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====Mercoeur dans Rennes====
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Mercoeur informé, quitte Nantes le 11 et, de Lohéac, arrive devant Rennes le 14 mars vers midi, contourne la ville pour se présenter au nord devant la Porte aux Foulons que les Ligueurs, qui en étaient maîtres, lui ouvrirent. Il put ainsi entrer dans la cité sans coup férir, avec sa garde mais sans troupes, conformément à la demande du Parlement, et une députation du parlement lui remit officiellement les clés de la cité. Le mercredi, à la Maison de ville, soixante notables assemblés protestent devant lui de leur entière soumission à l'autorité du roi et à l'église catholique et les échanges de propos avec le Parlement royaliste sont hypocrites de part et d'autres. <ref> ''Histoire de Bretagne 1515-1715'',ch. VIII, par Arthur Le Moyne de la Borderie</ref> <ref> ''La journée des barricades à Rennes et la Ligue à Rennes, mars et avril 1589'', par Sigismond Ropartz. Bulletin de la Société archéologique d'Ille-et-Vilaine. t. XI -1877</ref><ref>  ''Histoire de Bretagne des origines à nos jours'', par  E. Durtelle de Saint-Sauveur. t.2. Plihon et Plon - 1935</ref> le sénéchal Méneust de Bréquigny est destitué. Montbarot, retranché dans la tour des [[Portes Mordelaises], fait de la résistance mais finit par sortir pour se retirer dans sa campagne. Mercoeur, auprès duquel s'empressent les Ligueurs rennais, déclare couvrir les incidents du lundi 13 et fait arrêter le premier président du Parlement de Rennes, Faucon de Ris, chargé de le surveiller, ainsi que ses fils et gendre; il préside l'assemblée de la Communauté et décide que seront envoyés  "au diable touz les huguenots, faulteurs et gens de la nouvelle opinion". <ref> ''Histoire de Rennes'', sous la direction de Jean Meyer; Privat, éditeur - 1972</ref> Il fait élire un nouveau capitaine en remplacement de Montbarot qui a quitté la ville et il fait prêter serment aux notables de pourvoir à la conservation de la religion catholique et au maintien de l'autorité du roi sous la conduite du duc de Mercoeur.
Mercoeur informé, quitte Nantes le 11 et, de Lohéac, arrive devant Rennes le 14 mars vers midi, contourne la ville pour se présenter au nord devant la Porte aux Foulons que les Ligueurs, qui en étaient maîtres, lui ouvrirent. Il put ainsi entrer dans la cité sans coup férir, avec sa garde mais sans troupes, conformément à la demande du Parlement, et une députation du parlement lui remit officiellement les clés de la cité. Le mercredi, à la Maison de ville, soixante notables assemblés protestent devant lui de leur entière soumission à l'autorité du roi et à l'église catholique et les échanges de propos avec le Parlement royaliste sont hypocrites de part et d'autres. <ref> ''Histoire de Bretagne 1515-1715'',ch. VIII, par Arthur Le Moyne de la Borderie</ref> <ref> ''La journée des barricades à Rennes et la Ligue à Rennes, mars et avril 1589'', par Sigismond Ropartz. Bulletin de la Société archéologique d'Ille-et-Vilaine. t. XI -1877</ref><ref>  ''Histoire de Bretagne des origines à nos jours'', par  E. Durtelle de Saint-Sauveur. t.2. Plihon et Plon - 1935</ref> le sénéchal Méneust de Bréquigny est destitué. La Hunaudaye, dont les pouvoirs tombaient en présence du gouverneur, s'était éloigné mais Montbarot, retranché dans la tour des [[Portes Mordelaises], fit de la résistance mais finit par sortir pour se retirer dans sa campagne. Mercoeur, auprès duquel s'empressent les Ligueurs rennais, déclare couvrir les incidents du lundi 13 et fait arrêter le premier président du Parlement de Rennes, Faucon de Ris, chargé de le surveiller, ainsi que ses fils et gendre; il préside l'assemblée de la Communauté et décide que seront envoyés  "au diable touz les huguenots, faulteurs et gens de la nouvelle opinion". <ref> ''Histoire de Rennes'', sous la direction de Jean Meyer; Privat, éditeur - 1972</ref> Il fait élire un nouveau capitaine en remplacement de Montbarot et il fait prêter serment aux notables de pourvoir à la conservation de la religion catholique et au maintien de l'autorité du roi sous la conduite du duc de Mercoeur.


====Revirement des versatiles Rennais====
====Revirement des versatiles Rennais====


Mercoeur, parti à Fougères, demande à la Communauté de Rennes de soutenir l'effort à Vitré pour se débarrasser des Huguenots qui sont au château mais, Mercoeur parti, les "royaux" ont retourné la population en faveur du roi. Des lettres du roi parviennent le 4 avril, ordonnant "'' sous peine de la vie à tous habitants de cette ville de prendre les armes autrement que par le commandement du sieur de Montbarot, de faire aucunes ligues, pratiques et associations''".  Le 5 avril au matin, le sénéchal Méneust de Bréquigny parcourt la ville au cri de "Vive le Roi!" et est suivi par nombre de jeunes Rennais qui désarment le capitaine Jean, et à midi tous les officiers de Mercoeur étaient prisonniers. La Hunaudaye rentre le lendemain avec des gentilhommes royalistes. Fort des lettres du roi, Montbarot et de retour le 8. Mercoeur, rentrant de Fougères apprend la nouvelle, "tout ahuri et estonné" et envoie une lettre de menaces qui sera vaine. est révoqué et destitué de ses fonctions  de gouverneur de Bretagne par le roi. Le 13 avril, le Parlement met Mercoeur hors-la-loi, déclare rebelles ses partisans avec confiscation de leurs biens et déchéance de noblesse. Voici que le peuple acclame maintenant le nom du roi. Deux bourgeois sont envoyés à Tours avec mission de remettre au roi des lettres d'excuse. Rennes enverra du secours aux protestants de Vitré dont Mercoeur lèvera le siège, les troupes calvinistes sorties du château commettant alors des atrocités sur la population hostile.<ref> ''Rennes et la haute Bretagne'', par Joseph Chardronnet; Editions France-Empire - 1980</ref>
Mercoeur, parti à Fougères, demande à la Communauté de Rennes de soutenir l'effort à Vitré pour se débarrasser des Huguenots qui sont au château mais, Mercoeur absent, les "royaux" rennais ont retourné la population en faveur du roi. Des lettres du roi parviennent d'ailleurs le 4 avril, ordonnant "'' sous peine de la vie à tous habitants de cette ville de prendre les armes autrement que par le commandement du sieur de Montbarot, de faire aucunes ligues, pratiques et associations''".  Le 5 avril au matin, le sénéchal Méneust de Bréquigny parcourt la ville au cri de "Vive le Roi!" et est suivi par nombre de jeunes Rennais qui désarment le capitaine Jean, et à midi tous les officiers de Mercoeur étaient prisonniers. La Hunaudaye rentre le lendemain avec des gentilhommes royalistes. Fort des lettres du roi, Montbarot et de retour le 8. Mercoeur, rentrant de Fougères apprend la nouvelle, "tout ahuri et estonné" et envoie une lettre de menaces qui sera vaine. est révoqué et destitué de ses fonctions  de gouverneur de Bretagne par le roi. Le 13 avril, le Parlement met Mercoeur hors-la-loi, déclare rebelles ses partisans avec confiscation de leurs biens et déchéance de noblesse. Voici que le peuple acclame maintenant le nom du roi. Deux bourgeois sont envoyés à Tours avec mission de remettre au roi des lettres d'excuse. Rennes enverra du secours aux protestants de Vitré dont Mercoeur lèvera le siège, les troupes calvinistes sorties du château commettant alors des atrocités sur la population hostile.<ref> ''Rennes et la haute Bretagne'', par Joseph Chardronnet; Editions France-Empire - 1980</ref>


La ville échappa désormais à la Ligue et, même après la mort tragique de Henri III par le poignard de Jacques Clément, le 1er août, l'avénement d'un roi protestant ne troubla pas le Parlement et les Rennais. Neuf ans plus tard, en mai 1598, le roi [[Henri IV à Rennes]] mesurera sa popularité dans la cité.
La ville échappa désormais à la Ligue et, même après la mort tragique de Henri III par le poignard de Jacques Clément, le 1er août, l'avénement d'un roi protestant ne troubla pas le Parlement et les Rennais. Neuf ans plus tard, en mai 1598, le roi [[Henri IV à Rennes]] mesurera sa popularité dans la cité.
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