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"''Rennes vit bientôt avec stupeur une espèce de cour martiale s'installer dans le Palais''" pour juger les magistrats prisonniers, écrit Marteville. La Chalotais plaida l'illégalité du procès, soutenant que, comme procureur général, il avait le droit d'être jugé par le Parlement de Bretagne ou, à défaut, par celui de Bordeaux, conformément à la coutume de la province. Les juges n'osèrent pas le condamner sur la base d'expertises en écriture. Louis XV décida alors d'évoquer l'affaire devant le Conseil qui exila La Chalotais à Saintes (mai 1767). Cette sentence augmenta la fermentation des esprits. Philosophes, parlementaires, Jansénistes soutinrent que La Chalotais était victime de la vindicte du duc d'Aiguillon et des Jésuites. Des lettres-patentes du 5 août 1769 arrêtèrent le cours de la justice pour étouffer l'affaire et les parlements de mettre en cause le pouvoir du roi d'empêcher la justice. Le Roi ayant accepté de rappeler les parlementaires bretons qui avaient démissionné, le Parlement se réunit et réclama le retour des deux La Chalotais qui finit par être accordé en 1775 après que le nouveau roi, Louis XVI, eut rappelé les anciens parlements, revenant ainsi sur la réforme du chancelier Maupeou. Le château de Caradeuc, sous Bécherel, fut érigé en marquisat. La Chalotais fut autorisé à transmettre son office à son fils. | "''Rennes vit bientôt avec stupeur une espèce de cour martiale s'installer dans le Palais''" pour juger les magistrats prisonniers, écrit Marteville. La Chalotais plaida l'illégalité du procès, soutenant que, comme procureur général, il avait le droit d'être jugé par le Parlement de Bretagne ou, à défaut, par celui de Bordeaux, conformément à la coutume de la province. Les juges n'osèrent pas le condamner sur la base d'expertises en écriture. Louis XV décida alors d'évoquer l'affaire devant le Conseil qui exila La Chalotais à Saintes (mai 1767). Cette sentence augmenta la fermentation des esprits. Philosophes, parlementaires, Jansénistes soutinrent que La Chalotais était victime de la vindicte du duc d'Aiguillon et des Jésuites. Des lettres-patentes du 5 août 1769 arrêtèrent le cours de la justice pour étouffer l'affaire et les parlements de mettre en cause le pouvoir du roi d'empêcher la justice. Le Roi ayant accepté de rappeler les parlementaires bretons qui avaient démissionné, le Parlement se réunit et réclama le retour des deux La Chalotais qui finit par être accordé en 1775 après que le nouveau roi, Louis XVI, eut rappelé les anciens parlements, revenant ainsi sur la réforme du chancelier Maupeou. Le château de Caradeuc, sous Bécherel, fut érigé en marquisat. La Chalotais fut autorisé à transmettre son office à son fils. | ||
Une des quatre statues qui ornaient la façade du palais sur la [[ place du Parlement de Bretagne]] jusque dans les années soixante-dix du siècle dernier était celle de La Chalotais et la ville donna en 1862 à la rue parallèle au quai allant de la [[rue de Nemours]] à la [[place de Bretagne]] le nom de [[rue de La Chalotais]]. | Une des quatre statues qui ornaient la façade du palais sur la [[ place du Parlement de Bretagne]] jusque dans les années soixante-dix du siècle dernier était celle de La Chalotais, fulminant son fameux réquisitoire dans l'affaire des Jésuites, et la ville donna en 1862 à la rue parallèle au quai allant de la [[rue de Nemours]] à la [[place de Bretagne]] le nom de [[rue de La Chalotais]]. | ||
====références==== | ====références==== |
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