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Rue Robert Rême
La rue Robert Rême se situe dans le quartier 3 : Bourg l'Evesque – La Touche – Moulin du Comte entre la rue de Brest au sud et la rue de la Bascule au nord. Cette voie fut dénommée par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 22 juillet 1960[1], non loin du premier logement pour jeunes travailleurs qu'il mit en place, alors situé au 111 rue de Brest.
Cette voie rend hommage à Robert Rême, président fondateur des Amitiés Sociales à la fin de la seconde guerre mondiale (1917 - octobre 1959)
Au cours de l'année universitaire 1937-1938, deux étudiants se rencontrent à la faculté de Rennes. Le premier, Robert Rème a 20 ans et sort de l'institution Saint Martin, le second, Michel Le Roux[2], a 17 ans et sort du lycée. Tous deux vont militer à la JEC et se retrouver en octobre 1938, Robert Rème secrétaire général, et Michel Le Roux, l'un de ses adjoints avec la charge des sections des établissements publics.
C'est de là que tout va partir. Parmi les sections jécistes (de la Jeunesse étudiante chrétienne), celle de l'école d'industrie, proche de son domicile, boulevard Laënnec à Rennes, va retenir particulièrement Michel Le Roux. En effet, cet unique établissement public d'enseignement technique n'a pas d'internat. A travers le groupe qu'il rencontre, lui et Robert Rème découvrent les problèmes de vie des jeunes de 15 ans, venus du département ; et non seulement de ces élèves, mais aussi de leurs camarades, apprentis chez des artisans.
« Il y avait une aide considérable pour l'étudiant avec le restaurant, la cité universitaire et les services culturels qui s'établissaient justement à partir de cette époque 1937 - 1938... En 1937, il n'y avait aucun internat dans l'enseignement technique. »
— Michel Le Roux, co-fondateur de l'association, en 1958
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Robert Rème est soldat en 1939 mais il se retrouve libre en 1940. Dès 1941, il va créer le premier internat technique public rennais : le centre d'apprentissage rue Victor Rault (devenu aujourd'hui le Lycée Jean Jaurès). C'était l'Occupation : seules des associations sportives peuvent naître. Robert Rème créé l'association "Les Gars d'Arvor", association qui demeurera un temps dans les FJT. L'association organise plusieurs colonies de vacances en 1942, et en 1943, cinq camps de vacances sont organisés. Trente jeunes du lycée et des écoles de Rennes passèrent deux mois et demi près de Bain-de-Bretagne, tandis que cinquante autres issus des EPS allèrent à Plerguer.
Robert Rème se préoccupe d'un logement éventuel pour les jeunes travailleurs, et trouve une maison au 111 rue de Brest (entrée rue Vaneau). Dès juin 1944 il se trouve rue Victor Rault avec quelques 30 jeunes que les circonstances (le débarquement allié...) empêchent de rentrer chez eux. Rème fait appel à Michel Le Roux qui vient l'aider. L'équipe ainsi constituée va faire de la rue Vaneau un premier lieu d'hébergement et occupe dès la mi-septembre 1944 (avec l'accord officieux d'un adjoint au maire Henri Fréville) l'ancien Hôtel Gaze quai Lamennais à Rennes. Là est installé un premier foyer : des dortoirs avec une équipe d'animateurs. Il fut décidé de créer une association pour couvrir ces opérations. Ainsi est née l'association « Les Amitiés sociales ».
Les foyers de jeunes travailleurs (FJT) sont donc nés à Rennes, il y a soixante ans sous l'impulsion d'une association, « Les Amitiés sociales ». Toujours active, elle inaugure, le 11 avril 2011, son quatrième foyer rennais, avenue Gros Malhon, et le baptise "Foyer Robert Rème"[3]. Dédiées au départ à l'accueil des jeunes ruraux ouvriers, « Les Amitiés sociales » ne fournissent pas seulement un toit, elle participent à la socialisation de 1 300 jeunes, souvent en situation précaire. La question de l'accueil des jeunes ruraux ouvriers ou apprentis qui, contrairement aux étudiants, arrivaient en ville sans qu'il existe de structures d'hébergement, trouva ainsi ici une réponse appropriée[4].
Robert Rème entendait développer la formation professionnelle avec la mise en place de cours du soir. Après une journée de travail éprouvante, les jeunes se retrouvaient livrés à eux-mêmes sans but et sans espérance de progression personnelle. C'est en dirigeant le centre de formation professionnelle de la rue Victor Rault à Rennes que Robert Rème prit conscience qu'un certain nombre d'apprentis n'avaient pas la chance de voir leurs intérêts défendus par une école, un syndicat, une confédération. Conscient que les employeurs abusaient souvent de cet isolement, Robert Rème entreprit de regrouper l'ensemble des apprentis isolés dans des activités collectives.
Robert Rème fait partie des figures rennaises qui ont ainsi marqué durablement la prise en charge de la jeunesse, à l'instar de Guy Houist[5], Jean Verpraët (1924-2008), Michel Le Roux, Jean Le Mesle...
Sur la carte
Note et références
- ↑ Délibérations municipales, Archives de Rennes
- ↑ Une salle Michel Leroux existe depuis 2008 au sein du "4 Bis" situé au 4 bis cours des Alliés. Michel Le Roux (1920, Le Mans - 2005, Rennes) a été animateur à la Jeunesse étudiante catholique (JEC), à l'organisation des Foyers de jeunes travailleurs (FJT). Il a créé à la Libération la Fédération des amitiés sociales, puis en 1955 l'Union nationale des FJT. Démocrate chrétien, il fut élu au conseil municipal de Rennes en 1959, sous la mandature d'Henri Fréville. Adjoint au maire, chargé de la Culture de 1965 à 1971, il fut à l'origine de la création de l'Office social et culturel de la ville
- ↑ http://www.placepublique-rennes.com/article/Les-Amities-sociales-ont-invente-les-Foyers-de-jeunes-travailleurs-1
- ↑ Place Publique - septembre/octobre 2011 - https://www.fjt-rennes.fr/app/uploads/2023/03/PP13_Foyers_de_jeunes_travailleurs.pdf
- ↑ square Guy Houist