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« Bombardements des 9 et 12 juin 1944 » : différence entre les versions

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" ''A J+1, je décidai donc une série d'attaques contre les carrefours ferroviaires situés dans la zone tactique afin d'établir ainsi une ligne au-delà de laquelle les mouvements ennemis par fer ne pourraient se faire vers la zone de bataille. Le bomber command de la RAF attaque Rennes, Alençon, Fougères, Mayenne. A l'intérieur de la zone tactique ainsi définie, les bombardiers alliés avaient causé de telles destructions au bout de trois jours que tous les déplacement par fer ou par les grandes routes avaient été pratiquement interrompus de jour. L'ennemi dut se déplacer surtout de nuit et par des routes secondaires. Le groupe n°2 de la seconde force aérienne tactique de la RAF, dont les équipages avaient été spécialement entraînés au harcèlement de nuit, utilisa des bombardiers légers et moyens, fréquemment par de très mauvaises conditions atmosphériques, avec des succès marquants contre ce mouvement''." Mais il concède que "''la persistance du mauvais temps contrecarra considérablement les opérations aériennes ainsi que la grande énergie et l'ingéniosité de l'ennemi à réparer les coupures de rail malgré la nécessité pour lui de se déplacer principalement de nuit''." Puis il remarque qu'on s'attendait à ce que ses forces en Bretagne se déplaceraient par la route. <ref> ''Opérations aériennes de la force aérienne expéditionnaire alliée en Europe du nord-ouest du 15 novembre 1943 au 30 septembre 1944'' -Supplément à ''The London Gazette'' du mardi 31 décembre 1946 n°37838 - jeudi 2 janvier 1947.</ref>.
" ''A J+1, je décidai donc une série d'attaques contre les carrefours ferroviaires situés dans la zone tactique afin d'établir ainsi une ligne au-delà de laquelle les mouvements ennemis par fer ne pourraient se faire vers la zone de bataille. Le bomber command de la RAF attaque Rennes, Alençon, Fougères, Mayenne. A l'intérieur de la zone tactique ainsi définie, les bombardiers alliés avaient causé de telles destructions au bout de trois jours que tous les déplacement par fer ou par les grandes routes avaient été pratiquement interrompus de jour. L'ennemi dut se déplacer surtout de nuit et par des routes secondaires. Le groupe n°2 de la seconde force aérienne tactique de la RAF, dont les équipages avaient été spécialement entraînés au harcèlement de nuit, utilisa des bombardiers légers et moyens, fréquemment par de très mauvaises conditions atmosphériques, avec des succès marquants contre ce mouvement''." Mais il concède que "''la persistance du mauvais temps contrecarra considérablement les opérations aériennes ainsi que la grande énergie et l'ingéniosité de l'ennemi à réparer les coupures de rail malgré la nécessité pour lui de se déplacer principalement de nuit''." Puis il remarque qu'on s'attendait à ce que ses forces en Bretagne se déplaceraient par la route. <ref> ''Opérations aériennes de la force aérienne expéditionnaire alliée en Europe du nord-ouest du 15 novembre 1943 au 30 septembre 1944'' -Supplément à ''The London Gazette'' du mardi 31 décembre 1946 n°37838 - jeudi 2 janvier 1947.</ref>.


De fait, un groupe de combat de la 265e division d'infanterie allemande, en garnison près de Quimper, mis en mouvement par train le 10 juin pour gagner le front, ne put atteindre, en raison des coupures de voie, Rennes que six jours plus tard : il lui avait fallu une semaine pour un trajet de moins de 160 km par voie ferrée et il dut poursuivre le trajet par route. "<ref> Hyper war Army Air Forces in world war II volume III Europe - General of railroad troops -sit.reprts 14-24 juin 1944- journal et cartes de situation du groupe d'armée B</ref>  "Un régiment de la 276e division d'infanterie, stationné dans la région de Vannes fut déplacé par train. Le train transportant la 1ére compagnie fut bombardé à Fougères, eut des tués et les wagons transportant les munitions et les équipements furent fortement endommagés. De plus, les wagons de chevaux détachés reculèrent sur 6,5 km. Quand on les retrouva les Français avaient ôté tous les chevaux. Il fallut à cette compagnie une semaine pour gaggner le front  distant de 240 km et la 2nde compagnie de ce régiment, bombardée dans son train à Rennes fut forcé de faire à pied le reste du trajet et la compagnie de commandement, abandonna son train aux environs de Rennes et avança à pied, se reposant de jour dans les bois et marchant dans l'obscurité. Il fallut sept jours au groupe de combat pour achever son déplacement." <ref> Royal Air Force Centre for Air Power Studies. Air historical branch  (1).  Air Ministry RAF Narration. ''The liberation of North-West Europe'' vol. 1 ''The  planning and preparation of the Allied Expeditionary Air Force for the landings in Normandy'' chap 8, p 186 </ref>
De fait, un groupe de combat de la 265e division d'infanterie allemande, en garnison près de Quimper, mis en mouvement par train le 10 juin pour gagner le front, ne put atteindre, en raison des coupures de voie, Rennes que six jours plus tard : il lui avait fallu une semaine pour un trajet de moins de 160 km par voie ferrée et il dut poursuivre le trajet par route. "<ref> Hyper war Army Air Forces in world war II volume III Europe - General of railroad troops -sit.reprts 14-24 juin 1944- journal et cartes de situation du groupe d'armée B</ref>  "Un régiment de la 276e division d'infanterie, stationné dans la région de Vannes fut déplacé par train. Le train transportant la 1ére compagnie fut bombardé à Fougères, eut des tués et les wagons transportant les munitions et les équipements furent fortement endommagés. De plus, les wagons de chevaux détachés reculèrent sur 6,5 km. Quand on les retrouva les Français avaient ôté tous les chevaux. Il fallut à cette compagnie une semaine pour gagner le front  distant de 240 km et la 2nde compagnie de ce régiment, bombardée dans son train à Rennes fut forcé de faire à pied le reste du trajet et la compagnie de commandement, abandonna son train aux environs de Rennes et avança à pied, se reposant de jour dans les bois et marchant dans l'obscurité. Il fallut sept jours au groupe de combat pour achever son déplacement." <ref> Royal Air Force Centre for Air Power Studies. Air historical branch  (1).  Air Ministry RAF Narration. ''The liberation of North-West Europe'' vol. 1 ''The  planning and preparation of the Allied Expeditionary Air Force for the landings in Normandy'' chap 8, p 186 </ref>


===8 juin : attaques aériennes autour de Rennes===
===8 juin : attaques aériennes autour de Rennes===
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Dans la nuit du jeudi au vendredi 9 juin 1944, après plusieurs alertes, des bombardiers en haute altitude lâchent les bombes, vers deux heures du matin, pendant près de trente minutes, sur les ateliers de la gare, la [[rue Saint-Hélier]], la [[rue Dupont des Loges]], la [[rue Duhamel]], l'[[avenue Janvier]], le[[boulevard de la Liberté]], la [[rue du Vieux-Cours]], la [[place du Vau Saint-Germain]], endommageant l'église, et même sur la [[rue d'Echange]] et la [[rue de Dinan]]. " ''Dans la nuit, le spectacle est absolument dantesque. On a l'impression que toute l'avenue Janvier et la rue Saint-Hélier sont en flammes, comme toutes les maisons encadrant l'église Saint-Germain''." <ref> ''Mémoires d'un Français moyen'' par René Patay - 1974</ref>  
Dans la nuit du jeudi au vendredi 9 juin 1944, après plusieurs alertes, des bombardiers en haute altitude lâchent les bombes, vers deux heures du matin, pendant près de trente minutes, sur les ateliers de la gare, la [[rue Saint-Hélier]], la [[rue Dupont des Loges]], la [[rue Duhamel]], l'[[avenue Janvier]], le[[boulevard de la Liberté]], la [[rue du Vieux-Cours]], la [[place du Vau Saint-Germain]], endommageant l'église, et même sur la [[rue d'Echange]] et la [[rue de Dinan]]. " ''Dans la nuit, le spectacle est absolument dantesque. On a l'impression que toute l'avenue Janvier et la rue Saint-Hélier sont en flammes, comme toutes les maisons encadrant l'église Saint-Germain''." <ref> ''Mémoires d'un Français moyen'' par René Patay - 1974</ref>  


286 Lancaster, 169 Halifax accompagnés de 28 Mosquito "attaquent les voies ferrées à six endroits pour empêcher les renforts allemands d'atteindre la Normandie. Le groupe n°5 attaqua la gare de Rennes avec succès". Les rapports de mission font état de bombardement bien concentré avec succès, la cible balisée par les marqueurs, des feux rouge, vert et jaune lâchés de 10 000 mètres. Le plafond nuageux étant assez bas (2000 mètres), les équipages devaient passer en dessous  de la couche nuageuse pour voir la cible mais sont visés par 4 canons de Flak lourds et 15 légers. <ref> 627th squadron mission report </ref> Des bombes de 500 kg et 225 kg sont lâchées par les Avro Lancaster de la Royal Air Force. <ref>rapports de mission  des squadrons de la RAF 50, 463, 467</ref>. Les rapports du 463e squadron avec 16 Lancasters  engagés et du 467e avec 14 font état d'un "temps médiocre tant à l'aller qu'au retour et qu'en dépit des conditions défavorables les équipages étaient confiants quant à la précision de leur bombardement, ce qui fut confirmé par un vol de reconnaissance le lendemain avec vision d'incendies encore en cours et de cratères sur la gare passagers, les hangars d'entretien et de marchandises".<ref> awmoh WW2 - air, vol. 4 ,ch. 6</ref> L'aviation britannique perdit un Lancaster à l'atterrissage au retour et un Mosquito éclaireur tombé à Saint-Erblon<ref> daily 627th squadron </ref> mais la chasse allemande perdit une dizaine d'appareils.
286 Lancaster, 169 Halifax accompagnés de 28 Mosquito "attaquent les voies ferrées à six endroits pour empêcher les renforts allemands d'atteindre la Normandie. Le groupe n°5 attaqua la gare de Rennes avec succès". Les rapports de mission font état de bombardement bien concentré avec succès, la cible balisée par les marqueurs, des feux rouge, vert et jaune lâchés de 10 000 mètres. Le plafond nuageux étant assez bas (2000 mètres), les équipages devaient passer en dessous  de la couche nuageuse pour voir la cible mais sont visés par 4 canons de Flak lourds et 15 légers. <ref> 627th squadron mission report </ref> Des bombes de 500 kg et 225 kg sont lâchées par les Avro Lancaster de la Royal Air Force. <ref>rapports de mission  des squadrons de la RAF 50, 463, 467</ref>. Les rapports du 463e squadron avec 16 Lancasters  engagés et du 467e avec 14 font état d'un "temps médiocre tant à l'aller qu'au retour et qu'en dépit des conditions défavorables les équipages étaient confiants quant à la précision de leur bombardement, ce qui fut confirmé par un vol de reconnaissance le lendemain avec vision d'incendies encore en cours et de cratères sur la gare passagers, les hangars d'entretien et de marchandises".<ref> awmoh WW2 - air, vol. 4 ,ch. 6</ref> L'aviation britannique annonça la perte d'un Lancaster à l'atterrissage au retour et d'un Mosquito éclaireur tombé à Saint-Erblon<ref> daily 627th squadron </ref>, mais il est avéré qu'un Lancaster, abattu par la Flak, s'écrasa avec ses sept membres d'équipage à La Foye, en [[Betton]].<ref> ''Ouest-France'', page Ille-et-Vilaine du 14 novembre 2012 : "Ils retrouvent des débris d'un bombardier anglais"</ref> Quant à la chasse allemande elle aurait perdu une dizaine d'appareils.
On peut s'étonner de ce satisfecit quand on constate, au sol, les dégâts collatéraux jusqu'à 800 mètres de l'axe de la cible. Les raisons peuvent en être trouvées du fait que les formations comportaient sept à douze appareils volant de front, couvrant au sol une bande de 500 à 800 mètres et aussi du fait que, si les premiers lâchers étaient bien marqués, la fumée des impacts obscurcissait complètement l'objectif aux appareils suivants<ref> ''Une entreprise publique dans la guerre, la SNCF 1939-1945'' par Yves Machefert-Tassin - actes du colloque de l'AHICF des 21 et 22 juin 2000 - 2001.</ref>. On relève aussi avec étonnement le rapport du 397e groupe de bombardement américain qui fait état, à la date du 8 juin, de B-26 "''envoyés contre un pont de chemin de fer à Rennes mais furent contraints d'atteindre des cibles de rencontre  (targets of opportunity) avec des résultats de corrects à excellents.''"<ref> historical report of headquarters detachment 397th bombardment group (M)</ref>
On peut s'étonner de ce satisfecit quand on constate, au sol, les dégâts collatéraux jusqu'à 800 mètres de l'axe de la cible. Les raisons peuvent en être trouvées dans le fait que les formations comportaient sept à douze appareils volant de front, couvrant au sol une bande de 500 à 800 mètres et aussi du fait que, si les premiers lâchers étaient bien marqués, la fumée des impacts obscurcissait complètement l'objectif aux appareils suivants<ref> ''Une entreprise publique dans la guerre, la SNCF 1939-1945'' par Yves Machefert-Tassin - actes du colloque de l'AHICF des 21 et 22 juin 2000 - 2001.</ref>. On relève aussi avec étonnement le rapport du 397e groupe de bombardement américain qui fait état, à la date du 8 juin, de B-26 "''envoyés contre un pont de chemin de fer à Rennes mais furent contraints d'atteindre des cibles de rencontre  (targets of opportunity) avec des résultats de corrects à excellents.''"<ref> historical report of headquarters detachment 397th bombardment group (M)</ref>
[[Fichier:Atelier_du_frein_sncf_9_juin_1944.jpeg|350px|right|thumb|Gare SNCF, l'atelier du frein, touché et désaxé après le bombardement du 9 juin 1944. Au fond, une partie de la superstructure de la brasserie Graff - photo de Robert Caillard]]
[[Fichier:Atelier_du_frein_sncf_9_juin_1944.jpeg|350px|right|thumb|Gare SNCF, l'atelier du frein, touché et désaxé après le bombardement du 9 juin 1944. Au fond, une partie de la superstructure de la brasserie Graff - photo de Robert Caillard]]
[[Fichier:Ouest_eclair_10_06_1944.jpeg|250px|left|thumb|une relation sous la censure allemande]]
[[Fichier:Ouest_eclair_10_06_1944.jpeg|250px|left|thumb|une relation sous la censure allemande]]
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