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Rue Durafour

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La rue Durafour, axée nord - sud, parallèle au boulevard de Strasbourg dans sa plus grande longueur, joint la rue de Paris à ce boulevard en fin de tracé infléchi à l'est. Elle porta jusqu'en 1934 le nom officieux de rue de Saint-Jacques et auparavant celui de rue Jacques, nom donné par les habitants du quartier en référence à celui du propriétaire qui l'avait ouverte sur son terrain. [1]

« LA RUE SAINT-JACQUES. On nous écrit :

Comme suite à notre entrefilet de samedi, concernant le boulevard Jeanne d'Arc, nous appelons tout particulièrement l'attention de l'administration compétente sur la situation anormale de la rue Saint-Jacques, parallèle au boulevard de Strasbourg.

Quoique de largeur régulière et très populeuse, cette rue n'est pas classée ! Aucun service de voirie n'y fonctionne ; elle n'est même pas éclairée !! C'est dire que la nuit, surtout en hiver, on y patauge continuellement.

De plus, au lieu d'avoir son débouché naturel en ligne droite sur le boulevard Jeanne d'Arc, elle fait un brusque détour à 40 mètres environ de ce dernier, pour aboutir en angle droit au boulevard de Strasbourg, à l'intersection du boulevard Jeanne d'Arc.

Nous ignorons par suite de quelles circonstances cette rue, qui devrait être une belle voie, n'a point été admise par la Ville, mais il est évident que pour la salubrité et l'embellissement de notre cité, le conseil et l'administration municipale devraient remédier à cet état de choses, en accordant aux contribuables de la rue Saint-Jacques, avec la terminaison régulière de leur rue, les avantages de voirie dont profitent les habitants des rues voisines, d'autant que les dépenses pour le redressement de la rue seraient peu élevées, sinon nulles, la vente du terrain abandonné pouvant produire compensation. »

— L'Ouest-Eclair
Origine : Numéro du 4 novembre 1907 • Recueilli par Manu35 • 2018licence


« Nous recevons en ce moment de nombreuses réclamations de la part de certains habitants de nouvelles rues, classées, dont la chaussée n'a jamais été terminée et qui interdit tout accès aux véhicules. [...] En voici une autre concernant les rues St-Jacques et Elisa Mercoeur :

Monsieur le Rédacteur,

Depuis le début de novembre, les rues Saint-Jacques et Elisa-Mercoeur, classées par la Ville, sont en chantier.

En tout et pour tout, l'entrepreneur chargé des travaux a employé 7 ouvriers. Les habitants ne peuvent plus sortir ni voitures, ni marchandises. Ces rues sont complètement impraticables, même pour les piétons. Cependant, depuis le mardi 31 janvier, ce chantier est délaissé.

Puisqu'il se trouve bien à la Mairie un service qui saura envoyer la note à payer aux riverains, ne pourrait-il s'y trouver également quelqu'un pour activer les travaux ?

Pourquoi ne pas avoir employé davantage d'ouvriers, alors qu'en décembre l'équipe travaillait jusqu'à 7 heures le soir ?

Oublier qu'il y a des chômeurs à Rennes ! Oublier aussi que les commerçants sont lésés par ces interminables travaux, est-ce d'une bonne administration ? »

— Un habitant de la rue St-Jacques, dans L'Ouest-Eclair
Origine : Numéro du 8 février 1933 • Recueilli par Manu35 • 2018licence


« D'autre part le Conseil a décidé également de changer la dénomination des rues suivantes : [...] Rue Saint-Jacques : rue Durafour, ancien ministre du Travail (1876-1932). »

— L'Ouest-Eclair
Origine : Numéro du 29 octobre 1938 • Recueilli par Manu35 • 2018licence

La Ville a rendu ainsi hommage à :

Antoine Joseph Durafour

Ministre du Travail

(12 août 1876, Saint-Étienne - 25 avril 1932, Saint-Étienne)

Après de brillantes études au lycée de Saint-Étienne et à la Faculté de droit de Lyon, il s'inscrivit au barreau de Saint-Étienne en 1898. Malgré un talent oratoire, le jeune avocat se tourna vers la politique et fut conseiller général de Saint-Étienne de 1907 à 1931 (président de 1920 à 1930) et élu maire de cette ville le 2 août 1930.

Constamment élu député de 1910 à 1928, il lutte pour la défense des travailleurs. Inscrit au groupe radical-socialiste, il fait successivement partie de la Commission des mines et des douanes, de la Commission chargée d'examiner les divers traités de paix, de la Commission du travail. Il est président de la Commission des mines, puis de celle du travail en 1928. Sa grande connaissance des problèmes sociaux amène Paul Painlevé Wikipedia-logo-v2.svg, puis Aristide Briand Wikipedia-logo-v2.svg à le choisir comme Ministre du Travail dans leurs Ministères du 17 avril 1925 au 23 juin 1926. Il est également président du groupe parlementaire de défense des mutilés du travail et de celui de défense des blessés du poumon.

Il a fait voter de nombreuses lois sociales : pendant la Première Guerre mondiale la loi des « 5 sous pour les poilus », la loi de huit heures dans les mines et celle sur les assurances sociales. Il est à l'origine de nombreuses lois sur la législation du travail, les retraites ouvrières et paysannes, l'interdiction du travail de nuit dans les mines, de la création des chambres de métiers, etc. Il collabore également à la discussion des lois accordant des majorations aux mutilés du travail. C'est à lui que l'on doit la loi du 28 décembre 1927 sur la mutualité française.

Il allait être réélu en 1932, quand la mort le frappe à 56 ans. Parmi ses projets inachevés : une proposition de loi tendant à la nationalisation des mines, une relative à l'abolition de la peine de mort, un projet de loi, enfin, déposé par le gouvernement en juillet 1925, tendant à instituer des vacances obligatoires et payées pour tous les travailleurs français, projet repris en 1936 par le gouvernement du Front populaire.

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Références

  1. Les rues de Rennes, par Lucien Decombe, Le Roy éd. - 1892