Grève à la Courrouze
Le 6 juin 1917 à 18 h 50, le préfet d'Ille-et-Vilaine adresse un télégramme au ministère de l'Intérieur annonçant que la grève des ouvrières de l’Arsenal à Rennes, annoncée hier, continue en s’accentuant. Elle s’est étendue au personnel masculin et ce matin seuls les ouvriers mobilisés ont repris le travail. Des Rennais ont vu toute la matinée des cortèges de femmes parcourant la ville en essayant de débaucher les ouvrières des différents établissements travaillant pour l'effort de guerre. Des cris de « À bas la Guerre ! » sont poussés. Ce matin à 7 h, une porte de la douillerie de l’usine à gaz a été forcée par une bande de femmes et de jeunes gens malgré le poste militaire trop faible ; dans cette usine 250 femmes ont été débauchées. À la fonderie Thuau[1][2], un cortège de femmes a également forcé la porte, une centaine de femmes ont été débauchées. Or l’Ouest-Éclair fait silence sur cette grève observée par 4500 ouvriers et ouvrières de l’arsenal qui réclament une augmentation de salaire et une meilleure considération. Elle n’y transparaît que le 9 juin par un communiqué de la direction de l'arsenal fixant les modalités de paye des absents le 8 juin qui devront se présenter à divers endroits par groupe de deux cents.