« Journée des barricades » : différence entre les versions

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Mercoeur, croyant son pouvoir bien assis à Rennes, quitte la ville le 28 mars pour Fougères,  et demande à la Communauté de Rennes de soutenir l'effort à Vitré pour se débarrasser des Huguenots qui sont au château mais, Mercoeur absent, les "royaux" rennais refusent; ils entreprennent de retourner la population en faveur du roi, et sans difficulté, celle-ci étant à la fois attachée à la religion catholique et au roi. Des lettres du roi parviennent d'ailleurs le 4 avril, ordonnant "'' sous peine de la vie à tous habitants de cette ville de prendre les armes autrement que par le commandement du sieur de Montbarot, de faire aucunes ligues, pratiques et associations''".  Le 5 avril au matin, le sénéchal Gui le Méneust de Bréquigni parcourt la ville au cri de "Vive le Roi!" et est suivi par nombre de jeunes Rennais qui désarment le capitaine Jean; bientôt toute la ville retentit du même cri et à midi tous les officiers de Mercoeur étaient prisonniers. Le jésuite Odon Pigenat s'enfuit et Bertrand d'Argentré fut chassé. La Hunaudaye rentre le lendemain avec des gentilhommes royalistes. Fort des lettres du roi, Montbarot et de retour le 8. Mercoeur, rentrant de Fougères apprend la nouvelle, "tout ahuri et estonné" et envoie une lettre de menaces qui sera vaine. est révoqué et destitué de ses fonctions  de gouverneur de Bretagne par le roi. Le 13 avril, le Parlement qui avait écrit, sans succès pour demander au duc de cesser toute hostilité, mit Mercoeur hors-la-loi, déclara rebelles ses partisans avec confiscation de leurs biens et déchéance de noblesse et fit saisir les biens des évêques de Rennes et de Dol. Voici que le peuple acclame maintenant le nom du roi. Deux bourgeois sont envoyés à Tours avec mission de remettre au roi des lettres d'excuse. Rennes enverra du secours aux protestants de Vitré dont Mercoeur lèvera le siège, les troupes calvinistes sorties du château commettant alors des atrocités sur la population hostile.<ref> ''Rennes et la haute Bretagne'', par Joseph Chardronnet; Editions France-Empire - 1980</ref> Cette réaction de la capitale de la Bretagne, si importante pour les intérêts royaux, amena les Etats à faire frapper une médaille d'or avec, d'un côté les armes de la province et de l'autre celles du sénéchal de Brequigni considéré comme l'acteur principal de ce revirement.
Mercoeur, croyant son pouvoir bien assis à Rennes, quitte la ville le 28 mars pour Fougères,  et demande à la Communauté de Rennes de soutenir l'effort à Vitré pour se débarrasser des Huguenots qui sont au château mais, Mercoeur absent, les "royaux" rennais refusent; ils entreprennent de retourner la population en faveur du roi, et sans difficulté, celle-ci étant à la fois attachée à la religion catholique et au roi. Des lettres du roi parviennent d'ailleurs le 4 avril, ordonnant "'' sous peine de la vie à tous habitants de cette ville de prendre les armes autrement que par le commandement du sieur de Montbarot, de faire aucunes ligues, pratiques et associations''".  Le 5 avril au matin, le sénéchal Gui le Méneust de Bréquigni parcourt la ville au cri de "Vive le Roi!" et est suivi par nombre de jeunes Rennais qui désarment le capitaine Jean; bientôt toute la ville retentit du même cri et à midi tous les officiers de Mercoeur étaient prisonniers. Le jésuite Odon Pigenat s'enfuit et Bertrand d'Argentré fut chassé. La Hunaudaye rentre le lendemain avec des gentilhommes royalistes. Fort des lettres du roi, Montbarot et de retour le 8. Mercoeur, rentrant de Fougères apprend la nouvelle, "tout ahuri et estonné" et envoie une lettre de menaces qui sera vaine. est révoqué et destitué de ses fonctions  de gouverneur de Bretagne par le roi. Le 13 avril, le Parlement qui avait écrit, sans succès pour demander au duc de cesser toute hostilité, mit Mercoeur hors-la-loi, déclara rebelles ses partisans avec confiscation de leurs biens et déchéance de noblesse et fit saisir les biens des évêques de Rennes et de Dol. Voici que le peuple acclame maintenant le nom du roi. Deux bourgeois sont envoyés à Tours avec mission de remettre au roi des lettres d'excuse. Rennes enverra du secours aux protestants de Vitré dont Mercoeur lèvera le siège, les troupes calvinistes sorties du château commettant alors des atrocités sur la population hostile.<ref> ''Rennes et la haute Bretagne'', par Joseph Chardronnet; Editions France-Empire - 1980</ref> Cette réaction de la capitale de la Bretagne, si importante pour les intérêts royaux, amena les Etats à faire frapper une médaille d'or avec, d'un côté les armes de la province et de l'autre celles du sénéchal de Brequigni considéré comme l'acteur principal de ce revirement.


Ce comportement de la ville de Rennes en cette occasion et sa fidélité au roi par la suite auraient été des éléments de décision majeurs pour que le roi y établît ses lieutenants et que les Etats y fussent systématiquement convoqués.<ref> ''Histoire des Ducs de Bretagne'', par Pierre-François Guyot Desfontaines. t. 2, livre 8. Clousier - 1739</ref>
Ce comportement de la capitale de la Bretagne en cette occasion et sa fidélité au roi par la suite auraient été des éléments de décision majeurs pour que le roi y établît ses lieutenants et que les Etats y fussent systématiquement convoqués.<ref> ''Histoire des Ducs de Bretagne'', par Pierre-François Guyot Desfontaines. t. 2, livre 8. Clousier - 1739</ref>
La ville échappa désormais à la Ligue et, même après la mort tragique de Henri III par le poignard de Jacques Clément, le 1er août, l'avénement d'un roi protestant ne troubla pas le Parlement et les Rennais. Neuf ans plus tard, en mai 1598, le roi [[Henri IV à Rennes]] mesurera sa popularité dans la cité.
La ville échappa désormais à la Ligue et, même après la mort tragique de Henri III par le poignard de Jacques Clément, le 1er août, l'avénement d'un roi protestant ne troubla pas le Parlement et les Rennais. Neuf ans plus tard, en mai 1598, le roi [[Henri IV à Rennes]] mesurera sa popularité dans la cité.


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