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Le bois des Hautes-Ourmes : contes et légendes
Texte rédigé par André Sauvage, dans le cadre de l'Atelier Urbain du Blosne.
Des noms qui interrogent
Il a porté des noms changeants, étranges : bois des Corbeaux, bois des Allemands, bois des Ormes, parc des Hautes Ourmes, plaine d’aventures
Un lieu où les morts se sont donné rendez-vous
Au Moyen Âge : la prairie servit de Champ de Justice, et sur les fourches patibulaires à 4 pots (gibet constitué de quatre colonnes de pierres sur lesquelles reposait une traverse de bois horizontale), la vue des corps des condamnés pendus, en attente d’être dévorés par les oiseaux de proie, exposés à la vue des passants en a effrayé plus d’un.
Durant la seconde guerre mondiale, les Allemands occupèrent le manoir et ses dépendances. Ils y installèrent un dépôt d’essence. Et ils firent d’un carré à l’est du bois, un cimetière. Combien y trouvèrent là une inhumation provisoire ? On dénombra quelque 375 sépultures de dépouilles d’Allemands, d’Italiens, d‘Autrichiens et de 5 miliciens français tués entre 1941 et 1944. On apprit alors que ce " cimetière clandestin avait été aménagé sans aucune autorisation par les occupants afin de regrouper toutes les sépultures de nazis en Bretagne portant l'uniforme allemand »[1].
Un lieu bâti
Deux constructions remarquables dans les environs : d’abord le manoir des Hautes Ourmes, propriété des De Rieux, comprenant une retenue (pour la villégiature des propriétaires) et les bâtiments pour les fermiers (les Gruel jusqu’en 1965, date de sa destruction).
Ensuite, la chapelle des Hautes Ourmes : dans cette chapelle, les hommes du manoir et de ses dépendances y étaient enterrés. La chapelle subit le même sort (début 1966). Autour de celle-ci d’étranges histoires relataient des agressions subies par des passants.
Le bois pris dans l’urbanisation de la Zup
Le bois épais, un peu mystérieux avec en son centre, la prairie offrait un cadre d’exception, en faisant le terrain de jeu favori des enfants jusqu’à l’âge de 11-12 ans. Il devint la propriété de la ville de Rennes et avec l’urbaniste Marty, il fut décidé de la conserver pour en faire un parc ; ce dernier tenta de sauver de très beaux arbres qui furent abattus pour rectifier la route (Vern). Le Bois témoigne encore du passé par son boisement : chênes, pins noirs d’Autriche, variété arbustive.
Dès 1962, divers organismes (CAF, ville, OSC) avaient demandé la réalisation de deux terrains d’aventures. Sur pression du directeur de l’OSC (J. Verpraët), on décida d’un terrain à proximité des immeubles, et ce fut au nord du Bois (2400 m2, le long du boulevard Léon Grimault). Ouvert en 1977, il accueillit des enfants et jeunes dans un contexte bohème. Avec la fin de ces espaces en France, le « couloir d’aventures » se referma en 1983.
Sur la carte
Géolocalisation
48.089440°, -1.645280°