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Le passage, en première quinzaine d'août, d'un détachement de 60 lanciers prussiens, ne laissait pas présager la suite : le 2 septembre, les Rennais lisent une proclamation du préfet affichée, annonçant le cantonnement de troupes prussiennes à Rennes et demandant à la population de leur réserver bon accueil, louant en outre "le noble caractère de MM.les Généraux prussiens" ! C'est la 22e brigade commandée par le général Von Lobenthal qui est prévue pour Rennes et ses environs : 8500 hommes et 1800 chevaux ! Auxquels s'ajouteront, le 9 septembre, le commandant en chef du 6e corps de l'armée prussienne, le général Von Tauentzien et son état-major. | Le passage, en première quinzaine d'août, d'un détachement de 60 lanciers prussiens, ne laissait pas présager la suite : le 2 septembre, les Rennais lisent une proclamation du préfet affichée, annonçant le cantonnement de troupes prussiennes à Rennes et demandant à la population de leur réserver bon accueil, louant en outre "le noble caractère de MM.les Généraux prussiens" ! C'est la 22e brigade commandée par le général Von Lobenthal qui est prévue pour Rennes et ses environs : 8500 hommes et 1800 chevaux ! Auxquels s'ajouteront, le 9 septembre, le commandant en chef du 6e corps de l'armée prussienne, le général Von Tauentzien et son état-major. | ||
M. de la Villebrune, adjoint, fait placarder en l'absence du maire, le 5 septembre, un avis recommandant aux citoyens "tous les égards que méritent les troupes alliées"(!) et annonçant que l'administration municipale est en permanence pour recevoir des plaintes. Deux membres du conseil municipal siègeront en permanence à cet effet à l'hôtel-de-ville. On lit aussi, le 9 septembre, une proclamation du général Von Tauentzien aux Bretons ( en fait, seules sont occupées l'Ille-et-Vilaine et une partie des Côtes-du-Nord, jusqu'à Saint-Brieuc | M. de la Villebrune, adjoint, fait placarder en l'absence du maire, le 5 septembre, un avis recommandant aux citoyens "tous les égards que méritent les troupes alliées"(!) et annonçant que l'administration municipale est en permanence pour recevoir des plaintes. Deux membres du conseil municipal siègeront en permanence à cet effet à l'hôtel-de-ville. On lit aussi, le 9 septembre, une proclamation du général Von Tauentzien aux Bretons ( en fait, seules sont occupées l'Ille-et-Vilaine et une partie des Côtes-du-Nord, jusqu'à Saint-Brieuc. Il annonce que " ce n'est pas comme ennemis que nous entrons chez vous [...] vos familles, vos biens seront respectés; vous n'aurez à pourvoir qu'à la subsistance des troupes..." | ||
===Une cohabitation correcte=== | ===Une cohabitation correcte=== | ||
Il s'agit quand même pour les 26 000 Rennais de la subsistance d'environ 3500 hommes. Un journal local note :" Nous avons ici 3000 à 4000 hommes de garnison. Toutes ces troupes sont logées chez le bourgeois, parce que nous n'avons que des casernes trop petites et trop incommodes".<ref> Journal d'Ille-et-Vilaine -13 septembre 1815</ref> L'occupation s'écoula sans incidents graves notables. Deux militaires prussiens | Il s'agit quand même pour les 26 000 Rennais de la subsistance d'environ 3500 hommes. Un journal local note :" Nous avons ici 3000 à 4000 hommes de garnison. Toutes ces troupes sont logées chez le bourgeois, parce que nous n'avons que des casernes trop petites et trop incommodes".<ref> Journal d'Ille-et-Vilaine -13 septembre 1815</ref> L'occupation s'écoula sans incidents graves notables. Deux militaires prussiens sauvèrent même la vie d'un garde de voitures au [[Puits-Maugé]], tombé dans la Vilaine et le préfet exprima ses vifs remerciements au général Von Lobenthal.<ref> ''Bretagne et Germanie'',par Camille Le Mercier d'Erm - Stur n°36 janvier-avril 1935</ref> | ||
On se venge comme on peut. Le père Poganne, galettier au coin de la rue de la Visitation et de la rue Motte-Fablet, refusa de servir des Prussiens au motif qu'ils n'étaient ni bretons, ni français et, pour échapper à leurs menaces sur sa vie, il dut s'exécuter mais étala sur la tuile, du méchant suif au lieu de beurre. <ref> ''Cuisine traditionnelle de Bretagne'', par Simone Morand. Ed. Jean-Paul Gisserot - 1998 </ref> | On se venge comme on peut. Le père Poganne, galettier au coin de la rue de la Visitation et de la rue Motte-Fablet, refusa de servir des Prussiens au motif qu'ils n'étaient ni bretons, ni français et, pour échapper à leurs menaces sur sa vie, il dut s'exécuter mais étala sur la tuile, du méchant suif au lieu de beurre. <ref> ''Cuisine traditionnelle de Bretagne'', par Simone Morand. Ed. Jean-Paul Gisserot - 1998 </ref> |
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