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Poupette et Polka
La poupette est une coiffe qui aurait été dessinée par M. Lalaisse en 1850, s'inspirant des coiffes portées par les femmes lors d'un mariage à la Guerche-de-Bretagne. La poupette comportait deux larges pans descendant jusqu'aux épaules, les "barbes" qui, après 1860, furent remontés vers la tête par raison de commodité. Elle a a intégré la tenue de Corps-Nuds en 1860, si on se rapporte aux gravures de l'époque.
En 1849, le docteur Adolphe Toulmouche trouve des inconvénients aux coiffes rennaises :
« Les femmes n'offrent de particularités dans leur habillement qu'une coiffe, tantôt longue, à barbes relevées ou tombantes tantôt ronde et à garniture tuyautée. [...] Le serre-tête fait la base de presque toutes les coiffures des femmes. Souvent il ne sert qu'à retenir les cheveux mais quelquefois il comprime circulairement la tête de manière à y imprimer sa trace. La coiffe vient fréquemment s'attacher sous le menton, comme cela se voit le long du littoral. Par sa pression, elle développe les masses charnues du bas du visage aux dépens des oreilles et des régions postérieures des joues. »
—
Origine : 16e Congrès scientifique de France, 1849[1] • licence
Cependant cette coiffe a très vite disparu pour être remplacée par la polka, une coiffe plate nouée à l'avant et à l'arrière. La polka se porte avec une coiffure particulière qui consiste à enfermer les cheveux dans une résille et d'y ajouter un ruban de velours. Une fois les femmes coiffées grâce au velours, elles pouvaient poser la coiffe.
Jusqu'à la première guerre mondiale les femmes de la région rennaise étaient amenées à porter au cours de grands événements une tenue composée d'un châle et d'un tablier par dessus un vêtement noir, ainsi qu'une coiffe : la polka ou la catiole. La plus grande catiole était portée par les Cercles de Rennes, Saint-Grégoire et Cesson, elle est par la suite devenue plus petite.
Entre les deux guerres la tenue disparaît assez vite, à cause du vêtement noir, plus fragile, mais la coiffe demeure jusqu'au milieu des années cinquante.
La plupart des coiffes étaient faites sur place, on choisissait sa dentelle, sa mentonnière puis on les apportaient aux mercières afin de les laver, les amidonner et les assembler.
Notes et références
- Article réalisé à partir de la collecte de mémoire organisée avec les habitants de Corps-Nuds, 15 octobre 2013.
Géolocalisation
47.995282°, -1.580953°
Galerie cartes postales
Les coiffes de Rennes : poupette et polka, mais aussi la catiole.
- La catiole
se compose de deux éléments principaux : le fond et les ailes, qui se portent repliées sur le dessus de la tête ; elle est posée sur un serre-tête. Dans l'illustration de F.-H. Lalaisse des années 1840, "La Laitière de Rennes" porte cette coiffe traditionnelle sur laquelle elle a placé un coussinet pour amortir le poids des charges. Cette coiffe est présentée à La Bintinais, écomusée du Pays de Rennes. A partir de 1870, elle s'amenuise progressivement et laisse apparaître le serre-tête ; celui-ci disparaît peu à peu, remplacé par une résille. Après 1900, la catiole est devenue minuscule, épinglée sur un ruban noir. C'est ce dernier modèle qui est porté par les jeunes femmes posant pour les cartes postales (E. M.-R. : E. Mary-Rousselière)
- La poupette
ressemble à la catiole d'origine, qui auarait eu les ailes réduites et laissées pendantes.
- La polka
apparaît à la fin du XIXe siècle, plus facile à placer et à entretenir. C'est la plus fréquentes.
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Bibliographie
- Alain Croix (codirection) et Jean-Yves Veillard (codirection), Dictionnaire du patrimoine breton, Rennes, éd. Apogée, septembre 2001, 2e éd., p. 257 (ISBN 2-84398-099-2)