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« Bombardements des 9 et 12 juin 1944 » : différence entre les versions

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===Le cadre stratégique des deux bombardements===  
===Le cadre stratégique des deux bombardements===  
Le plan tactique de l'Etat-major allié  pour retarder les renforts ennemis retenait qu' "''après le jour J, les attaques aériennes  sur les noeuds routiers importants doivent continuer [...] et que d' importants carrefours ferroviaires sur la Loire ainsi que Rennes devraient constituer les cibles principales des bombardiers lourds, en complément d'attaques répétées sur des centres déjà endommagés pour retarder leur remise en état"''. Il fut stipulé que si la 8e Air Force devait attaquer des villes, le Bomber command de la RAF se voyait assigner des cibles pour des attaques de nuit : les villes de Rennes, Laval, Le Mans, Dol, Avranches ainsi que d'autres villes normandes furent considérées comme convenant au Bomber Command. Mettant fin à des considérations et des craintes sur l'importance des pertes civiles qui pouvaient en résulter, le commandant suprême des Forces expéditionnaires alliées, le général Eisenhower, déclara catégoriquement "''emphatically''" que ces considérations ne faisaient pas le poids en face de l'intérêt stratégique de ces bombardements. <ref> Royal Air Force Centre for Air Power Studies. Air historical branch  (1).  Air Ministry RAF Narration. ''The liberation of North-West Europe'' vol. 1 ''The landing in Normandy'' chap 8, pp 178, 182</ref>


Rennes reçut ainsi des bombes de la RAF  de nuit le 9 juin puis de la 8e Air Force, de jour le 12 juin
Le plan tactique de l'Etat-major allié  pour retarder les renforts ennemis retenait qu' "''après le jour J, les attaques aériennes  sur les noeuds routiers importants doivent continuer [...] et que d'importants carrefours ferroviaires sur la Loire ainsi que celui de Rennes devraient constituer les cibles principales des bombardiers lourds, en complément d'attaques répétées sur des centres déjà endommagés pour retarder leur remise en état"''. En réunion générale du 12 mai, le Bomber command de la RAF se vit assigner des cibles pour créer des goulots d'étranglement par des attaques de nuit, cibles initialement attribuées à la 8e Air Force : les villes de Rennes, Laval, Le Mans, Dol, Avranches ainsi que d'autres villes bas-normandes, mais il était stipulé que la 8e Air Force devait aussi en attaquer certaines sinon toutes. Mettant fin à des considérations et des craintes sur l'importance des pertes civiles qui pouvaient en résulter, exposées par le premier ministre britannique, le commandant suprême des Forces expéditionnaires alliées, le général Eisenhower, déclara catégoriquement (''emphatically'') que ces considérations ne faisaient pas le poids en face de l'intérêt stratégique de ces bombardements. <ref> Royal Air Force Centre for Air Power Studies. Air historical branch  (1).  Air Ministry RAF Narration. ''The liberation of North-West Europe'' vol. 1 ''The landing in Normandy'' chap 8, pp 178, 182</ref>
 
Rennes va ainsi recevoir des bombes de la RAF, dans la nuit du 8 au 9 juin, puis de la 8e Air Force, de jour le 12 juin.
 
===L'objectif : contrecarrer les déplacements ennemis===
 
Les deux bombardements de juin sur Rennes ont été décidés pour répondre à des buts stratégiques exposés postérieurement, au commandement suprême allié, en novembre 1944, par l'Air Marshal Sir Trafford Leigh-Mallory, commandant en chef de la force expéditionnaire aérienne alliée :
Les deux bombardements de juin sur Rennes ont été décidés pour répondre à des buts stratégiques exposés postérieurement, au commandement suprême allié, en novembre 1944, par l'Air Marshal Sir Trafford Leigh-Mallory, commandant en chef de la force expéditionnaire aérienne alliée :


" ''A J+1, je décidai donc une série d'attaques contre les carrefours ferroviaires situés dans la zone tactique afin d'établir ainsi une ligne au-delà de laquelle les mouvements ennemis par fer ne pourraient se faire vers la zone de bataille. Le bomber command de la RAF attaque Rennes, Alençon, Fougères, Mayenne. A l'intérieur de la zone tactique ainsi définie, les bombardiers alliés avaient causé de telles destructions au bout de trois jours que tous les déplacement par fer ou par les grandes routes avaient été pratiquement interrompus de jour. L'ennemi dut se déplacer surtout de nuit et par des routes secondaires. Le groupe n°2 de la seconde force aérienne tactique de la RAF, dont les équipages avaient été spécialement entraînés au harcèlement de nuit, utilisa des bombardiers légers et moyens, fréquemment par de très mauvaises conditions atmosphériques, avec des succès marquants contre ce mouvement''." Mais il concède que "''la persistance du mauvais temps contrecarra considérablement les opérations aériennes ainsi que la grande énergie et l'ingéniosité de l'ennemi à réparer les coupures de rail malgré la nécessité pour lui de se déplacer principalement de nuit''." Puis il remarque qu'on s'attendait à ce que ses forces en Bretagne se déplaceraient par la route. <ref> ''Opérations aériennes de la force aérienne expéditionnaire alliée en Europe du nord-ouest du 15 novembre 1943 au 30 septembre 1944'' -Supplément à ''The London Gazette'' du mardi 31 décembre 1946 n°37838 - jeudi 2 janvier 1947.</ref>. De fait, un groupe de combat de la 265e division d'infanterie allemande, en garnison près de Quimper, mis en mouvement par train le 10 juin pour gagner le front, ne put atteindre, en raison des coupures de voie, Rennes que six jours plus tard : il lui avait fallu une semaine pour un trajet de moins de 160 km par voie ferrée et il dut poursuivre le trajet par route. <ref> Hyper war Army Air Forces in world war II volume III Europe - General of railroad troops -sit.reprts 14-24 juin 1944- journal et cartes de situation du groupe d'armée B</ref>
" ''A J+1, je décidai donc une série d'attaques contre les carrefours ferroviaires situés dans la zone tactique afin d'établir ainsi une ligne au-delà de laquelle les mouvements ennemis par fer ne pourraient se faire vers la zone de bataille. Le bomber command de la RAF attaque Rennes, Alençon, Fougères, Mayenne. A l'intérieur de la zone tactique ainsi définie, les bombardiers alliés avaient causé de telles destructions au bout de trois jours que tous les déplacement par fer ou par les grandes routes avaient été pratiquement interrompus de jour. L'ennemi dut se déplacer surtout de nuit et par des routes secondaires. Le groupe n°2 de la seconde force aérienne tactique de la RAF, dont les équipages avaient été spécialement entraînés au harcèlement de nuit, utilisa des bombardiers légers et moyens, fréquemment par de très mauvaises conditions atmosphériques, avec des succès marquants contre ce mouvement''." Mais il concède que "''la persistance du mauvais temps contrecarra considérablement les opérations aériennes ainsi que la grande énergie et l'ingéniosité de l'ennemi à réparer les coupures de rail malgré la nécessité pour lui de se déplacer principalement de nuit''." Puis il remarque qu'on s'attendait à ce que ses forces en Bretagne se déplaceraient par la route. <ref> ''Opérations aériennes de la force aérienne expéditionnaire alliée en Europe du nord-ouest du 15 novembre 1943 au 30 septembre 1944'' -Supplément à ''The London Gazette'' du mardi 31 décembre 1946 n°37838 - jeudi 2 janvier 1947.</ref>.
 
De fait, un groupe de combat de la 265e division d'infanterie allemande, en garnison près de Quimper, mis en mouvement par train le 10 juin pour gagner le front, ne put atteindre, en raison des coupures de voie, Rennes que six jours plus tard : il lui avait fallu une semaine pour un trajet de moins de 160 km par voie ferrée et il dut poursuivre le trajet par route. "<ref> Hyper war Army Air Forces in world war II volume III Europe - General of railroad troops -sit.reprts 14-24 juin 1944- journal et cartes de situation du groupe d'armée B</ref>  "Un régiment de la 276e division d'infanterie, stationné dans la région de Vannes fut déplacé par train. Le train transportant la 1ére compagnie fut bombardé à Fougères, eut des tués et les wagons transportant les munitions et les équipements furent fortement endommagés. De plus, les wagons de chevaux détachés reculèrent sur 6,5 km. Quand on les retrouva les Français avaient ôté tous les chevaux. Il fallut à cette compagnie une semaine pour gaggner le front  distant de 240 km et la 2nde compagnie de ce régiment, bombardée dans son train à Rennes fut forcé de faire à pied le reste du trajet et la compagnie de commandement, abandonna son train aux environs de Rennes et avança à pied, se reposant de jour dans les bois et marchant dans l'obscurité. Il fallut sept jours au groupe de combat pour achever son déplacement." <ref> Royal Air Force Centre for Air Power Studies. Air historical branch  (1).  Air Ministry RAF Narration. ''The liberation of North-West Europe'' vol. 1 ''The landing in Normandy'' chap 8, p 186 </ref>


===8 juin : attaques aériennes autour de Rennes===
===8 juin : attaques aériennes autour de Rennes===
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