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Rue de Brilhac

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La rue de Brilhac fut dénommée par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 12 décembre 1726. Cette rue appartient au quartier 1 : Centre. Elle s'étend de la rue de l'Hermine à l'ouest jusqu'à la place du Parlement de Bretagne à l'est.

Pendant la "drôle de guerre" Jean-Louis Crémieux habira au n° 1 de la rue, et ce domicile le conduisit à predre le pseudonyme de Crémieux-Brilhac.[1]

Elle rappelle :

Pierre de Brilhac

(26 janvier 1667, Saint-Gervais - 23 janvier 1734, Paris)[2]

Pierre de Brilhac, Chevalier, Seigneur de Nouzières et Vicomte de Gençay est le fils de Messire Nicolas de Brilhac, seigneur de Nouzières, conseiller au Parlement de Paris, et de dame Catherine Jeanne Auzanet.

Son père, en tant que membre du Parlement de Paris, fréquente notamment Racine et lui explique les rudiments du Droit, que le grand dramaturge utilise dans sa pièce intitulée "Les Plaideurs".

En 1688, Pierre de Brilhac rejoint son père au Parlement de Paris et devient conseiller.

Le 17 novembre 1693, il épouse, à Paris, Marie-Anne de Choüet de Genvreau, fille d'un Conseiller. Ce n'est qu'en 1703, le 2 mars, qu'il est nommé premier président du Parlement de Bretagne à Rennes, succédant ainsi à Le Feuvre de la Falluère.

Ainsi, lorsqu'il prend possession de sa nouvelle charge, de Brilhac ne connaît rien à la Bretagne et aux particularismes de cette province, très attachée à ses privilèges. L'ignorance de la réalité sociale de la région vaut à de Brilhac une mauvaise réputation.

En 1708, il épouse en secondes noces une Rennaise, fille d'un conseiller, Pélagie-Constance de Lys. De son premier mariage naîtra une fille, qui épousera le Conseiller de Robien et de son second mariage il aura un fils qui deviendra lui-même conseiller au Parlement.

Pendant les 30 années que dure l'exercice de Pierre de Brilhac, jamais il ne parvient à gagner l'estime et le respect des Bretons, qui le tiennent pour peu soucieux des intérêts de la province. Il est vrai que ce dernier se révèle très zélé et prompt à servir le Roi, ce qui ne lui confère pas, au contraire, la sympathie des membres de la Chambre qu'il dirige.

Sa sévérité est telle que, en disgrâce auprès de la Cour et du Régent, il doit s'exiler pendant 3 ans dans le Poitou, dont la maison de Brilhac est originaire. Ce n'est qu'en 1719 qu'il est autorisé à reprendre ses fonctions, mais ne jouit toujours pas de la considération des Bretons.

Cette antipathie s'explique par l'énergie employée par Pierre de Brilhac à servir le pouvoir royal, perçu par la province comme étant hostile aux libertés fondamentales de la Bretagne.

Pierre de Brilhac décède après trente années d'exercice d'une charge dans une province marquée par des particularismes très forts.

Pourquoi rue de Brilhac ?

Après l'incendie de 1720 qui détruisit près de 900 maisons, le Roi autorise la population à s'installer sur des terres lui appartenant afin d'éviter que les habitants ne quitte la ville pour aller s'installer ailleurs. On les autorise même à prendre des matériaux dans les gravats pour fabriquer des habitations provisoires à l'extérieur des murs d'enceinte.

C'est Jacques Gabriel, architecte du Roi qui est chargé de la reconstruction de la Ville qui ne débute que trois ans plus tard.

En juin 1726, une statue équestre de Louis XIV est inaugurée sur la Place du Parlement de Bretagne et le 12 décembre de la même année le Conseil de Rennes prend un Arrêt pour dénommer les nouvelles rues et place de la Ville de Rennes. Afin de montrer la toute puissance royale aux Bretons, considérés comme indisciplinés, les dénominations de voies devront partir de la Place du Parlement de Bretagne, symbole du pouvoir, et où est érigée la statue équestre. Le rue la plus proche du Parlement prend le nom de Rue Royale (Rue Nationale), puis dans son prolongement la Rue Dauphine (rue Lafayette), l'éventuel héritier de la couronne de France et pour compléter l'ordre hiérarchique Rue de Toulouse. Louis Alexandre de Bourbon, Comte de Toulouse qui est un des fils légitimé de Louis XIV, est alors gouverneur de Bretagne et donc représentant du Roi en Bretagne. Pour affirmer ce pouvoir, la voie face au Parlement et perpendiculaire à la Place prend le nom de Rue de Bourbon (rue Edith Cavell) et dans son prolongement Rue de Bretagne (Rue Jean Jaurès). Et pour la voie partant du bas de la Place du Parlement et rejoignant la place Royale (Place de la Mairie), il est décidé de donner le nom du Premier Président du Parlement et serviteur zélé du pouvoir Royal : Rue de Brilhac.

Dans son prolongement, un symbole de la Bretagne : l'Hermine.

Ce même jour, d'autres affirmations du pouvoir du Roi en dénommant l'Intendant de Bretagne à l'époque Fédeau de Brou, ainsi que des Lieutenants du Roi, beaux-frères du Comte de Toulouse : Château-Renault, d'Estrées, Coëtquen, et Volvire (rue Ferdinand Buisson). Les défenseurs de la Bretagne au XIVème siècle héritent des voies les plus éloignées de la Place du Parlement et proches de la vieille ville : Beaumanoir, de Montfort, de Clisson et du Guesclin.

Publicité de corsets, en fait, 7 rue de Brilhac, mais la place de la mairie est plus connue (Dans le programme de Rennes Théâtre, saison 1940-41)

Sur la carte

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Note et références

  1. Petit témoignage sur la drôle de guerre
  2. à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole