Piscine dans la rivière à Cesson-Sévigné
La piscine dans la rivière est un projet de piscine au bord de la Vilaine mené par les habitants de Cesson-Sévigné à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
« La piscine creusée se situait le long des vieux ponts, là où se trouve actuellement le restaurant Le Germinal, sous le petit belvédère. La rivière était détournée sous le pont et il y avait un barrage juste après. L’eau était moins polluée que maintenant, mais nous nagions quand même parmi plein de choses, les ordures ménagères étaient jetées là, les habitants y vidaient leurs pots de chambre, mais nous n’avons jamais été malades ! ».
La piscine en bois
En 1946, une piscine en bois, avec un tremplin d’un mètre, fut construite dans la prairie de Champagné face au château de Bourgchevreuil à Cesson-Sévigné. Il fallut nettoyer la rivière et arracher les arbres poussant dans le lit. Elle se trouvait juste avant les marches, toujours existantes, qui situent devant le parc de Bourgchevreuil.
Quand, les siècles passés, il y eut la lèpre à Rennes, les lépreux étaient enterrés sur le site où les cessonnais apprenaient à nager. Des ossements ont été retrouvés au cours des travaux d’élargissement de La Vilaine dans le cadre de la lutte contre les crues.
Plus de 200 jeunes cessonnais sont venus y prendre des cours et passer leur brevet de natation (25, 50 et 100 mètres). L’abbé Pettier était pour la piscine, mais pas son curé, c’était mal vu qu’on y aille, surtout garçons et filles mélangés ! ».
« Avant d’aller nager, nous faisions nos exercices, nous apprenions bras allongés, jambes écartées. Monsieur Marcel Forget dit Boulestin (moniteur diplômé de la Fédération Française de Natation et de sauvetage et « créateur » de cette piscine) nous surveillait. Nous étions bien encadrés, nous avions des bouées, c’était très strict. Nous y avons passé nos brevets, parfois, nous allions à vélo avec Boulestin à la piscine Saint-Georges à Rennes participer à des compétitions.
L'échec du projet de 1947
En 1947, il avait été décidé entre la Préfecture et la Fédération Française de Natation de construire une piscine dans la rivière de 50 mètres sur 15 mètres. Après des démarches plutôt houleuses avec le conseil municipal et Monsieur Besnard, maire de l’époque, il fut allouée par la commune, une somme de 25 000 francs et une subvention de quatre millions par l’Office National des sports.
Une autorisation avait été verbalement donnée, et chacun avait participé à la construction de cette piscine dans la rivière. Des dizaines de jeunes, de parents, d’enfants et de cultivateurs ont brouetté, tous ces bénévoles entreprirent les travaux de terrassement. L’école des apprentis du bâtiment fut sollicitée pour la construction du barrage.
Lorsque la piscine fut creusée, avant d’être bétonnée, la préfecture mis son hola en raison des eaux de la Vilaine qui n’étaient pas suffisamment sûres pour pouvoir autoriser une piscine. Les travaux furent stoppés après avoir pioché pendant des mois. Il faudra attendre 30 ans avant de voir une piscine à Cesson-Sévigné.
Origine de cet article
Le 8 mars 2013, divers acteurs du monde sportif cessonnais se sont réunis au sein de la Mairie à l'invitation de la Direction des sports et loisirs pour évoquer des moments de l'histoire sportive cessonnaise : Madame Grange, Madame Prigent et sa fille, trois générations de femmes (grand-mère, mère et petite-fille) actrices du stade d'eau vive à travers les âges, Yves Helleu, ancien Directeur des sports et loisirs, Armel Guérin, ancien Directeur des services techniques, Serge Lucas, actuel Directeur de la piscine, Paulette et André Demay, pratiquants assidus fréquentant les installations depuis 60 ans, notamment la première piscine dans la Vilaine, Philippe Lohou, actuel Directeur des sports et loisirs.