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==='''Un pauvre prédicateur, reçu comme un prince, dénonce le luxe et le vice'''=== | ==='''Un pauvre prédicateur, reçu comme un prince, dénonce le luxe et le vice'''=== | ||
En 1424 il aurait fondé deux couvents en Bretagne et un, en 1425 à Géronde, près de Sion, en Suisse romande. Disciple de l'Espagnol Vincent Ferrier, En 1428, il parcourut à dos de mulet, vêtu de sa bure, ceint d'une corde de chanvre, accompagné de disciples de la ''Societas fabri Thomas'' et de hordes d'enfants. Il était accueilli partout somptueusement, le seigneur du lieu en tête, et recevait des cadeaux précieux pour l'ornement des églises et chapelles. Après avoir prêché à Nevers, à Reims, il parcourut ainsi la Flandre, le Boulonnais, l'Artois et la Picardie, prêchant de chaires ou estrades magnifiquement dressées, dénonçant les vices du temps, devant des foules de 15000 à 20000 personnes. Il voyait dans les hennins, ces hautes coiffes coniques à la mode chez les dames, le parangon honteux du luxe, au point qu'il encourageait les gamins à crier :"Au hennin !", voire à décoiffer les porteuses. Non seulement il jetait l'anathème sur les atours féminins mais il stigmatisait les jeux; à sa suite on entassait et on brûlait les dés, les quilles, les échecs, les ornements de coiffure et autres éléments du vice et du luxe, ainsi à Valenciennes, après avoir prêché six jours de suite sur le marché<ref>''Tournois, joutes, pas d'armes dans les villes de Flandre à la fin du Moyen Âge (1300-1486)'', par Evelyne Van Den Neste, Mémoirs et documents de l'Ecole des Chartes -1996</ref>, mais on l'applaudit surtout quand, défendant la pauvreté, l'humilité et le travail, il dénoncait en regard la corruption du clergé, des évêques | En 1424 il aurait fondé deux couvents en Bretagne et un, en 1425 à Géronde, près de Sion, en Suisse romande. Disciple de l'Espagnol Vincent Ferrier, En 1428, il parcourut à dos de mulet, vêtu de sa bure, ceint d'une corde de chanvre, accompagné de disciples de la ''Societas fabri Thomas'' et de hordes d'enfants. Il était accueilli partout somptueusement, le seigneur du lieu en tête, et recevait des cadeaux précieux pour l'ornement des églises et chapelles. Après avoir prêché à Nevers, à Reims, il parcourut ainsi la Flandre, le Boulonnais, l'Artois et la Picardie, prêchant de chaires ou estrades magnifiquement dressées, dénonçant les vices du temps, devant des foules de 15000 à 20000 personnes. Il voyait dans les hennins, ces hautes coiffes coniques à la mode chez les dames, le parangon honteux du luxe, au point qu'il encourageait les gamins à crier :"Au hennin !", voire à décoiffer les porteuses. Non seulement il jetait l'anathème sur les atours féminins mais il stigmatisait les jeux; à sa suite on entassait et on brûlait les dés, les quilles, les échecs, les ornements de coiffure et autres éléments du vice et du luxe, ainsi à Valenciennes, après avoir prêché six jours de suite sur le marché<ref>''Tournois, joutes, pas d'armes dans les villes de Flandre à la fin du Moyen Âge (1300-1486)'', par Evelyne Van Den Neste, Mémoirs et documents de l'Ecole des Chartes -1996</ref>, mais on l'applaudit surtout quand, défendant la pauvreté, l'humilité et le travail, il dénoncait en regard la corruption du clergé, des évêques, des cardinaux et même du Vatican, notamment le concubinage des prêtres; il en arriva à penser que leur mariage serait un remède à ce mal, de même que manger de la viande valait mieux que de consommer des poissons fort coûteux. Il est le créateur de la congrégation des Carmes de Mantoue.[3]. | ||
==='''brûlé vif comme hérétique'''=== | ==='''brûlé vif comme hérétique'''=== | ||
En 1432 il arrive à Rome, accompagnant les ambassadeurs de la république de Venise, où il dénonce les vices de la Curie mais l'hérésie de Husse et la lutte du pape Eugène IV contre le concile de Bâle qui visait justement à réformer la Curie fit considérer Connecte comme un possible suppôt des pères de Bâle. Il refusa de se rendre aux appels du pape qui voulait l'entendre et le fit arrêter après qu'il eut essayé de sauter par une fenêtre. Le pape missionna les cardinaux de Rouen et de Navarre pour l'examiner et Connecte, soupçonné d'hérésie, torturé, flagellé, refusa de se rétracter et finit sur le bûcher.[4] Le pape se serait repenti d'avoir laissé le Carme aux mains de l'Inquisition. | En 1432 il arrive à Rome, accompagnant les ambassadeurs de la république de Venise, où il dénonce les vices de la Curie mais l'hérésie de Husse et la lutte du pape Eugène IV contre le concile de Bâle qui visait justement à réformer la Curie fit considérer Connecte comme un possible suppôt des pères de Bâle. Il refusa de se rendre aux appels du pape qui voulait l'entendre et le fit arrêter après qu'il eut essayé de sauter par une fenêtre. Le pape missionna les cardinaux de Rouen et de Navarre pour l'examiner et Connecte, soupçonné d'hérésie, torturé, flagellé, refusa de se rétracter et finit sur le bûcher.[4] Le pape se serait repenti d'avoir laissé le Carme aux mains de l'Inquisition. Baptiste Mantouan, général des Carmes en 1513, en fit un martyr. | ||
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