Libération : à l'aube du 4 août 1944 les ponts sautent

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'AUBE DU 4 AOÛT 1944 : LA 4è D.B AMERICAINE EST A LA PORTE DE RENNES, LES RESISTANTS SONT DANS LA PLACE ET POURTANT LES PONTS SAUTENT' Depuis le 1er août, la 4è D.B américaine, venue d’Avranches, est arrêtée à Maison-Blanche, au nord de Rennes, où elle va perdre 18 chars touchés par l’artillerie allemande. Le 3 août au matin, le docteur René Patay constate que l’aile sud de l’hôtel de ville a été abandonnée par la Standhortkommandantur. Vers 16 h la police commence à arrêter des collaborateurs et des Rennais les conspuent rue Ferdinand Buisson. Vers 19h30, des agents casqués et armés de mitraillettes et quelques civils avec brassard tricolore au bras gauche se dirigent vers la mairie. Le docteur René Patay, nommé maire le 14 juin, est contraint de se démettre de ses fonctions en présence de M. Hemeric de Solminiac, représentant du commissaire de la République nommé par le Comité d’Alger, auquel il dit en franchissant la porte : «  Maintenant c’est à vous d’empêcher les ponts de sauter. » * 1

Le général Koenig, commandant les éléments allemands divers rassemblés à Rennes, reçoit du général Hauser l’ordre officiel de repli et la garnison quitte la ville à partir de 3 h du matin. De son domicile du 22 quai Lamennais, René Patay assiste, en compagnie du professeur Duffieux, à la retraite des Allemands sans combat. Au matin, un galop de cheval rompt le silence suivi d’une formidable explosion qui ébranle les murs, effondrent des cloisons de briques et brisent les vitres de l’appartement : le pont de la Mission s’est effondré dans la Vilaine. Alors qu’ils descendent au rez-de-chausssée pour prendre un petit déjeuner, le pont de Nemours saute. D’après Mme Ladam, il est 5h20, puis, d’ouest en est, les ponts sautent tour à tour, à quelques minutes d’intervalle.

Un peu plus tard, le docteur Patay pourra franchir la Vilaine en voiture sans encombre malgré l’effondrement d’une partie de la couverture. De nombreux immeubles riverains sont fortement endommagés et les rues jonchées de gravas et de verre brisé.

Seuls les ponts Legraverend et de Saint-Martin subsisteront grâce au sang-froid de quelques riverains qui ont jeté la dynamite dans le canal.

Mme Ladam écrit : « Peut-être aurait-il été relativement facile à des gens armés – et il y en avait – d’empêcher la sentinelle ( il n’y en avait qu’une sur chaque pont) de mettre à exécution les ordres qu’elle avait reçus. » * 2

Très vite, les soldats américains, dont beaucoup sont noirs, déblaient les rues et des ponts Bailey britanniques, composés d’éléments modulaires, vont suppléer les ponts détruits.

--Stephanus 6 février 2011 à 14:17 (CET)

· 1 Mémoires d’un Français moyen par R. Patay –1974

· 2 Les Heures douloureuses de Rennes par V. Ladam - imp. Les Nouvelles