Rue Lobineau
La rue Lobineau est une voie axée nord-sud, parallèle à la rue de Nantes, reliant la rue Paul Féval, à hauteur du pont de Nantes, au boulevard Jacques Cartier. En première moitié du 20e siècle elle abrita au numéro 20 l'abbé Chaupitre et au numéro 54 les activités homéopathiques[1].
La dénomination fut décidée par délibération du conseil municipal du 10 décembre 1886, en l'honneur de :
Dom Guy-Alexis Lobineau
Historien
(9 octobre 1667, Rennes - 3 juin 1727, Saint-Jacut-de-la-Mer)
Né d'une famille d'hommes de loi, notamment procureurs au Parlement de Bretagne, il entra à l'abbaye de Saint-Melaine de Rennes à l'âge de seize ans. Il maîtrisa très tôt le latin, le grec et l'hébreu, et en 1693 fut choisi pour être dans une équipe réunie depuis 1687 pour composer une nouvelle Histoire de Bretagne, financée par les États de Bretagne. Il devint le principal responsable de l'ouvrage qui parut en 1707, comportant 2000 pages.
L'ouvrage déclencha des controverses, telle celle de Dom Jean Liron, collègue de Lobineau, qui soutenait, contre l'Histoire de Lobineau, que le christianisme était implanté en Armorique avant l'arrivée des Bretons originaires d'Outre-Manche. Lobineau fit disparaître les passages visés par Liron et cita malhonnêtement le texte modifié, mais des exemplaires non corrigés circulèrent dans le public. Deux autres érudits entreprirent contre l'ouvrage une polémique dite de « la mouvance de Bretagne », accusant Lobineau d'avoir plus écouté son patriotisme breton que la vérité historique. Il répondit en 1712 sous forme d'une lettre à Pierre de Brilhac[2], premier président du Parlement de Bretagne, puis en 1713 sous forme d'un texte pour le public, où il affirmait que, de toute façon, les Bretons n'avaient jamais reconnu la suzeraineté des rois francs. L'Histoire de Bretagne lui occasionna aussi des démêlés avec la famille de Rohan[3], car il y réfutait une origine princière de la famille remontant aux rois bretons.
Il publia plus tard une Histoire, ou vies des saints de Bretagne, avec une addition à l'histoire de Bretagne, édité à Rennes en 1725 par la Compagnie des Imprimeurs-Libraires. Il a aussi laissé en manuscrit à sa mort une Histoire de la ville de Nantes, de la Chambre des comptes de Bretagne, des barons et des droits seigneuriaux de cette province.
Dom Lobineau continua l' Histoire de Paris, inachevée par son collègue mauriste Dom Michel Félibien. Il publia aussi en 1708 une traduction française de l'Histoire des deux conquêtes d'Espagne par les Mores de Miguel de Luna, ouvrage qui s'avéra fantaisiste. En décembre 1726, après l'achèvement de son travail sur l'Histoire de Paris, il se retira dans l'abbaye bénédictine de Landouar en Saint-Jacut-de-la-Mer, et il y mourut six mois plus tard. Un menhir surmonté d'une croix y fut édifié le 3 mai 1886 en son honneur.
Sur la carte
Note et références
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