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On compta dans la 11e région militaire (la Bretagne) une douzaine de camps, dont quatre en Ille-et-Vilaine : à Saint-Servan et à la Lande d'Ouée, et surtout deux sur Rennes et sa périphérie ouest et sud-ouest : les camps 1101 et 1102. | On compta dans la 11e région militaire (la Bretagne) une douzaine de camps, dont quatre en Ille-et-Vilaine : à Saint-Servan et à la Lande d'Ouée, et surtout deux sur Rennes et sa périphérie ouest et sud-ouest : les camps 1101 et 1102. | ||
== | == Route de Lorient, le camp 1101 == | ||
Les premiers regroupements de prisonniers allemands se firent route de Lorient à partir d'avril [[1945]] sous gestion américaine, sur l'emplacement de l'ancien dépôt de la Kriegsmarine, mais le 21 juin, le ministère de la guerre hérite d'environ 5600 prisonniers répartis en trois "cages", les deux premières constituées de baraquements et la troisième de hangars. L'homme de confiance se plaint de l'insuffisance des rations alimentaires. Des jardins potagers sont mis à disposition pour améliorer le maigre ordinaire. En juin [[1945]] on relève 140 cas de fièvre typhoïde. En août ou septembre [[1945]] arrive un convoi de Bad Kreuznach composées de prisonniers sous-alimentés, malades et très affaiblis. En janvier [[1946]], l'arrivée de prisonniers du camp 1102 à rapatrier aggrave la situation car les sous-alimentés souffrent d'oedèmes de carence, de diarrhées incurables aggravées par la nourriture de soja, de furonculose, de dermatites. L'infirmerie ne compte que 280 lits. | Les premiers regroupements de prisonniers allemands se firent route de Lorient à partir d'avril [[1945]] sous gestion américaine, sur l'emplacement de l'ancien dépôt de la Kriegsmarine, mais le 21 juin, le ministère de la guerre hérite d'environ 5600 prisonniers répartis en trois "cages", les deux premières constituées de baraquements et la troisième de hangars. L'homme de confiance se plaint de l'insuffisance des rations alimentaires. Des jardins potagers sont mis à disposition pour améliorer le maigre ordinaire. En juin [[1945]] on relève 140 cas de fièvre typhoïde. En août ou septembre [[1945]] arrive un convoi de Bad Kreuznach composées de prisonniers sous-alimentés, malades et très affaiblis. En janvier [[1946]], l'arrivée de prisonniers du camp 1102 à rapatrier aggrave la situation car les sous-alimentés souffrent d'oedèmes de carence, de diarrhées incurables aggravées par la nourriture de soja, de furonculose, de dermatites. L'infirmerie ne compte que 280 lits. | ||
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L'hôpital régional allemand de la Prévalaye compte 250 malades le 4 mai 1946. Le camp 1102 ne fait pas bonne impression aux délégués de la Croix Rouge. Des prisonniers arrivent épuisés de Coëtquidan où ils ont souffert de vermine et de malnutrition alors qu'ils travaillaient dans le génie (travaux forestiers). Au 29 juin 1945, on enregistré 29 décès par typhoïde et 13 par suite de faiblesse générale. Au 14 juillet on compte 465 hospitalisés. Pendant l'été 1945, le nombre mensuel de décès serait passé de 150 à plusieurs centaines dans ce camp-hôpital qui recevait des prisonniers malades en provenance de tous les camps de la région militaire et pas seulement des camps rennais. Il semble que le régime alimentaire fut amélioré après la prise en charge du camp par les Français. Les cas nécessitant une grave opération étaient traités à l'E.P.S, hôpital militaire installé dans l'école de la [[rue Jean Macé]]. | L'hôpital régional allemand de la Prévalaye compte 250 malades le 4 mai 1946. Le camp 1102 ne fait pas bonne impression aux délégués de la Croix Rouge. Des prisonniers arrivent épuisés de Coëtquidan où ils ont souffert de vermine et de malnutrition alors qu'ils travaillaient dans le génie (travaux forestiers). Au 29 juin 1945, on enregistré 29 décès par typhoïde et 13 par suite de faiblesse générale. Au 14 juillet on compte 465 hospitalisés. Pendant l'été 1945, le nombre mensuel de décès serait passé de 150 à plusieurs centaines dans ce camp-hôpital qui recevait des prisonniers malades en provenance de tous les camps de la région militaire et pas seulement des camps rennais. Il semble que le régime alimentaire fut amélioré après la prise en charge du camp par les Français. Les cas nécessitant une grave opération étaient traités à l'E.P.S, hôpital militaire installé dans l'école de la [[rue Jean Macé]]. | ||
Des morts sont enterrés en un lieu qu'on appellera "Bois des Allemands",<ref> [[ le bois des Hautes-Ourmes : contes et légendes]]</ref> à l'angle de la [[rue de Vern]] et du [[boulevard Léon Grimaud]]. À Rennes, d'août 1944 à 1947, 1155 corps de prisonniers sont inhumés au [[cimetière de l'Est]] et transférés en 1961 à l'ossuaire allemand du Mont de Huisne, dans la Manche. | Des morts sont enterrés à partir de mai 1944 en un lieu qu'on appellera "Bois des Allemands",<ref> bastas.pagesperso-orange.f</ref> prévu pour 380 tombesn <ref> [[ le bois des Hautes-Ourmes : contes et légendes]]</ref> à l'angle de la [[rue de Vern]] et du [[boulevard Léon Grimaud]]. À Rennes, d'août 1944 à 1947, 1155 corps de prisonniers sont inhumés au [[cimetière de l'Est]] et transférés en 1961 à l'ossuaire allemand du Mont de Huisne, dans la Manche. | ||
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