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« Quand la Chambre de commerce était banquière » : différence entre les versions

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Pendant la première guerre mondiale en France, timorés et prévoyants thésaurisèrent leur or et ce phénomène entraîna un plus large emploi de la monnaie de papier et donc un accroissement de l'émission des billets de banque. Cette inflation de la circulation fiduciaire se continua d'ailleurs sous l'effet des besoins, à mesure qu'intervenaient la réalisation simultanée de presque toutes les créances arrivant à échéance et le retrait de l'épargne à court terme aux guichets des caisses d'épargne et des banques. A la déclaration de guerre le mode de payement à crédit, si largement pratiqué en temps de paix, fit place aux règlements au comptant. De là, un accroissement très sensible des besoins de monnaie, auquel s'ajouta le ralentissement dans la circulation monétaire.  
Pendant la première guerre mondiale en France, timorés et prévoyants thésaurisèrent leur or et ce phénomène entraîna un plus large emploi de la monnaie de papier et donc un accroissement de l'émission des billets de banque. Cette inflation de la circulation fiduciaire se continua d'ailleurs sous l'effet des besoins, à mesure qu'intervenaient la réalisation simultanée de presque toutes les créances arrivant à échéance et le retrait de l'épargne à court terme aux guichets des caisses d'épargne et des banques. A la déclaration de guerre le mode de payement à crédit, si largement pratiqué en temps de paix, fit place aux règlements au comptant. De là, un accroissement très sensible des besoins de monnaie, auquel s'ajouta le ralentissement dans la circulation monétaire.  


Le gouvernement dut se rallier à l'idée d'une émission de très faibles coupures destinées à combler l'insuffisance de la monnaie métallique. Et c'est ainsi que, comme les villes, les chambres de commerce furent autorisées à émettre des billets de 2 francs, 1 franc, voire 50 centimes. Leur crédit propre constituait une garantie qui s'ajoutait à celle du fonds de sécurité que chacune d'elles se chargeait de constituer en billets de banque : il n'était donc pas à craindre que la nouvelle monnaie pût un jour se voir refuser la confiance du public et se déprécier. D'un autre côté, mieux que toute autre institution, les chambres de commerce étaient en mesure d'être exactement renseignées sur les besoins locaux de leurs ressorts respectifs et, par là même, de doser convenablement l'émission suivant des indices certains : les besoins seraient satisfaits, mais ne seraient pas dépassés.
Le gouvernement dut se rallier à l'idée d'une émission de très faibles coupures destinées à combler l'insuffisance de la monnaie métallique, dites "billets de nécessité". Et c'est ainsi que, comme les villes, les chambres de commerce furent autorisées à émettre des billets de 2 francs, 1 franc, voire 50 centimes. Leur crédit propre constituait une garantie qui s'ajoutait à celle du fonds de sécurité que chacune d'elles se chargeait de constituer en billets de banque : il n'était donc pas à craindre que la nouvelle monnaie pût un jour se voir refuser la confiance du public et se déprécier. D'un autre côté, mieux que toute autre institution, les chambres de commerce étaient en mesure d'être exactement renseignées sur les besoins locaux de leurs ressorts respectifs et, par là même, de doser convenablement l'émission suivant des indices certains : les besoins seraient satisfaits, mais ne seraient pas dépassés.


La Chambre de commerce de Rennes s'entendit avec celle de Saint-Malo pour émettre de tels billets, dès le 25 août 1915, sur lesquels figurent, de gauche à droite, les armes de Vitré, Rennes, Saint-Malo et Redon. Cette monnaie circula sur les trois quarts du département d'Ille-et-Vilaine, la circonscription de la Chambre de Fougères étant exclue.  Les porteurs de coupures pouvaient en exiger le remboursement pour une somme d'au moins 100 F. à la succursale de la banque de France de Rennes ou à son bureau de Saint-Malo. Le montant équivalant aux sommes émises était versé par les chambres en garantie-dépôt à la Banque de France. Le système persista après la guerre puisqu'on constate encore une émission en juillet 1921.
La Chambre de commerce de Rennes s'entendit avec celle de Saint-Malo pour émettre de tels billets, dès le 25 août 1915, sur lesquels figurent, de gauche à droite, les armes de Vitré, Rennes, Saint-Malo et Redon. Cette monnaie circula sur les trois quarts du département d'Ille-et-Vilaine, la circonscription de la Chambre de Fougères étant exclue.  Les porteurs de coupures pouvaient en exiger le remboursement pour une somme d'au moins 100 F. à la succursale de la banque de France de Rennes ou à son bureau de Saint-Malo. Le montant équivalant aux sommes émises était versé par les chambres en garantie-dépôt à la Banque de France. Le système persista après la guerre puisqu'on constate encore une émission en juillet 1921.
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