belle Epine'' pour, notamment, alimenter les puissants projecteurs du champ de DCA voisin. Il arrive que l’un des pylônes soit dynamité. Par exemple celui qui se trouve en haut du ''chemin vert'', à une très courte distance des canons, et pas loin de chez nous. C’est l’œuvre du groupe du Cdt Louis Pétri, dit Loulou, dit Tanguy. Ce réseau de résistants a payé un lourd tribut dans son combat contre l’occupant  pour que la France redevienne libre.  
Quand ce pylône gît, bien à plat sur le sol, les Allemands ne sont sans doute pas heureux, par contre c’est la fête pour certains enfants du Bourg. Voilà tout à coup un formidable terrain de jeu qui s’offre à nous tombé de sa hauteur. De plus, il s’étale de tout son long sur notre chemin vert, c’est un bonus ! Nous nous  régalons d‘escalades  sur ce mécano géant affalé en travers du chemin. Avec Alphonse nous passons bien des moments  à jouer sur cet immense tas de ferraille. Tout a une fin et à notre grand regret Il  demeure trop peu de temps dans sa positon de repos. Il doit reprendre son activité. Les réparateurs arrivent. Nous suivons le cour de l’érection  de notre ex-terrain de jeu, qui reprend, jour après jour, de l’altitude. Nous passons saluer l’ouvrier qui termine le chantier. Une fois la  reconstruction complète du pylône terminée et la remise en état des lignes, des barbelés sont installés pour en interdire l’approche immédiate. Une pancarte en rouge est apposée sur laquelle on peut lire dans les deux langues MINEN – Miné. Je prononce MINANT  pour Minen. Je ne comprends pas la signification de Minen, peu importe…
Quand ce pylône gît, bien à plat sur le sol, les Allemands ne sont sans doute pas heureux, par contre c’est la fête pour certains enfants du Bourg. Voilà tout à coup un formidable terrain de jeu qui s’offre à nous tombé de sa hauteur. De plus, il s’étale de tout son long sur notre chemin vert, c’est un bonus ! Nous nous  régalons d‘escalades  sur ce mécano géant affalé en travers du chemin. Avec Alphonse nous passons bien des moments  à jouer sur cet immense tas de ferraille. Tout a une fin et à notre grand regret Il  demeure trop peu de temps dans sa positon de repos. Il doit reprendre son activité. Les réparateurs arrivent. Nous suivons le cours de l’érection  de notre ex-terrain de jeu, qui reprend, jour après jour, de l’altitude. Nous passons saluer l’ouvrier qui termine le chantier. Une fois la  reconstruction complète du pylône terminée et la remise en état des lignes, des barbelés sont installés pour en interdire l’approche immédiate. Une pancarte en rouge est apposée sur laquelle on peut lire dans les deux langues MINEN – Miné. Je prononce MINANT  pour Minen. Je ne comprends pas la signification de Minen, peu importe…




Après le dynamitage de notre fameux pylône, les autorités allemandes décident de   faire garder la nuit, par des civils du village, tous les pylônes. Suite à cette décision une réunion privée, tout à fait informelle réunissant quelques amis de mon père, se tiens chez nous pour, sans doute organiser les tours de veille ou simplement pour en discuter. Pierrot Letort, mon idole est présent. Après être rentré dans la pièce il me hisse et m’assoit sur la garde robe, pour quelques instants. C’est Une coutume quand il vient nous rendre visite. Toujours curieux, mes oreilles sont grandes ouvertes pour écouter les conversations. Je connais le contexte. Je retiens quelques bribes des paroles échangées. Quelqu’un dit '':« Oui, mais moi, si un résistant veut saboter le pylône, je lui demanderai de me ligoter à un arbre »'' Un autre : ''« il faudrait qu'il nous donne un coup sur la tête pour faire vrai ».''  Je n’ai jamais su si le projet des tours de garde du pylône s’est concrétisé ou si les autorités allemandes avaient renoncé à l’application  de cette décision. La mairie doit avoir cela dans ses archives.
Après le dynamitage de notre fameux pylône, les autorités allemandes décident de faire garder la nuit, par des civils du village, tous les pylônes. Suite à cette décision une réunion privée, tout à fait informelle réunissant quelques amis de mon père, se tient chez nous pour, sans doute pour organiser les tours de veille ou simplement pour en discuter. Pierrot Letort, mon idole, est présent. Après être entré dans la pièce il me hisse et m’assoit sur la garde-robe, pour quelques instants. C’est une coutume quand il vient nous rendre visite. Toujours curieux, mes oreilles sont grandes ouvertes pour écouter les conversations. Je connais le contexte. Je retiens quelques bribes des paroles échangées. Quelqu’un dit '':« Oui, mais moi, si un résistant veut saboter le pylône, je lui demanderai de me ligoter à un arbre »'' Un autre : ''« il faudrait qu'il nous donne un coup sur la tête pour faire vrai ».''  Je n’ai jamais su si le projet des tours de garde du pylône s’est concrétisé ou si les autorités allemandes avaient renoncé à l’application  de cette décision. La mairie doit avoir cela dans ses archives.




Chez nous, à la maison, nous possédons un poste radio, qui n'est pas caché, il est bien en vue sur une étagère. Pourtant il paraît qu’il faut les remettre à l’administration !? Enfin, il fonctionne très souvent. Trop souvent au gré de mon père qui rappelle que'' «  l’électricité coûte cher et ainsi écouter la radio, la journée est affaire de paresseux »''. Des chansons sont diffusées par Radio Paris, je les retiens facilement et les fredonne encore maintenant, jolies chansons. Elles sont souvent susurrées  avec beaucoup de douceur. Je les entends encore, très apaisantes, Rina Ketty, Jean Sablon, Charles Trenet, Berthe Silva avec ses Roses Blanches et bien d’autres. Quand ma mère me chantait «  Les Roses Blanches » chanson qu’elle aimait tant, je ne m’imaginais pas alors qu’elle disparaîtrait aussi comme dans la chanson peu de temps après, en 1946. Beaucoup de ces chansons, qu’on disait « réalistes » me transportent encore aujourd’hui dans ma douce enfance et fait naître en moi une douce nostalgie.
Chez nous, à la maison, nous possédons un poste radio, qui n'est pas caché, il est bien en vue sur une étagère. Pourtant il paraît qu’il faut les remettre à l’administration !? Enfin, il fonctionne très souvent. Trop souvent au gré de mon père qui rappelle que'' «  l’électricité coûte cher et ainsi écouter la radio, la journée, est affaire de paresseux »''. Des chansons sont diffusées par Radio Paris, je les retiens facilement et les fredonne encore maintenant, jolies chansons. Elles sont souvent susurrées  avec beaucoup de douceur. Je les entends encore, très apaisantes, Rina Ketty, Jean Sablon, Charles Trenet, Berthe Silva avec ses ''Roses Blanches'' et bien d’autres. Quand ma mère me chantait «  Les Roses Blanches » chanson qu’elle aimait tant, je ne m’imaginais pas alors qu’elle disparaîtrait aussi comme dans la chanson peu de temps après, en 1946. Beaucoup de ces chansons, qu’on disait « réalistes » me transportent encore aujourd’hui dans ma douce enfance et font naître en moi une douce nostalgie.




Le soir, à la radio il y a une émission  pour enfants que je ne veux pas manquer. Il semble que cette émission s’intitule DOMINO. Je ne suis par certain. La radio diffuse aussi le soir un feuilleton pour adulte dont le thème musical m’impressionne. Je pense que la musique de présentation du feuilleton est celle de Vincent d’Indy, un extrait de la Symphonie Cévenole. A moins que cela ne soit un extrait de l’Amour des trois oranges de Stravinsky. L’instant musical est tragique et m’émeut.  
Le soir, à la radio il y a une émission  pour enfants que je ne veux pas manquer. Il semble que cette émission s’intitule DOMINO. Je ne suis par certain. La radio diffuse aussi le soir un feuilleton pour adulte dont le thème musical m’impressionne. Je pense que la musique de présentation du feuilleton est celle de Vincent d’Indy, un extrait de la ''Symphonie Cévenole''. A moins que cela ne soit un extrait de l’Amour des trois oranges de Stravinsky. L’instant musical est tragique et m’émeut.  


Plus tard dans la soirée ce n’est plus Radio Paris qui est écouté, parce que tout le monde sait que… ''« Radio Paris ment, Radio Paris ment, Radio Paris est allemand »'' .  Je fredonne cette chanson de Pierre Dac, sans en comprendre le sens.Cette radio se présente en énonçant la phrase suivante ''« Ici Londres, les Français parlent aux Français ».''  
Plus tard dans la soirée ce n’est plus Radio Paris qui est écouté, parce que tout le monde sait que… ''« Radio Paris ment, Radio Paris ment, Radio Paris est allemand »'' .  Je fredonne cette chanson de Pierre Dac, sans en comprendre le sens.Cette radio se présente en énonçant la phrase suivante ''« Ici Londres, les Français parlent aux Français ».''  
Toute la famille s’applique à écouter les informations  qui nous arrivent d’outre-Manche. Chacun interprète à sa manière les propos qui sont dits   en fonction de l’âge de l’auditeur. Un brouilleur, comme une musique répétitive empêche d’entendre clairement la personnes qui parle. Un speaker débite  de courtes phrases prononcées toujours deux fois, qui n’ont ni queue ni tête, c’est paraît-il des messages. Comme à l’école !  
Toute la famille s’applique à écouter les informations  qui nous arrivent d’outre-Manche. Chacun interprète à sa manière les propos qui sont dits, en fonction de l’âge de l’auditeur. Un brouilleur, comme une musique répétitive empêche d’entendre clairement la personnes qui parle. Un speaker débite  de courtes phrases prononcées toujours deux fois, qui n’ont ni queue ni tête, c’est paraît-il des messages. Comme à l’école !  


Non je ne me souviens pas avoir vu affiché la photo du Maréchal Pétain à Vezin-le-Coquet. Elle doit être probablement quelque part mais pas ostensiblement exhibée, peut être affichée à minima. C’est sans doute la raison pour laquelle je n’ai pas de souvenir concernant ce sujet, sauf d’avoir entendu prononcer ''« la milice de Pétain »''. Le panneau public d'affichage est fixé sur le mur extérieur d’un préau de l'école, préau des filles et des petits, côté rue devant chez Letort. Eh bien non ! Pas de souvenir de l'image du Maréchal. Elle doit bien être quelque part. Madeleine Pécoil me disait récemment que la photo pouvait bien être affichée en Mairie…quand même !…


Non je ne me souviens pas avoir vu affiché  la photo du Maréchal Pétain à Vezin le Coquet. Elle doit être probablement quelque part mais pas ostensiblement exhibée, peut être affichée à minima. C’est sans doute la raison pour laquelle je n’ai pas de souvenir concernant ce sujet, sauf d’avoir entendu prononcer ''« la milice de Pétain »''. Le panneau public d'affichage est fixé sur le mur extérieur d’un préau de l'école, préau des filles et des petits, coté rue devant chez Letort. Eh bien non ! Pas de souvenir de l'image du Maréchal. Elle doit bien être quelque part. Madeleine Pécoil me disait récemment que la photo pouvait bien être affichée en Mairie…quand même !…


Le maire de Vezin, Monsieur Fernand Bons, a des contacts étroits avec des éléments de la Résistance. Il  héberge dans sa ferme à proximité du bourg des aviateurs britanniques qu'il cache dans des grands fûts. Chaque jour il leur fait apporter de la nourriture jusqu'à leur prise en charge par un réseau qui les acheminera en zone libre. Il a aussi fait passer des Polonais recherchés par la Gestapo. (les vieilles personnes prononcent Jestapo) Il a été décoré après guerre, notamment pour ces faits, lesquels ne sont pas les seuls. Il ne peut et ne veut donc pas assurer la promotion du Maréchal. J'ai consulté, ce jour, deux anciennes du village qui avaient à l'époque entre 13 et 18 ans. S'agissant du Maréchal l'une est certaine de n'avoir jamais vu sa photo affichée dans la commune. L'autre est certaine aussi de la même chose et certifie en outre que les enfants de la communale ne chantent pas la chanson du Maréchal en question. Par contre les enfants chantent et cela est certain : ''«  Le p’tit Prince à dit »''


Le maire de Vezin, Monsieur Fernand Bons, a des contacts étroits avec des éléments de la résistance. Il  héberge dans sa ferme à proximité du bourg des aviateurs britanniques qu'il cache dans des grands fûts. Chaque jour il leur fait apporter de la nourriture jusqu'à leur prise en charge par un réseau qui les acheminera en zone libre. Il a aussi fait passer des polonais recherchés par la gestapo. (les vieilles personnes prononcent Jestapo) Il a été décoré après guerre, notamment pour ces faits, lesquels ne sont  pas les seuls. Il ne peut et ne veut donc pas assurer la promotion du Maréchal. J'ai consulté ce jour, deux anciennes du village qui avaient à l'époque entre 13 et 18 ans. S'agissant du Maréchal l'une est certaine de n'avoir jamais vu sa photo affichée dans la commune. L'autre est certaine aussi de la même chose et certifie en outre que les enfants de la communale ne chantent pas la chanson du Maréchal en question. Par contre les enfants chantent et cela est certain : ''«  Le p’tit Prince à dit »''


 
Le Poste de Commandement du champ de la DCA allemande de ''la Belle Epine'' est situé au Château de la Drouétiére, sur une éminence, tout près du bourg. Une petite tourelle surmonte le château dont le toit est alors plat. En haut de la tourelle se tient comme un petit belvédère à partir duquel on découvre mieux qu’ailleurs le bassin de Rennes. Endroit idéal, qui convient parfaitement à l’occupant pour mieux observer, sans doute, le passage des  avions. Avec d'autres femmes, ma mère aide à la préparation  des repas des soldats du château ainsi que de ceux des artilleurs qui cantonnent auprès de leurs pièces à environ un kilomètre plus loin. La soupe des artilleurs  est transportée du château de la Drouétière à ''la Belle Epine'' au moyen d'une charrette tirée par un âne qu’un jeune du village, Roger Fillouze, conduit. Ce jeune habite le Tertre. Il remplace son père qui a été désigné pour cette corvée. La cuisine est préparée dans le sous-sol à l’arrière du château. J’accompagne parfois ma mère. Un de ces jour-là, il fait beau, les femmes épluchent des pommes de terre, dehors, beaucoup de pommes de terre.C’est bien le diable si quelques unes d’entre elles ne se retrouveront pas plus tard dans notre assiette à la maison, surtout si elles sont transformées en frites. J’adore les frites cuites dans de la graisse de bœuf comme on les prépare ''din l’ch’nord''.  
Le Poste de Commandement du champ de la DCA allemande de la Belle Epine est situé au Château de la Drouétiére, sur une éminence, tout près du bourg. Une petite tourelle surmonte le château dont le toit est alors plat. En haut de la tourelle se tient comme un petit belvédère à partir duquel on découvre mieux qu’ailleurs le bassin de Rennes. Endroit idéal, qui convient parfaitement à l’occupant pour mieux observer, sans doute, le passage des  avions. Avec d'autres femmes, ma mère aide à la préparation  des repas des soldats du château ainsi que ceux des artilleurs qui cantonnent auprès de leurs pièces à environ un kilomètre plus loin. La soupe des artilleurs  est transportée du château de la Drouétière à la Belle Epine au moyen d'une charrette tirée par un âne qu’un jeune du village, Roger Fillouze conduit. Ce jeune habite, le Tertre. Il remplace son père qui a été désigné pour cette corvée. La cuisine est préparée dans le sous-sol à l’arrière du château. J’accompagne parfois ma mère. Un de ces jour là, il fait beau, les femmes épluchent des pommes de terre, dehors, beaucoup de pommes de terre.C’est bien le diable si quelques unes d’entre elles ne se retrouveront pas plus tard dans notre assiette à la maison, surtout si elles sont transformées en frites. J’adore les frites cuites dans de la graisse de bœuf comme on les prépare ''din l’ch’nord''.  
Le travail des civils employés par les Allemands est rémunéré par l’administration française, c’est une réquisition de l’occupant.  
Le travail des civils employés par les Allemands est rémunéré par l’administration française, c’est une réquisition de l’occupant.  
J'accompagne aussi quelquefois ma mère au cantonnement près des pièces de DCA, une petite ferme réquisitionnée. C’est une grande pièce que je découvre en y entrant , des tables, des chaises, c’est le réfectoire. Les soldats sont très jeunes, ils ont tous  pour moi de gentilles marques d'attention, certains jouent avec moi et me donnent des bonbons. Ils appartiennent probablement au ''RAD Reicharbeitsdienst'' (Service du travail de l’Etat) de la Luftwaffe, défense antiaérienne
J'accompagne aussi quelquefois ma mère au cantonnement près des pièces de DCA, une petite ferme réquisitionnée. C’est une grande pièce que je découvre en y entrant, des tables, des chaises, c’est le réfectoire. Les soldats sont très jeunes, ils ont tous  pour moi de gentilles marques d'attention, certains jouent avec moi et me donnent des bonbons. Ils appartiennent probablement au ''RAD Reicharbeitsdienst'' (Service du travail de l’Etat) de la Luftwaffe, défense antiaérienne.






Un certain jour, pour une raison que j'ignore, ma mère ne s'est pas rendue à son travail, probablement un mot d’ordre de quelque part. Dans la même journée un soldat allemand, fusil en bandoulière, masque à gaz au ceinturon, une grenade à manche dans une botte, dévale à vélo la route de Montfort. Sans descendre de bicyclette il  frappe à la fenêtre de notre maison qui donne sur la rue. J’ai encore la chance d’être présent dehors, au niveau de la cour devant chez Tincard. Je vois mais je n’entends pas ce qui est dit, l’Allemand gesticule ma mère répond par des signes de tête. L’évènement est clos.  
Un certain jour, pour une raison que j'ignore, ma mère ne s'est pas rendue à son travail, probablement un mot d’ordre de quelque part. Dans la même journée un soldat allemand, fusil en bandoulière, masque à gaz au ceinturon, une grenade à manche dans une botte, dévale à vélo la route de Montfort. Sans descendre de bicyclette il  frappe à la fenêtre de notre maison qui donne sur la rue. J’ai encore la chance d’être présent dehors, au niveau de la cour devant chez Tincard. Je vois mais je n’entends pas ce qui est dit, l’Allemand gesticule ma mère répond par des signes de tête. L’évènement est clos.  
Le soir ma sœur aînée raconte ''« Il a dit(l'allemand) que si maman refuse de venir travailler,   « ils » viendront    la chercher baïonnette au canon »''. Baïonnette au canon !?…baïonnette au canon !?…j’imagine mal.  Comment peut-on mettre une baïonnette au bout d'un canon de DCA et venir chercher ma maman avec çà ! ….encore un mystère qui ne m’a toutefois pas tracassé bien longtemps mais qui, plus tard, m’a fait sourire.
Le soir ma sœur aînée raconte ''« Il a dit(l'Allemand) que si maman refuse de venir travailler, « ils » viendront    la chercher baïonnette au canon »''. Baïonnette au canon !?…baïonnette au canon !?…j’imagine mal.  Comment peut-on mettre une baïonnette au bout d'un canon de DCA et venir chercher ma maman avec çà ! ….encore un mystère qui ne m’a toutefois pas tracassé bien longtemps mais qui, plus tard, m’a fait sourire.




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