Septembre 1914 à Rennes

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Les faits

  • 2 septembre : le gouvernement décide de se transporter à Bordeaux - Gallieni organise la défense de Paris.
  • 6 : contre-offensive française sur la Marne et, le 7, réquisition des taxis Renault G 7.
  • 9 : le général en chef von Moltke retire son armée sur l'Aisne.
  • 13 : l'ennemi retraite jusqu'à l'Aisne
  • 20 : la cathédrale de Reims est bombardée et gravement endommagée.
  • 23 : offensive allemande en forêt d'Argonne et les Allemands prennent Varennes.
Les braves Turcos s'emparent d'un drapeau allemand

Hôpitaux complémentaires

Les listes de blessés adressés à Rennes citent d’abord des localisations à Pontchaillou et bientôt - ils sont plus de 3500 à Rennes dès le 12 septembre ! dans de nombreux établissements détournés de leur utilisation habituelle, notamment : hôpital complémentaire du Lycée de garçons (H.C. n°1) Cercle Paul Bert, (H.C. n°34) école des beaux-arts, faculté de droit, place Saint-Melaine (H.C. n°41), collège Saint-Vincent (H.C. n°4), avec son annexe de la caserne de Guines, hôpital Saint-Yves, Faculté des Lettres, place Hoche (H.C. n°5), école d’Agriculture, (H.C. n°39) lycée de jeunes filles, rue Martenot, Maison de retraite rue Saint-Hélier.

Blessés et réfugiés

Le maire de Rennes demande aux familles de prendre en charge des blessés convalescents qui se trouvent dans des hôpitaux. Le 2 au soir on héberge aux Lices les réfugiés qui viennent de débarquer d'un train et le maire de Rennes appelle la population à fournir des vivres avant leur répartition dans diverses communes. Une mère de famille écrit à l'Ouest-Eclair pour stigmatiser les semeurs de panique qui sèment le découragement et le manque de confiance dans l'armée, surtout dans les généraux. Un détachement de 400 cavaliers de divers corps provenant du front est venu à Rennes pour remplacer leurs chevaux fatigués.

Des domestiques se plaignent que leurs maîtres, prétextant la guerre, suppriment les gages ou les diminuent de moitié ... Le 6, 400 ressortissants allemands passent en gare de Rennes en direction de Saint-Brieuc. " Bon voyage !" écrit le journaliste. La classe 1915 va être mobilisée dans la foulée. Le journal relate que, dans la nuit de dimanche 6 au lundi 7 septembre, 2000 réfugiés arrivés du Nord et de la région parisienne sont hébergés aux Lices. Le 9 c'est un train de 300 aliénés venant de Villejuif qui arrive à Rennes où 190 d'entre eux sont hébergés à l'asile de Saint-Méen. Et débarquent 160 femmes en provenance de la prison de Saint-Lazare, entre deux haies de fantassins baïonnette au canon. L'après-midi les recrues de la classe 14 montent dans des wagons décorés de fleurs et de rameaux et agrémentés d'inscriptions où "Guillaume et les "Boches" étaient plutôt maltraités". Le 8, sous le titre "La leçon des soldats", le journal s'élève contre "trop de Rennais qui ne conservent pas leur sang-froid" et qui, pronostiquant la défaite comme en 1870, "mériteraient d'être mis sous clef". "Et quoi ! parce qu'une manœuvre ne nous a pas réussi (...) il faudrait douter de la fin du conflit ?"

Dans la nuit de dimanche 6 au lundi 7 septembre, 2000 réfugiés arrivés du Nord et de la région parisienne sont hébergés aux Lices. Le 9 c'est un train de 300 aliénés venant de Villejuif qui arrive à Rennes où 190 d'entre eux sont hébergés à l'asile de Saint-Méen, les autres étant envoyés à Bégard. La publication des listes de souscription pour le secours aux blessés et pour les secours de guerre continue.

Abus et indélicatesses

Un "dernier avis" est publié à l'attention des "exploiteurs", hôteliers, logeurs en garni ou particuliers qui exagèrent leurs hausses de prix. Le dimanche 13, de nombreux blessés sont au Thabor et s'y reposent mais on leur rappelle que l'occupation des chaises est payante et un père de famille ayant offert ses tickets à des blessés, on lui rappelle que les tickets sont personnels et ne peuvent être cédés. Le 15 le journal titre " De Nancy aux Vosges il n'y a plus d'Allemands en France " mais on lit en-dessous : "Dans le nord-est l'ennemi est encore battu" !


Le 15 près de 200 prisonniers allemands sont passés en gare de Rennes et des cavaliers ramenant des chevaux fatigués narrent la capture de 600 soldats allemands ivres. Chaque jour des Rennais attendent l'affichage des dépêches rue du Pré Botté. Le journal a du mal à satisfaire les demandes de carte des opérations de guerre. Il publie les listes d'officiers tués au front et de blessés hospitalisés. Le 19 un train de prisonniers allemands dans des wagons à bestiaux "bouclés à double tour" est passé à destination du camp de Coëtquidan.

Carte postale de septembre 1914;" C'est avec çà que tu penses rentrer chez moi ?" dit Paris à Guillaume II

Des morts et des prisonniers

Canons allemands parqués à l'arsenal

Le 23 septembre sont annoncées pour ce jour cinq obsèques de soldats décédés et il est suggéré aux citoyens libres de leur temps d'accompagner les convois au nouveau cimetière (cimetière de l'est). Le 30 septembre ce sont des convois pour sept soldats. A l'état-civil du journal, les annonces de décès, concernant de nombreux soldats, occupent une place disproportionnée par rapport aux quelques naissances (par exemple le 26 septembre : 1 naissance et 13 décès dont 7 de militaires dans les divers hôpitaux). Le 27, le préfet demande des couvertures pour les soldats. Le 28 sont décrites les modalités pour écrire aux prisonniers : une première enveloppe avec les indications d'identification du soldat et de son unité, ouverte et contenant la lettre à placer dans une seconde affranchie, portant au verso les nom et adresse de l'expéditeur, et adressée au "Bureau de l'union postale universelle à Berne, Suisse" et il est bon de joindre un coupon réponse international.

L'équipe des infirmiers en radiologie de l'hôpital complémentaire N° 1 en 1916, dans une cour du lycée de garçons (actuellement Lycée Émile Zola )

Rennes, ville de l'arrière, loin des combats, sera le siège de nombreux hôpitaux complémentaires pour les militaires blessés.

Hôpital militaire complémentaire N°1 au lycée de garçons. Soldats français et britanniques en rééducation (cliché E. Maignen 1916)