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Basilique Saint-Sauveur

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Située au cœur de la ville de Rennes, à mi-chemin vers l'ouest entre l'Hôtel de Ville et la Cathédrale Saint-Pierre, l'église Saint-Sauveur demeure l'un des édifices les plus éminents de la capitale bretonne et l'une des plus fréquentées par les croyants des environs. Il faut dire qu'elle est riche en histoire et en légendes et qu'il est même acquis qu'elle se situe sur des vestiges plus anciens de l'époque gallo-romaine (le long de la voie de circulation traversant la ville antique d'est en ouest et nommée cardo decumanus). La première pierre est posée le 24 juillet 1703.En 1719 le nouvel édifice ne comprend qu'un chœur et une croisée côtoyant les restes de la vieille église; l'incendie de 1720 durement touché le quartier Saint-Sauveur et l'église : la chaire, les confessionnaux et l'autel inauguré en 1669 sont détruits mais la statue de la Vierge reste intacte. Le plan Robelin, dressé par Forestier après l'incendie de 1720 confirma l'implantation en bord de la nouvelle place Saint-Sauveur où la façade principale est construite en 1755 mais ce n'est qu'en novembre 1764 que le gros-œuvre de Saint-Sauveur est achevé

Chapiteau du 12e siècle provenant de l'ancienne église 'Musée de Bretagne)
Vue de l'église Saint-Sauveur depuis la rue Du Guesclin
Autel de l'église Saint-Sauveur
La basilique et les toits

Ce n'est qu'en 1667 que fut accordé le statut de paroisse . L'abbesse de Saint-Georges avait chargé le recteur de Toussaints de desservir en même temps Saint-Sauveur dont le patronage venait de lui être donné. Celui-ci accepta avec d'autant plus d'empressement que son église paroissiale se trouvait alors hors les murs de Rennes. Mais à cause de l'importance relative de l'église Saint-Sauveur, il prit le titre de recteur de Toussaints et de Saint-Sauveur, parfois même celui de recteur de Saint-Sauveur tout simplement, quand il s'agissait surtout des intérêts de cette dernière église ; puis, par la force des choses, à la suite de l'augmentation de la population rennaise et de l'agrandissement de l'enceinte murale, il permit peu à peu de faire à Saint-Sauveur la plupart des fonctions curiales nomma cet effet un curé et quelques prêtres. Dès le 6 mars 1629 les fidèles de Saint-Sauveur présentaient une requête de désunion de la paroisse-mère de Toussaints. En 1632 l'évêque se prononça en leur faveur mais le recteur de Toussaints, mécontent, en appela de cette sentence et fit une procédure que termina un arrêt définitif du Parlement de Bretagne, daté du 7 octobre 1667, consacrant la disjonction de Saint-Sauveur et de Toussaints. L'ordinaire n'attendit pas toutefois cet arrêt pour continuer d'agir en faveur de Saint-Sauveur : ayant obtenu dès le 5 avril 1667 le consentement de l'abbesse de Saint-Georges, — qui se réserva la présentation du recteur et stipula que ses paroissiens le logeraient et le nourriraient, — l'évêque érigea l'église de Saint-Sauveur, « cy-devant trève et fillette de Toussaints », en église paroissiale, le 2 avril 1667, et conféra la nouvelle cure, le 24 avril 1667, à Nicolas Le Febvre, que lui présenta l'abbesse de Saint-Georges [1]. [2]

"Le miracle du 8 février 1357"

Une légende la concerne qui avait pour cadre l'ancienne église, lors du blocus de la ville par les troupes anglaises qui investissaient la ville pour soutenir Jean de Montfort prétendant à la couronne ducale, contre Charles de Blois. Dans la nuit du 8 février 1357, les cloches de l'église se mirent à sonner appelant la population à s'assembler sur place et deux flambeaux illuminèrent l'autel de Notre-Dame des Miracles et Vertus dont la statue, de l'index de la main droite, désigna l'emplacement d'une galerie souterraine creusée par les Anglais, ce qui permit à la garnison conduite par Bertrand de Saint-Pern, de découvrir la mine et de mettre en déroute les Anglais.[3]. Il en résulta un courant de piété séculaire des Rennais. Au 18e siècle, Gilles de Languedoc témoigna de l'existence d'une margelle de pierre couvrant l'entrée de la mine, gravée d'une épitaphe :" A la postérité. Arrête Passant qui considère cette pierre !" et il enregistre une archive mentionnant la réparation en 1485 de la couverture du puits. Le prodige fut rappelé par la "Chandelle de Notre-Dame", cierge votif allumé nuit et jour depuis 1388 et doublé en 1418 par une lanterne de pierre appuyée sur la façade extérieure du chevet, à l'entrée de la rue Grand-Bout-de-la- Cohue (place Saint-Sauveur). <ref< Processus d'identification historique par l'architecture, p. 274-5. Witold Rawicki. Société Archéologique et Historique d'Ille-et-Vilaine. Bulletin et Mémoires t.CXXVIII - 2024</ref>

En fait, mis en alerte par des bruits suspects entendus par des habitants, le Tort-Boiteux, capitaine de la cité, fit disposer des cuves d'airain emplies de pièces de menue monnaie à même le sol, dont les tintements provoqués par les vibrations dues au choc sourd des pics permit de suivre le tracé de la galerie et de localiser le point d'aboutissement de la mine d'attaque[4].

Pendant la Révolution, Saint-Sauveur devint un "Temple de la Raison", sur le fronton duquel avait été peinte, comme sur la cathédrale de Saint-Malo, devenu Port-Malo, l'inscription : "Le peuple français reconnaît l'Être suprême et l'immortalité de l'âme"[5]. Le culte est rétabli en 1795 par l'évêque constitutionnel Claude Le Coz.[6]

Panneau apposé indiquant l'heure du "service évangélique" pour la troupe allemande] et l'adresse de l'écclesiastique

En 1820, Régis Jean Vaysse de Villiers, inspecteur des postes-relais, donne son opinion : " L'église de St.-Sauveur, sans avoir rien d'extraordinaire, me paraît la plus jolie de Rennes. Un mauvais tableau y représente la Vierge préservant de l'incendie de cette ville la place des Lices, qui ne fut pas atteinte par le feu. C'est une offrande faite par les habitans du quartier épargné. Un beau baldaquin, supporté par quatre colonnes de marbre de St.-Berthevin, forme, avec une belle chaire en fer, tout ce que l'intérieur a de plus curieux. Celle de Toussaints, qui était jadis l'église du collège, n'est qu'une jolie chapelle"[7].

L'église paroissiale Saint-Sauveur a été érigée en basilique le 6 août 1916, tout comme l'église Saint-Aubin.

Le bombardement du 17 juin 1940 sur les triages ferroviaires de Baud et de Saint-Hélier par l'aviation allemande souffla l'ensemble des vitraux. Un concours pour la réfection des verrières eu lieu en février 1950 sous la direction d' Yves Le Moine , architecte de la ville, [8]et fut retenu le maitre-verrier Jean Barillet dont les vitraux, à motifs denses dans une palette chromatique soutenue sont à vocation historiographique :le "Miracle du 8 février 1357" le culte de" Notre-Dame des Miracles", l'Incendie de 1720, "Le Grand retour" de Notre-Dame de Boulogne à Rennes le 6 avril 1945, le congrès marial national de 1950 à Rennes. La basilique comporte un vitrail "patriotique" allusif à la guerre 1939/45.

Pendant la seconde guerre mondiale une affiche indiquait que la basilique était réservée chaque dimanche et jour férié à 9 h 30 pour l'office religieux de la Wehrmacht.


Articles connexes

Notes et références

  1. Archives départementales d’Ille-et-Vilaine, 9 G, 67
  2. http://www.infobretagne.com/rennes.htm
  3. Rennes d'histoire et de souvenirs quatrain 9
  4. Les villes dans la guerre de succession, par Jean-Christophe Cassard, Mémoire de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne, t. LXXVI - 1998
  5. La Terreur à Port-Malo par Etienne Maignen, bulletin et mémoires de la Société archéologique et historique d'Ille-et-Vilaine, t. CVIII - 2004
  6. rue Le Coz
  7. Itinéraire descriptif ou description routière, géographique et pittoresque de la France et de l'Italie - Région de l'ouest, route de Paris à Rennes par Régis Jean Vaysse de Villiers - 1822
  8. Square Yves Le Moine

Lien externe

Basilique Saint-Sauveur de Rennes Wikipedia-logo-v2.svg

Sur la carte

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Galerie cartes postales

Rennes - Notre-Dame des Miracles. Carte postale Héliotypie, J. Chesnais, Lohéac (I.-&-V.), voyagé 1905. Coll. YRG

L'autel privilégié de Notre-Dame des Miracles (Notre-Dame des Miracles et des Vertus)

L'autel début XXe siècle, puis le même avec décorations, enfin avec le retable rococo réalisé en 1912 par Charles Couasnon

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