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Ainsi pour les enfants de 9 ans qui rentraient à l’école-collège Saint-Vincent de Paul,<ref>[[Ecole et lycée Saint-Vincent de Paul]]</ref> en partie occupée par l’armée américaine, la classe était installée dans une maison particulière au n° 27 de la [[rue de Châteaudun]]. Nous faisions aller nos galoches sur les trottoirs de la [[rue de Paris]], balançant nos "''cartes''", terme souvent utilisé alors pour "cartable". En classe, la maîtresse avait eu une idée pour stimuler les écoliers. Elle avait constitué des équipes de 4 garçons symbolisées chacune par un avion de couleur punaisé sur un grand carton mural divisé en échelle de distances kilométriques, et les avions, censés être des bombardiers partis de Rennes, étaient avancés chaque semaine selon la moyennes des résultats de chaque équipe. L’équipe dont l’avion atteindrait le premier le but aurait ainsi l’honneur de bombarder la ville terminus inscrite: BERLIN ! | Ainsi pour les enfants de 9 ans qui rentraient à l’école-collège Saint-Vincent de Paul,<ref>[[Ecole et lycée Saint-Vincent de Paul]]</ref> en partie occupée par l’armée américaine, la classe était installée dans une maison particulière au n° 27 de la [[rue de Châteaudun]]. Nous faisions aller nos galoches sur les trottoirs de la [[rue de Paris]], balançant nos "''cartes''", terme souvent utilisé alors pour "cartable". En classe, la maîtresse avait eu une idée pour stimuler les écoliers. Elle avait constitué des équipes de 4 garçons symbolisées chacune par un avion de couleur punaisé sur un grand carton mural divisé en échelle de distances kilométriques, et les avions, censés être des bombardiers partis de Rennes, étaient avancés chaque semaine selon la moyennes des résultats de chaque équipe. L’équipe dont l’avion atteindrait le premier le but aurait ainsi l’honneur de bombarder la ville terminus inscrite: BERLIN ! | ||
Après la classe d’après-midi, des élèves allaient en récréation et en « étude » au vrai collège de la rue de Paris, et voyaient un détachement de G.Is, en haut des marches de l'avenue, descendre la bannière étoilée au son de l’hymne américain, tandis que les jeunes « cornichons », élèves de la classe préparatoire à l’école militaire de Saint-Cyr, calot bleu et rouge sur la tête, saluaient au garde-à-vous. Lorsque j'entends les accents de l'hymne américain, ''the Star-spangled banner'', je suis aussitôt ramené à cette année 1944 où je l'avais entendu jouer pour la première fois en haut des marches du | Après la classe d’après-midi, des élèves allaient en récréation et en « étude » au vrai collège de la rue de Paris, et voyaient un détachement de G.Is, en haut des marches de l'avenue, descendre la bannière étoilée au son de l’hymne américain, tandis que les jeunes « cornichons », élèves de la classe préparatoire à l’école militaire de Saint-Cyr, calot bleu et rouge sur la tête, saluaient au garde-à-vous. Lorsque j'entends les accents de l'hymne américain, ''the Star-spangled banner'', je suis aussitôt ramené à cette année 1944 où je l'avais entendu jouer pour la première fois en haut des marches du collège. | ||
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