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Rue Jean-Denis Lanjuinais

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La rue Jean-Denis Lanjuinais, plus communément appelée "rue Lanjuinais", se situe dans le centre ville de Rennes. Elle relie le quai Lamennais au nord au boulevard de la Liberté au sud. Cette voie fut dénommée par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 16 décembre 1862.

La rue honore la mémoire de Jean-Denis Lanjuinais, né à Rennes le 12 mars 1753. Juriste et homme politique français de la fin du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle, il fut, entre autres, député pour la sénéchaussée de Rennes aux États généraux de 1789, puis député d'Ille-et-Vilaine à la Convention nationale.

Le mûrier de la rue Lanjuinais

« Et nous aussi, du temps que nous étions des écoliers, nous élevions des vers à soie...

« L'élevage du ver à soie ? Mais ça me connaît » se sont exclamés hier de nombreux Rennais en lisant le remarquable article de M. le professeur Chrétien, consacré à la sériciculture dans l'Ouest. Et dans leur mémoire où ils sommeillaient depuis 30 ans se sont éveillés les vieux souvenirs d'enfance. [...]

Il a fallu l'article de l'Ouest-Eclair pour leur rappeler qu'à cette époque, où ils n'étaient encore qu'écoliers, ils étaient déjà sériciculteurs.

De quelle sollicitude insoupçonnée à cet âge nous les entourions nos chers vers à soie, prisonniers dans les boîtes de carton percées de trous ! Avec quelle attention nous en suivions les progrès ! Et quand venait l'époque de la métamorphose, vingt fois, trente fois, par jour le couvercle de la boîte était soulevé, et c'étaient des alternatives de satisfactions et d'inquiétudes. [...]

Dans les collèges et au lycée, il va sans dire que la sériciculture était florissante. Peu d'internes dont le pupitre n'était pas un nid à vers. [...]

Mais vous vous demandez peut-être comment nous nourrissions nos élèves, comment nous nous procurions les indispensables feuilles de mûriers.

Mais il y a des mûriers au pays de Rennes ; il n'y en a pas autant que des pommiers ; il y en avait suffisamment pour faire face à nos besoins et ces mûriers étaient, ma foi, des arbres fort bien venus.

- Moi, vous dira l'un, je m'approvisionnais rue Lanjuinais, à un mûrier situé en bordure d'un jardin et dont les branches débordaient sur la rue.

- Moi, répondra un autre, je m'en allai galvauder jusque derrière l'abattoir où je faisais une abondante moisson.

Il y en avait bien d'autres mûriers qui existent encore aujourd'hui et le jeudi les petits éleveurs organisaient des expéditions dans les faubourgs de Rennes en quête des précieuses feuilles.

D'ailleurs, on en vendait en ville : telle boutique du Champ-Jacquet, telle autre de la rue de Brest les débitaient par petits paquets. »

— Henry Jan
Origine : L'Ouest-Eclair, numéro du 19 septembre 1924, page 4 • Recueilli par Manu35 • 2024licence

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